Les aéroports s’affrontent à coups de fourchettes

Dans la concurrence entre aéroports, l’offre de restauration « devient un grand critère », explique Laure Baume. De la même façon, les compagnies aériennes, qui font appel à des chefs renommés pour composer leurs menus, misent de plus en plus sur le prestige.

Les aéroports s’affrontent à coups de fourchettes

 

Le chef étoilé Guy Martin pour la carte, la star de l’architecture d’intérieur India Mahdavi côté décoration : l’aéroport Paris Charles-de-Gaulle a monté d’un cran son offre de restauration avec un établissement gastronomique, arme de choix dans la compétition entre les hubs internationaux.

Les aéroports s’affrontent à coups de fourchettes

« L’enjeu, c’est de faire en sorte qu’un Chinois préfère faire un stop à Paris plutôt qu’à Heathrow ou Dubaï ! », résume Laure Baume, directrice générale adjointe du groupe Aéroports de Paris. Inauguré récemment, le restaurant « I love Paris », avec vue sur les pistes, est situé dans le terminal 2E et accessible uniquement aux passagers munis de billets en partance pour l’Asie ou les Etats-Unis.

Guy Martin, associé au concessionnaire Elior, y propose une « cuisine contemporaine avec de grands classiques français », comme la blanquette de veau et le pot-au-feu, mais « ouverte au monde » : il a prévu des burgers, y compris végétariens, des tapas aux saveurs asiatiques ou indiennes.

Pour contenter une clientèle internationale, l’offre est large, allant du homard bleu ou du caviar à la salade César. Le premier menu est à 30 euros.

« Où l’on a plaisir à venir »

Le cadre rappelle les jardins du Palais Royal à Paris, où est installé le restaurant deux étoiles du chef, « Le Grand Véfour » : des arcades délimitent l’espace, le bar aux rayures blanches et noires est inspiré des colonnes de Buren.

Le tout signé de l’architecte et designer India Mahdavi, qui a composé avec les contraintes du lieu : présence obligatoire de grilles d’aération au plafond, largeurs de passage réglementaires, utilisation de matériaux « grand trafic »… Outre les offres de restauration rapide, la « bistronomie » est également présente à l’aéroport parisien avec « le Frenchy’s Bistro » du chef Gilles Epié.

Dans la concurrence entre aéroports, l’offre de restauration « devient un grand critère », explique Laure Baume. De la même façon, les compagnies aériennes, qui font appel à des chefs renommés pour composer leurs menus, misent de plus en plus sur le prestige.

« Aujourd’hui, la stratégie de tous les aéroports, c’est d’être non plus seulement des lieux de passage obligé, mais de vrais lieux de vie, où l’on a plaisir à venir », poursuit la directrice générale adjointe d’Aéroports de Paris. « Plus l’univers devient stressant, plus on doit apporter du plaisir. Et la gastronomie, c’est le temps à table : on a le temps de se faire plaisir, de se relaxer. »

Dans un contexte de croissance du trafic mondial, « les grands concurrents », explique-t-elle, « sont les hubs du Moyen-Orient, qui croissent très vite et investissent énormément dans des infrastructures et une politique de développement de lignes, et puis les autres hubs européens, que sont Heathrow à Londres, Amsterdam et Francfort ».

L’aéroport parisien n’est pas le seul à faire appel à des noms célèbres : les chefs multi-étoilés Gordon Ramsay et Heston Blumenthal sont présents à Heathrow : le premier, chez « Plane Food », propose des « menus express » à partir de 17 livres (23 euros), le second des fish and chips et des hamburgers dans « The perfectionnists’café ». Un établissement qui a ouvert l’été dernier dans le nouveau terminal 2, de même que « The gorgeous kitchen », tenu par quatre femmes chefs.

Une étoile à Stuttgart

L’aéroport de Stuttgart, en Allemagne, peut quant à lui se targuer d’accueillir, en zone publique, un restaurant couronné d’une étoile au guide Michelin, « Top air ». Tandis que les chefs étoilés Gilles Dupont et Thomas Byrne ont créé le restaurant « Altitude » à l’aéroport de Genève.

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