« L’hôtellerie évolue vers plus d’expériences locales, d’espaces communs voire de coworking» 

« L’hôtellerie évolue vers plus d’expériences locales, d’espaces communs voire de coworking» 

 

De quoi DEMAIN sera-t-il fait ? Bpifrance s’est lancé le défi de mener une réflexion sur les sujets d’innovation qui révolutionneront notre quotidien dans les années à venir, du point de vue de notre transport, notre alimentation, notre santé, notre façon de commercer et de travailler.

 

« Avec la crise sanitaire, les entreprises se sont aperçues que les déplacements n'étaient pas obligatoires. Il est possible qu'elles choisissent désormais des lieux d'hébergement qui correspondent à ces nouveaux standards » Serge Mesguich, Directeur du Fonds France Investissement Tourisme
« Avec la crise sanitaire, les entreprises se sont aperçues que les déplacements n’étaient pas obligatoires. Il est possible qu’elles choisissent désormais des lieux d’hébergement qui correspondent à ces nouveaux standards » Serge Mesguich, Directeur du Fonds France Investissement Tourisme (Crédits : DR)
Pour cela, Bpifrance anime une démarche collective en mode projet, pilotée par les collaborateurs Bpifrance et associant les acteurs des écosystèmes concernés. L’un des sujets stratégiques récemment traité est l’hôtellerie urbaine du futur, qui propose des concepts d’hôtels différents de ceux que nous connaissons. Deux experts de Bpifrance décryptent cette nouvelle tendance de l’hôtellerie urbaine.

Les futurs clients des hôtels urbains vont réclamer une expérience différente, avec plus de digital et de nouveaux services. C’est le constat effectué par Delphine Petit, Responsable Marché Tourisme-Hôtellerie chez Bpifrance : « avec l’émergence de la génération ultra connectée des Millenials qui représente la clientèle de demain, l’hôtellerie évolue vers plus d’expériences locales, d’espaces communs voire de coworking. Une tendance qui s’est amplifiée avec la crise du Covid-19 ».

Une vague de concepts innovants qui déferle en France et dans le monde, proposant des lieux de vie ouverts sur l’extérieur, le sentiment de se sentir « comme à la maison » et bien sûr une expérience digitale.  « Avec la crise sanitaire, les entreprises se sont aperçues que les déplacements n’étaient pas obligatoires. Il est possible qu’elles choisissent désormais des lieux d’hébergement qui correspondent à ces nouveaux standards » ajoute Serge Mesguich, Directeur du Fonds France Investissement Tourisme. Ancrage local et circuits courts pour l’approvisionnement des restaurants sont les mantras de cette nouvelle génération d’hôtels urbains. Des concepts qui ne sont pas réservés aux indépendants, souvent plus agiles que les grosses structures internationales.

Coworking à l’hôtel

« Les groupes ont montré qu’ils pouvaient s’adapter à cette évolution. Je pense à la marque Greet chez Accor, des hôtels engagés avec les producteurs locaux, et Tribe, au design inspiré du voyage, ou encore Moxy pour Marriott, ludique et branché, sans oublier les chaînes intégrées comme citizenM » explique Serge Mesguich. Autre point de différenciation de ces concepts innovants : la mise en avant des valeurs sociétales et environnementales. La crise a aussi accéléré la tendance au coworking dans l’hôtel.

L’entreprise veut savoir où se trouve son salarié en télétravail et certains exploitants hôteliers comme ValueState Hôtel proposent une offre de coworking par abonnement.  « Il y aura certainement une convergence entre le travail et la vie extérieure. On retrouve un peu ce qu’on a connu dans les hôtels asiatiques du début du vingtième siècle qui étaient « the place to be » » pense Serge Mesguich.

Tous les hôtels ne sont pas éligibles à ce standard des hôtels urbains de demain. Il est nécessaire de posséder une certaine capacité de chambres pour proposer ces espaces communs qui ne rapportent pas d’argent. Le citizenM de la Gare de Lyon à Paris peut ainsi offrir un lobby de 300 m2 grâce aux revenus de ses 200 chambres. Pour les experts Bpifrance, tous les hôtels, plus classiques ou très novateurs, peuvent proposer des services comme le WiFi, une conciergerie, une cuisine conviviale à base de produits locaux, etc.

 

Une liste de codes

« Des hôtels proposent des hébergements hybrides, entre hôtels et auberges de jeunesse, avec des chambres familiales et des dortoirs. Ce qui leur permet d’optimiser leur taux d’occupation » ajoute Delphine Petit. Une manière de récupérer la clientèle familiale partie chez AirBnB. « Un hôtel urbain de demain, c’est un peu une liste de codes. Certains, comme citizenM ou Mama Shelter, les possèdent tous.

Mais d’autres cochent seulement quelques cases, comme Okko, avec un lieu de vie proposant des en cas, ou Nomad, avec une chambre entièrement connectée » analyse Serge Mesguich, pour qui le plus important est le souci de convivialité et d’ouverture. Des aménagements qui sont aussi un atout économique pour les nouveaux hôtels urbains, qui ont un pourcentage de vente directe supérieur et donc une meilleure marge, tout en étant moins dépendants des plateformes comme Booking ou Expédia.

« Mais il ne faut surtout pas négliger les basiques de l’hôtellerie(accueil, literie, connectique, WiFi), car le niveau d’exigence n’est pas seulement basé sur le facteur prix » conclut Delphine Petit.

 

Source La Tribune 

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