Gouvernantes dans les palaces, elle intervient dans les lycées hôteliers
Forte de son expérience de gouvernante dans plusieurs 4 étoiles et palaces, Corinne Veyssiere souhaite transmettre la passion de son métier aux jeunes. C’est pour cette raison qu’elle intervient bénévolement au lycée d’hôtellerie et de tourisme de Saint-Quentin-en-Yvelines, à Guyancourt.
“Gouvernante, c’est un métier d’avenir qui a évolué et exige pas mal de compétences”. © Agence DREUX
Mais au fait, cela veut dire quoi être gouvernante ?
Une gouvernante générale a pour objectif de rendre mémorable la visite du client dans un établissement hôtelier, du 3 étoiles au palace. Elle gère des grosses équipes, jusqu’à une centaine de personnes : des femmes de chambres, des équipiers, des valets d’étages, des lingères, des fleuristes, etc. Elle apporte un plus.
Quel “plus” ?
Cela peut être un sourire, une anticipation de la demande du client, les raisons de sa venue. Vient-il pour le business ou en familles ? Notre attitude ne sera pas la même. Il faut savoir s’adapter. On est là aussi pour améliorer le confort de nos collaborateurs dans leur quotidien.
Que dites-vous aux élèves du lycée hôtelier de tourisme de Saint-Quentin-en-Yvelines ?
Je leur donne envie de rejoindre le métier. J’interviens bénévolement pour transmettre un savoir, une passion. C’est un métier d’avenir qui a évolué et exige pas mal de compétences.
“Je tairais le nom de cette personnalité du show business…”
Faut-il alors faire Bac + 10 pour exercer le métier ?
Pas du tout. Il peut y avoir le cas d’une femme de chambre qui évoluera au sein de son entreprise. Une personne, titulaire d’un BTS, gravira plus vite les échelons. Le vrai accélérateur de carrière, c’est la licence professionnelle. En 3-4 ans, on est gouvernante générale. Dans chaque étage d’un hôtel, on doit gérer de gros budgets. Il faut avoir des compétences au niveau gestion et organisation. Sans oublier l’importance de la maîtrise de l’anglais. Sans tout cela, un jeune ne pourra y arriver.
“L’objectif de notre association de gouvernantes, l’AGGH, est « le partage d’idées, de valeurs, des découvertes, des difficultés et des réussites » de notre profession”.
Qu’appréciez-vous dans ce métier ?
Le relationnel avec mes équipes, les échanges. Les clients ne voient pas les gouvernantes. On prépare leur arrivée au palace. On travaille dans l’ombre. Je suis actuellement en fonction au Sheraton de Roissy. J’ai notamment travaillé dans plusieurs palaces dont le Prince de Galles, à Paris.
Vous êtes au contact de gens aisés ?
Pas exclusivement. À l’occasion d’une fête de famille, on peut avoir un tarif intéressant dans un hôtel 3 ou 4 étoiles si on réserve à l’avance.
Avez-vous été confrontée à des caprices de stars ?
Je tairai son nom mais une vedette du show-business a demandé que l’on abatte les cloisons de sa suite pour faire de la petite moto… Il y a aussi cette personne qui avait laissé une grosse somme d’argent derrière un cadre alors qu’il avait quitté l’hôtel. Il nous a demandé qu’on lui ramène discrètement sur le tarmac de l’aéroport de Nice.
Toutes unies. Corinne Veyssière préside l’Association des Gouvernantes générales de l’hôtellerie (AGGH) qui se réunit dans la soirée du vendredi 29 mars à Paris, dans les salons du Musée des arts et métiers, avec l’ensemble de ses 180 membres issus de toutes les régions de France, dont l’Île-de-France (90) et le Grand Ouest. L’AGGH fêtera les 30 ans de son antenne parisienne. Son objectif est « le partage d’idées, de valeurs, des découvertes, des difficultés et des réussites » de ses adhérents. Corinne Veyssière précise : “Tous les membres de l’AGGH ont écrit un guide technique pour les jeunes dans les écoles hôtelières ou les personnes débutant dans le métier. On l’a écrit tous ensemble, avec notre vécu, sur tous les aspects de la fonction”. Contacts : site : aggh.fr
adresse mail : agghnationale@aggh.fr
Source L’Echo Républicain
