Un travailleur handicapé dans un hôtel, c’est possible !

Quelles formations dans l’hôtellerie pour les jeunes handicapés ?

Le diplôme n’est pas une condition indispensable pour une première expérience. Si les métiers de l’hôtellerie intéressent votre enfant, commencez par l’emmener à une journée de découverte, un stage ou profitez de journées portes ouvertes dans les établissements du secteur. Si l’envie persiste après le premier contact, vous pouvez pousser la porte d’un CFA pour construire un contrat en alternance. Les recruteurs se tournent aussi souvent du côté des IME (Institut médico-éducatif) et des IMPro (Institut médico-professionnel). D’autres organismes sont également des facilitateurs pour aider futurs employé handicapé et employeurs dans leurs démarches. C’est le cas des GEIQ (Groupement d’employeurs pour l’insertion et la qualification), comme celui d’Avenir-Handicap. Né en 2010 et dirigé par David Pain, il a déjà accompagné 103 personnes en situation de handicap dans un poste en alternance. Montage du projet, versement du salaire, suivi régulier avec les deux parties, etc., le GEIQ prend en charge l’ensemble de l’accompagnement d’insertion professionnelle des travailleurs handicapés.

Travailleurs handicapés : quels métiers dans l’hôtellerie ?

Travailler dans un hôtel, ce n’est pas seulement faire les chambres, plier le linge ou passer l’aspirateur. Pour Christophe Simon, directeur de l’hôtel Ibis Styles de Tours, « ce n’est que la partie émergée de l’iceberg. On a aussi besoin de nombreux postes administratifs : comptable, ressources humaines, revenu manager… Et de nouveaux métiers apparaissent, comme community manager, la personne qui va gérer la réputation de l’établissement sur Internet. Et ça, rien n’empêche un travailleur handicapé moteur, par exemple, de l’exercer. » Caroline De Andrade, directrice de la mission Handicap France au sein du groupe AccorHotels (Novotel, Mercure, Ibis…), complète : « Hormis rester debout ou porter des charges lourdes, qui peuvent être compliqués pour des handicapés moteurs, tout est accessible, les postes classiques, comme ceux en back office (gestions de plannings, relations commerciales…). En tout, cela représente plus de 150 métiers. »

Quelles règles et contraintes dans l’hôtellerie ?

Pour bien réussir dans ce métier, votre enfant devra faire preuve de rigueur, de concentration, et d’une bonne résistance à la pression. Il faut aussi être capable de suivre quand le rythme s’accélère, et bien respecter les process pour faire les choses dans l’ordre et dans les temps impartis. Être motivé, avoir le sens du service et le contact facile avec la clientèle sont également des conditions essentielles pour réussir.

Expérience d’un jeune travailleur  handicapé

Christophe Simon, directeur de l’hôtel Ibis Styles de Tours, a embauché Thomas, jeune travailleur  handicapé psychique, afin de gérer le linge de son établissement.

Dès l’entretien, je l’ai trouvé très motivé. Il voulait s’engager dans un vrai projet professionnel. Je n’ai jamais eu de problème de retard ou d’absentéisme, il est très rigoureux. Il n’y a pas eu de souci d’intégration, ou de réflexion désobligeante de la part des équipes. Nous lui avons confié la gestion du linge de toilette qu’il récupère dans les étages, met au lave-linge, repasse et plie. Il a aussi une tâche spécifique par jour, comme passer l’aspirateur dans le hall. Nous avons appris à travailler ensemble, à avoir une attention soutenue vis-à-vis de lui, sans être pour autant des baby-sitters. Désormais, il est très fier de son métier et heureux qu’on lui ait fait confiance. Il peut voler de ses propres ailes et ça l’aide aussi à prendre son indépendance vis-à-vis de ses parents.

Avis d’expert

600 collaborateurs handicapés chez AccorHotels

Caroline De Andrade est responsable de la Mission Handicap et en charge du recrutement des personnes handicapées au sein du groupe AccorHotels.

La mission Handicap France que je dirige au sein du groupe AccorHotels existe depuis 1992 et a pris son envol en 2005, lors du premier accord de groupe que nous avons signé. Tous les trois ans, il prévoit de recruter 70 personnes en situation de handicap, d’accueillir 100 stagiaires, d’aménager les postes, de faire des bilans réguliers, de former des tuteurs… Aujourd’hui, 600 de nos 14000 collaborateurs en France sont en situation de handicap. Si l’un d’entre eux éprouve la nécessité d’être accompagné, nous sommes à son écoute. Les managers savent aussi vers qui se tourner en cas de questions. Tous sont sensibilisés à l’accueil de personnes handicapées.

Merci à :

  • Christophe Simon, directeur de l’hôtel Ibis de Tours,
  • David Pain, directeur du GEIQ Avenir Handicap,
  • Caroline De Andrade, responsable mission handicap du Groupe AccorHotels.

Vincent Huchon

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