Les pharmaciens pourront désormais prescrire des antibiotiques

Dans des cas d’angine ou de cystite, les professionnels de la pharmacie pourront administrer des antibiotiques aux malades après avoir effectué un test de diagnostic, a annoncé Aurélien Rousseau, le ministre de la Santé, ce vendredi.

Après la vaccination, la prescription. Le ministre de la Santé, Aurélien Rousseau, a annoncé ce vendredi sur franceinfo que les pharmaciens auront désormais le droit de prescrire des antibiotiques pour les patients atteints d’une angine ou d’une cystite (infection urinaire).

Un changement de braquet, alors que le rapport de force entre les médecins et les propriétaires d’officine a toujours été tendu sur le fait de pouvoir y administrer des médicaments sans avis direct du médecin.

En visite à Rouen ce jeudi, la Première ministre a annoncé pour plus d’un milliard d’euros de revalorisations salariales au bénéfice des soignants à l’hôpital, en particulier pour le travail de nuit et le dimanche. Élisabeth Borne a également décidé d’ouvrir aux pharmaciens, sous conditions, la prescription directe des antibiotiques aux patients atteints d’infections urinaires ou d’angines. Cette mesure doit permettre de faciliter l’accès aux soins, dans un contexte de pénurie de soignants et de médecins dans plusieurs régions.

Un test pour vérifier que l’infection est bactérienne

La Première ministre autorise les pharmaciens à “prescrire des antibiotiques” pour les cystites, autrement dit les infections urinaires, et les angines, “dès lors que celui-ci aura réalisé un test pour confirmer l’origine bactérienne” de la maladie et un entretien avec le patient. Il pourra ainsi “délivrer directement”l’antibiotique, pour “favoriser l’accès” à ces actes de soin courants.

Ce vendredi sur franceinfo, le ministre de la Santé Aurélien Rousseau a précisé comment se déroulera le traitement de ces infections, “que souvent d’ailleurs les patients reconnaissent”. “D’abord, il faut que le pharmacien soit intégré dans une équipe, avec un vrai protocole qui a été validé. Évidemment, il faut qu’il traite les cas les plus simples”, a-t-il précisé.

“Pour savoir si c’est bactérien ou viral, le pharmacien va faire un test d’orientation diagnostic rapide pour ensuite pouvoir prescrire un antibiotique. C’est très important par exemple dans le cas de la cystite. C’est quelque chose qui est vécu régulièrement, souvent le week-end. C’est extrêmement douloureux et il y a ce côté rageant quelques fois car vous savez quel médicament il faudrait prendre, le pharmacien le sait aussi mais vous n’avez pas l’ordonnance”, a-t-il rappelé.

Remboursé par la Sécu

Les tests effectués en pharmacie et les antibiotiques prescrits seront pris en charge par l’Assurance Maladie, a précisé ce vendredi sur France Inter Eric Myon, secrétaire général de l’UNPF, l’Union nationale des pharmacies de France.

“Ce n’est pas pour se substituer aux médecins”, précise le ministre de la Santé

Le travail des pharmaciens pour ces cas se fera évidemment “sous la supervision d’un médecin”, a expliqué Aurélien Rousseau. Par exemple, “le pharmacien va poser des questions pour éliminer le risque que ça ne soit pas simplement une cystite, mais éventuellement quelque chose de plus grave pour être sûr de ne pas passer à quelque chose de grave, et là il vous orienterait directement vers un médecin. C’est une question de progression”, a-t-il dit. “Ce n’est pas pour se substituer aux médecins, c’est du partage de tâches au bénéfice des Français”, a-t-il souligné.

L’exécutif poursuit ainsi son travail déjà engagé pour “élargir les compétences” des certains professionnels de santé notamment en ville. Depuis début août déjà, les pharmaciens, ou sage-femmes peuvent prescrire et administrer certains vaccins, comme la grippe ou certains rappels de vaccins obligatoires.

Une “excellente nouvelle pour les patients”, estiment les pharmaciens

“C’est une excellente nouvelle pour les patients”, s’est aussi réjoui Eric Myon, le secrétaire général de l’UNPF sur France Inter.

“Ce sera l’occasion d’aider les Français à avoir un accès au soin efficace”, a-t-il poursuivi, saluant la possibilité d’avoir “une prise en charge immédiate” tout en évitant “le mésusage des antibiotiques”, qui ne seront prescrits qu’en cas d’infection bactérienne. “L’an dernier, on a eu 600.000 prescriptions contre les cystites aux urgences, si on peut éviter cela, libérer du temps médical et permettre un accès immédiat au soin pour les patients, c’est une très bonne nouvelle pour tous”, précise Eric Myon.

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