Une cantine ne remplace pas le porc s'il y en a au menu

Pour le maire de Sargé-lès-Le Mans, c'est une question de "laïcité": plus d'autre choix que le porc à la cantine quand il est prévu au menu.

Une cantine ne remplace pas  le porc s’il y en a au menu

Pour le maire de Sargé-lès-Le Mans, c’est une question de “laïcité“: plus d’autre choix que le porc à la cantine quand il est prévu au menu.

CANTINE SANS PORC SARTHE

Une cantine scolaire près d’Angoulême en 2009

Une cantine ne remplace pas le porc s’il y en a au menu

Une commune sarthoise de l’agglomération du Mans, Sargé-lès-Le Mans, a décidé de ne plus servir une autre viande que du porc lorsque celui-ci est au menu de sa cantine scolaire, suscitant un début de polémique, a-t-on appris de sources concordantes.

Le maire DVD de la commune, Marcel Mortreau, invoque la “laïcité” pour justifier sa décision qui concerne 27 enfants sur les 220 élèves des écoles publique et privée qui mangent à la cantine, expliquant que cette décision fait également suite à un changement de prestataire de restauration.

“Quand on demande au prestataire de confectionner deux repas (lorsque le porc est en plat principal, ndlr), pour lui, en termes d’organisation, c’est une charge supplémentaire”, explique-t-il au micro d’Europe 1.

“La cantine scolaire c’est un service public basé sur le principe de la laïcité, on doit respecter le principe de neutralité religieuse dans les cantines scolaires”, ajoute-t-il.
Une fois tous les trois mois

Selon les menus affichés sur le site de la mairie de Sargé-lès-Le Mans, le porc ne figure que dans un seul plat principal, trois fois par mois. Pour Christophe Langevin, responsable de la société Restauval ouest, prestataire de services de la mairie pour la cantine scolaire depuis septembre 2014, sa société “n’a rien à voir avec tout cela”, déclare-t-il à l’AFP.

Nous n’avons fait que répondre à un appel d’offres. Nous ne sommes pas prescripteurs et nous exécutons la prestation qu’on nous a demandé d’effectuer”, affirme-t-il, laissant entendre qu’elle ne comportait pas de plat de substitution. Selon lui, “cela arrive depuis des années et dans plus de villes qu’on ne croit. Les cantines signalent juste que tel plat contient du porc, mais il n’y a pas de plat de substitution”.

“Une mesure insupportable et provocatrice”

Dans un rapport de mars 2013, le défenseur des droits avait souligné qu’il “n’existe pas de texte législatif ou réglementaire imposant aux communes un aménagement des repas en fonction des convictions philosophiques ou religieuses des parents”. “Afin d’éviter toute demande en cours de l’année scolaire, les mairies devraient rappeler les règles de neutralité religieuse lors de l’inscription à la cantine, ajoutait-il, précisant que “les menus affichés à l’avance doivent pouvoir permettre aux parents de prévoir les jours de présence de leur enfant”.

Le président de la FCPE de la Sarthe, Stéphane Fouéré, interrogé par l’AFP, voit pour sa part dans la décision du maire “une mesure insupportable et provocatrice” et demande un geste “d’apaisement”: “proposer un vrai choix aux familles en proposant un autre plat de viande – comme cela se fait dans les cantines du Mans – voire un 3e plat végétarien”. “Est-ce que tout cela ne peut pas se gérer en bonne intelligence. La laïcité c’est le respect et le vivre ensemble”, dit-il.

“Il n’y a pas de religion dans les assiettes”, dénonce quant à lui le parti de gauche de la Sarthe dans un communiqué. “Les élèves qui déjeunent dans les restaurants scolaires peuvent avoir des contre-indications alimentaires à propos des arachides, du gluten ou tout simplement être végétarien… La stigmatisation sur la viande de porc est tout simplement scandaleuse et raciste”. Sur les réseaux sociaux la décision a suscité l’émoi, opposant ceux qui dénoncent une décision discriminatoire à ceux qui estiment qu’elle défend la laïcité.

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