En Ile-de-France, 91 % des cafés et restaurants n’ont pas réussi à recruter du personnel

Près des deux tiers des cafés et restaurants interrogés dans une étude de la Chambre de commerce et d’industrie d’Ile-de-France disent avoir amélioré leurs conditions d’embauche pour pouvoir mieux recruter

  • Plus de neuf cafés et restaurants sur dix d’Ile-de-France n’ont pas réussi à recruter du personnel ou seulement partiellement durant l’année écoulée, selon une étude de la Chambre de commerce et d’industrie d’Ile-de-France (CCI).
  • 68 % de ces entreprises disent avoir modifié leurs conditions d’embauche, soit par des conditions salariales plus intéressantes, soit par des horaires plus souples ou des congés supplémentaires.
  • Pour autant, selon Dominique Restino, le président de la CCI, cela ne sera pas suffisant. « Il faut élargir les publics et les accompagner », estime le dirigeant, qui promeut son opération « Recruter autrement pour trouver vos talents », du 5 au 19 octobre 2022.

Il n’y a pas que le secteur de la restauration qui peine à recruter, mais en Ile-de-France, la situation est tout de même particulièrement en tension pour les cafés et restaurants, montre une étude de la chambre régionale de commerce et d’industrie (CCI Paris Ile-de-France) que vous dévoile 20 Minutes. Selon cette étude menée auprès de 200 cafés et restaurants franciliens, 93 % des établissements qui ont cherché à recruter ont connu des difficultés.

Ces difficultés sont telles que seulement 9 % des entreprises de l’enquête affirment avoir pu recruter « totalement le personnel recherché ». 31 % se sont retrouvées complètement en rade et 60 % ont obtenu leur bonheur « partiellement ». Les postes les plus recherchés sont sans surprise ceux de serveurs et serveuses ou du personnel de cuisine (respectivement 75 % et 71 % des entreprises qui recherchent du personnel disent que c’est sur ce type de poste).

Des reconversions liées à la pandémie

Les causes de cette pénurie sont multiples, et s’expliquent en partie par les contraintes du métier elles-mêmes. Des horaires décalés le soir, ou du travail le week-end, au moment où les autres se reposent et profitent de leur famille ou amis. Un métier parfois dur physiquement, avec des cadences soutenues aux heures de pointe.https://5de9636cc9904766bd598daa437dffe1.safeframe.googlesyndication.com/safeframe/1-0-38/html/container.html?n=0

A ces contraintes inhérentes au métier s’ajoutent, selon le président de la chambre de commerce et d’industrie, des contraintes liées à la pandémie, qui a engendré des départs et reconversions. « C’est un secteur en tension mais c’est encore plus fort ces derniers mois », confirme le président de la Chambre de commerce et d’industrie, Dominique Restino. « C’est un secteur qui n’a jamais vraiment attiré mais la crise du Covid-19 a accentué cette tendance. Des restaurateurs qui doivent fermer par manque de personnel, c’est nouveau. Notamment parce que la crise sanitaire a agi comme un révélateur sur la pénibilité de certains emplois », confirme Julien Tuillier, responsable du centre régional d’observation du commerce, de l’industrie et des services (CROCIS).https://5de9636cc9904766bd598daa437dffe1.safeframe.googlesyndication.com/safeframe/1-0-38/html/container.html?n=0

CDI et hausses de salaire

Pourtant, le CDI est la règle dans le secteur : 86 % des entreprises interrogées affirment vouloir recruter en CDI dans les six prochains mois. Et les entreprises ont fait des efforts pour attirer les prétendants. 68 % d’entre elles disent ainsi avoir modifié leurs conditions d’embauche, soit par des conditions salariales plus intéressantes, soit par des horaires plus souples ou des congés supplémentaires.

De plus, les cafés-restaurants connaissent des problèmes de recrutement alors même que leur activité n’est pas au beau fixe. 66 % d’entre eux affirment avoir une activité inférieure à la normale depuis la crise sanitaire et seuls 28 % déclarent avoir retrouvé leur niveau de fréquentation d’avant crise.

« Elargir les publics et les accompagner »

Alors que le moral des cafetiers et restaurateurs est plutôt au pessimisme pour les deux tiers d’entre eux, dans un contexte de hausse des prix et de pénurie des matières premières, ces difficultés de recrutement ont un impact non négligeable sur les équipes, car elles signifient plus de travail pour celles et ceux déjà en place. Quand les patrons et patronnes de ces enseignes parviennent à recruter, c’est un personnel pas forcément qualifié qui est embauché, qu’il faut donc doublement superviser. C’est le cas pour près de la moitié des structures interrogées par la CCI.https://www.ultimedia.com/deliver/generic/iframe/mdtk/01357940/src/qss05mz/zone/1/showtitle/1/#amp=1

Pour Dominique Restino, cette ouverture par le dehors présente aussi des avantages pour la société, qui a par là une chance d’inclure des publics éloignés de l’emploi, réfugiés statutaires ou avec un handicap. « Il faut élargir les publics et les accompagner », estime le dirigeant, qui promeut son opération « Recruter autrement pour trouver vos talents ».

Durant quinze jours où auront lieu job dating, forum métier, café info ou autres visioconférences, la CCI compte bien promouvoir plus d’inclusivité, et pas seulement parce que c’est bon pour la société. Selon une étude du cabinet de conseil Deloitte, une politique inclusive générerait jusqu’à 30 % de chiffres d’affaires en plus par salarié.

Opération « Recrutez autrement pour trouver vos talents : 15 jours pour l’emploi en Ile‑de‑France », du 5 au 19 octobre 2022. Programme complet sur le site de la CCI.

Source Le Parisien

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