Insultes, coups et humiliations en cuisine…

Insultes, coups et humiliations en cuisine…

 

Insultes, coups et humiliations… Des cuisiniers de certains restaurants étoilés ont subi des violences physiques et verbales. Ils témoignent

 

 

 

Violence en cuisine : le silence brisé

Brimades, harcèlement, et même, violence physique. Dans les cuisines, coulisses souvent discrètes des restaurants, se trament parfois des scénarios terribles. Victimes et témoins de ces comportements “indignes de la profession” commencent à parler pour briser le silence. Au premier rang des accusés : une quasi-absence de formation en management dans le métier.

Insultes, coups et humiliations en cuisine...

Une conférence à Paris avec quelques chefs populaires (Cyril Lignac, Philippe Etchebest…). Un manifeste, “Touche pas à mon commis”, écrit par le chef doublement étoilé Gérard Cagna et signé de la main de cinq meilleurs ouvriers de France. Des articles qui se multiplient dans la presse. Tout commence en avril 2014, quand un site d’information et de critique gastronomique ( Atabula.com) révèle l’histoire d’un apprenti brûlé volontairement et à plusieurs reprises, sur les bras, par l’un des autres membres de sa brigade. Cela se passe dans un très grand établissement parisien. Le coupable est licencié. Mais plusieurs mois plus tard, l’apprenti n’a toujours pas porté plainte. Honte, peur, culpabilité…

Le premier moyen d’aider les victimes, c’est de briser le tabou. De leur montrer qu’elles ne sont pas seules. Que d’autres vivent, ou ont vécu, ce que raconte par exemple Elodie (source : Fooding.com), victime de harcèlement sexuel dans un bistro à la mode. « Le chef avait un faible pour moi. Ça a commencé avec des mots doux. Puis la relation s’est dégradée. Il me disait que mon « cul » lui appartenait… Il ouvrait le vestiaire quand je m’y changeais… […] Pendant sept mois, l’humiliation a été quotidienne : insultes, four éteint volontairement pour ensuite m’accuser, plaque brûlante mise sous le nez, etc. J’ai voulu résister, je me suis crue plus forte que ça. A tort. » Elodie finit par craquer, fort. Elle vomit pendant trois jours, sans raison. Le médecin l’arrête trois mois. « Aujourd’hui, je me sens incapable de retourner dans une brigade ; rien que de l’imaginer j’ai des angoisses. » Non, cette violence, ordinaire ou pas, ne fait pas “partie du métier”. Non, ce n’est pas un “rite initiatique”. Non, le “bizutage obligatoire” n’existe pas. Et pour qu’ils cessent de sévir en toute impunité, les responsables doivent être sanctionnés.

Des brigades sous pression

La cuisine est un métier exigeant, rigoureux, où la discipline et la hiérarchie font foi. Ce n’est pas le vocabulaire militaire qui est y associé qui dira le contraire. Brigade, chef… et la fameuse heure du coup de feu, pendant laquelle l’organisation est tout aussi millimétrée qu’à l’armée. Les horaires y sont généralement plus longs que dans la plupart des autres professions, et décalés. Les équipes évoluent en huis-clos, en “famille” presque. Ces dernières années, avec l’explosion des émissions culinaires d’une part, et la possibilité de laisser des avis sur internet de l’autre, le client se sent plus roi que jamais. N’importe quel convive s’improvise critique gastronomique. Le droit à l’erreur n’existe plus et la pression, derrière les fourneaux, est de plus en plus forte. Un terreau propice aux débordements, aux excès d’autorité, aux craquages.

Source Psychologie

 

 

 

 

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