Thierry Breton présentant une capture d’écran du futur certificat sanitaire européen, version numérique. L’Europe ayant acquis, selon lui, la capacité de produire suffisamment de doses pour vacciner une majorité de citoyens d’ici l’été, l’immunité collective est à portée de bras. Ce certificat sanitaire redonnerait confiance aux Etats et aux populations et favoriserait les déplacements au sein de l’Union.

« L’Europe peut voir la lumière au bout du tunnel  !», se réjouissait Thierry Breton, au micro du Grand Jury RTL-Le Figaro – LCI le 28 mars. Le monsieur « Vaccin » de la Commission européenne met en avant la maîtrise industrielle que l’Europe a désormais acquise. Le Vieux Continent a la capacité de produire plus de 100 millions de doses chaque mois. Et donc de vacciner à tour de bras. Suffisamment même pour atteindre l’immunité collective dès cet été.

« Nous avons maintenant 52 usines qui travaillent 24 heures sur 24, sept jours sur sept en Europe pour produire » des vaccins contre le Covid, a souligné le commissaire européen au Marché intérieur. « On a la capacité de produire et de livrer pour nos concitoyens européens les 360 millions de doses prévues à la fin du deuxième trimestre. Et les 420 millions qui sont nécessaires pour commencer à parler de cette immunité collective et l’atteindre » mi-juillet, a-t-il ajouté.

Pas obligatoire pour les citoyens de l’Union européenne 

Dès lors, l’Europe pourrait envisager plus sereinement une réouverture généralisée de ses frontières. A l’appui d’un laisser-passer. « À partir du moment où nous pourrons être sûr que chaque Européen qui souhaite se faire vacciner aura un accès équitable au vaccin, comme ce sera le cas dans les deux à trois mois qui viennent, il sera bon que l’on puisse avoir un certificat sanitaire qui démontre votre état » a expliqué Thierry Breton.

Le Commissaire avait apporté avec lui une capture d’écran de ce futur passeport (voir plus bas).  Ce certificat sanitaire sera disponible dans la langue de chaque pays. En France, on pourra le télécharger sur lesite du ministère de la Santé.

Le document ne serait pas obligatoire pour les citoyens de l’Union européenne, a précisé Thierry Breton. Les autorités nationales et les entreprises pourront demander ce « certificat sanitaire »  pour voyager, prendre un avion, etc. Ou participer à une « manifestation importante. » Ou encore entrer dans un lieu public. En l’absence de certificat, elles pourront exiger un test négatif récent.

Aux Etats membres de l’Union européenne de s’emparer de ce passeport qui ne dit pas son nom…

 « Retrouver la capacité de vivre ensemble sans être un risque« . Voilà ce que ce futur dispositif peut nous promettre, conclue Thierry Breton.

Reste plusieurs questions en suspens. Ce certificat restera t’il facultatif, y compris pour les visiteurs internationaux n’appartenant pas à l’UE ? Certains Etats membres ne préfèreront-ils pas le rendre obligatoire pour sécuriser leurs entrées ? Les Etats resteront seuls décideurs du mode d’utilisation de ce certificat sanitaire.

Les 27 ont fait cause commune pour la production et la commande de vaccins. Le feront-ils pour le certificat sanitaire ? Et quelle serait sa compatibilité avec le principe européen de libre circulation au sein de l’UE pour ses ressortissants ?

En plus d’un QR code, « on y trouvera votre nom, votre prénom, votre date de naissance. On y trouvera si vous avez été vacciné. Le type de vaccin que vous avez eu. Si vous avez été porteur de la maladie. Si vous avez des anticorps ou pas. Et puis pour ceux qui n’auront eu ni le vaccin, ni la maladie et pour lesquels on demandera un test PCR, on trouvera l’état de votre test PCR ».