Ricola se glisse dans les pharmacies avec ses bonbons aux plantes

Le spécialiste de la confiserie de poche se lance dans les officines avec une nouvelle gamme de bonbons pour adoucir la gorge. La France est son second marché après les Etats-Unis.

Ricola vend près de 1 milliard de bonbons par an dans l'Hexagone, et 7 milliards dans le monde.
Ricola vend près de 1 milliard de bonbons par an dans l’Hexagone, et 7 milliards dans le monde. (Ricola)

Les bonbons aux plantes Ricola vont faire leur entrée dans les pharmacies. Leader du marché de la petite confiserie de poche en France devant Tic Tac, Mentos ou La Vosgienne avec 38 % de part de marché, l’entreprise suisse était jusqu’ici distribuée essentiellement en magasin. Elle a décidé de se lancer sur ce nouveau réseau pour répondre aux différentes attentes.

« En France, il y a un côté plaisir dans l’achat de nos bonbons, avec la quête de nouveaux parfums, mais aussi une attente plus fonctionnelle pour une gorge irritée ou calmer une toux, d’où ce lancement en pharmacie », précise Alexandre Krouglikoff, le directeur marketing de la filiale tricolore.

Trois références en pharmacie

Une gamme « Ricola Réconfort » dédiée aux officines a été conçue avec trois recettes, miel citron, citron menthol et menthe douce pour « adoucir la gorge ». Un concurrent notamment des pastilles Strepsils.

Si, comme tous les bonbons du groupe suisse, ces nouveaux produits sont composés de 13 plantes, les dosages (comme celui du menthol) sont bien plus élevés chez les pharmaciens. Le prix recommandé s’élève à 2,90 euros la boîte, contre environ 2,50 euros en grande surface. L’entreprise souhaite placer ces petites boîtes à côté des comptoirs. « Nous visons d’ici à cinq ans 10 % du marché des bonbons pastilles pour la gorge dans ce réseau », poursuit le responsable marketing.

Pour Ricola, dont le chiffre d’affaires annuel est estimé à plus de 350 millions de francs suisses (362 millions d’euros), l’objectif est de recruter une nouvelle clientèle. Car malgré sa forte notoriété, la société fondée en 1930 a un faible taux de pénétration dans l’Hexagone (16 %) notamment auprès des moins de 50 ans. En plus des pharmacies, une boutique éphémère va ouvrir en octobre pour sept mois à Paris, avec notamment ses produits collectors, comme L’Original, dont la recette n’a quasiment pas changé depuis 1940.

Le marché se joue de la crise

Malgré l’inflation, le marché de la confiserie résiste en grande distribution. Son chiffre d’affaires a progressé de 16 % à 1,3 milliard d’euros sur un an, à fin septembre, selon l’institut Nielsen. Les volumes sont en hausse de 4,2 %. « Pour l’offre, comme Ricola placé sur les devants de caisse, il s’agit d’achat d’impulsion, souligne Olivier Demeunynck de Solinest, le leader de la distribution de marques de confiserie . C’est une consommation individuelle, comme une récompense. »

L’entreprise familiale en profite. Ses ventes ont progressé de 15 % l’an dernier. Et ses volumes de 2,5 %. Après le Covid-19, où les devants de caisse étaient réservés au gel hydroalcoolique et aux masques, la marque a retrouvé du tonus. Elle vend ainsi près de 1 milliard de bonbons par an dans l’Hexagone, son second marché après les Etats-Unis. « Les Français apprécient les parfums fruités, précise Alexandre Krouglikoff. Notre best-seller est le citron mélisse. » En 2023, framboise mélisse a été lancé.

Matières premières, énergie… le suisse n’écarte pas une nouvelle hausse de ses prix, après un bond de moins de 10 % l’an dernier. « Nous verrons en fonction de l’évolution de nos coûts, poursuit le responsable. Le taux de change avec l’euro nous est défavorable. » La production se fait toujours sur le site historique de Laufen, avec 1.400 tonnes de plantes utilisées par an, des plantes cultivées en Suisse.

Les Échos Dominique Chapuis

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