Les contraintes des horaires atypique: des risques à prévenir

Les contraintes des horaires atypique: des risques à prévenir

chsctTravail de nuit, temps partiel, travail posté, horaires irréguliers… Un nombre important de salariés travailleraient aujourd’hui selon des horaires dits « atypiques ». Ces rythmes particuliers influent fortement sur les conditions de travail des personnes concernées. Ils peuvent ainsi avoir des impacts importants en matière de santé et de sécurité.
Les contraintes des horaires atypique: des risques à prévenir
Travailler 5 jours par semaine selon des horaires réguliers compris entre 7h et 20h et se reposer les week-end et jours fériés. De l’histoire ancienne ? Peut être bien. Aujourd’hui, 2 salariés sur 3 en France travailleraient au moins occasionnellement à des horaires dits « atypiques » (selon l’enquête Sumer 2009-2010). Ce terme générique recouvre une grande diversité de situations. Il englobe les horaires nocturnes (de 21h à 6h du matin), le travail le week-end et les jours fériés, les journées de grande amplitude (au-delà de 8h) ou morcelées (coupures de plusieurs heures), ou encore les rythmes de travail variables (variations irrégulières ou cycliques du nombre de jours ou des horaires de travail). Toujours selon cette même enquête Sumer, 14 % des salariés déclarent être en travail posté, les formes les plus répandues étant le 3×8 et le 2×12. Le travail de nuit concernerait quant à lui 15 % des salariés. Il reste majoritairement concentré dans le secteur des services, le secteur public et l’industrie qui emploient respectivement 41 %, 31 % et 21 % des travailleurs de nuit.

Des risques d’accidents

Les horaires atypiques, et particulièrement le travail posté et le travail de nuit, perturbent les rythmes biologiques des salariés et, sur la durée, favorisent l’apparition de troubles du sommeil et une dette chronique de sommeil. Cette dernière peut entraîner une somnolence et une baisse de vigilance dangereuses au poste de travail mais également sur la route. Ces troubles multiplient par deux les risques d’accident. Ce risque apparaît plus élevé en début de nuit et augmente avec les durées du poste (au-delà de 10 heures). Il se révèle plus important lors des « trajets aller » avant un poste du matin et lors des « trajets retours » après un poste de nuit. Les statistiques montrent par ailleurs que ces accidents de travail, s’ils ne sont pas plus fréquents, sont généralement plus graves lorsqu’ils surviennent la nuit.

Effets sur la santé

Depuis 2007, le travail de nuit est reconnu par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) comme un agent cancérogène probable pour l’homme. De nombreuses études ont notamment montré qu’il était associé à une augmentation du risque de cancer du sein chez la femme. Certains indices laissent également supposer que ce type particulier d’horaire atypique pourrait être impliqué dans la survenue des cancers du colon et de la prostate. Les dérèglements de l’horloge biologique liés au travail posté ou travail de nuit favorisent aussi l’apparition d’autres pathologies (maladies cardiovasculaires, hypertension artérielle, troubles digestifs, anxiété, dépression…). Les femmes enceintes constituent par ailleurs une population particulièrement vulnérable. Le travail de nuit et/ou posté augmente en effet les risques d’avortement spontané, d’accouchement prématuré et de retard de croissance intra-utérin. D’une façon plus générale, le travail de nuit et le travail posté peuvent être à l’origine d’une « sur fatigue » responsable, sur le long terme, d’une usure prématurée de l’organisme et d’une dégradation précoce de l’état de santé. Il est à noter que le travail de nuit (dans certaines conditions) ou le travail en équipes successives alternantes figurent parmi la liste des facteurs de pénibilité pris en compte par la loi sur la réforme des retraites. Le travail de nuit fait également l’objet d’une réglementation spécifique qui impose notamment des visites médicales tous les 6 mois.

 

Prévenir les risques

Certaines mesures de prévention permettent de réduire les risques liés aux horaires atypiques. Ainsi, avant de mettre en place du travail de nuit ou du travail posté, il est essentiel de réaliser une évaluation des risques liés aux postes concernés et de s’assurer que les horaires envisagés sont adaptés aux exigences du travail demandé. Par ailleurs, l’impact des horaires atypiques sur la santé dépend en large partie de la façon dont ces horaires sont acceptés et vécus par les personnes concernées. Si certains salariés les ressentent comme une contrainte forte, d’autres au contraire y trouvent des avantages personnels et/ou professionnels. Il est donc recommandé d’affecter en priorité les salariés volontaires aux postes de nuit. En effet, la tolérance à ces horaires atypiques dépend de nombreux facteurs : mesures mises en place par l’employeur, contraintes familiales et sociales, nature des activités extraprofessionnelles, ressources matérielles et aides disponibles dans la vie privée (possibilité de garde des enfants…). Lors de la définition des modes d’organisation, l’employeur doit s’attacher à favoriser la concertation et le compromis, en associant notamment les instances de représentation du personnel (CHSCT). Les aspects très pratiques ne doivent pas être négligés. Il faut par exemple s’assurer que les heures de prise et de fin de poste coïncident avec les horaires des transports collectifs. De plus, certaines bonnes pratiques permettent de limiter les perturbations du rythme biologique : faire commencer les postes du matin le plus tard possible (idéalement après 6h), privilégier une rotation des horaires dans le sens matin/après midi /soir, mettre en place des cycles de rotation compris entre 2 et 5 jours au maximum. Des adaptations de l’environnement de travail sont parfois nécessaires : optimisation de l’éclairage (intensité lumineuse plus importante en début de poste et diminuée en fin de poste), rapprochement des postes de travail pour éviter l’isolement, aménagement d’espaces de repos… Il faut enfin sensibiliser et informer les salariés sur les risques spécifiques liés aux horaires atypiques. Les services de santé au travail ont ici un rôle important à jouer. Outre le suivi médical des salariés concernés, ils sont les plus à même de leur prodiguer les conseils relatifs notamment à l’hygiène de vie (sommeil, alimentation…) qui permettront de concilier au mieux leurs contraintes personnelles et professionnelles.

Les contraintes des horaires atypique: des risques à prévenir

Selon une étude de l’INSEE, près de 40% des salariés travaillent le samedi et 25% travaillent le soir. Finie la semaine traditionnelle qui commence à 9h pour se terminer à 18h ! Aujourd’hui, la majorité des français ont des horaires atypiques et variables d’une semaine à l’autre.

En 2014, le travail le samedi concernait 39% de la population des travailleurs, suivi du travail le soir (25%) et du travail le dimanche (21%). Par ailleurs, l’étude montre que cette évolution des horaires n’impacte pas les catégories socioprofessionnelles de la même manière.

 

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