Booking.com cède aux demandes des hôteliers

La centrale de réservation en ligne Booking.com a pris mardi 21 avril des engagements « particulièrement étendus » pour stimuler........

Booking.com cède aux demandes des hôteliers

 

La centrale de réservation en ligne Booking.com a pris mardi 21 avril des engagements « particulièrement étendus » pour stimuler la concurrence, en réponse aux plaintes pour abus de position dominante déposées par les hôteliers, a annoncé l’Autorité de la concurrence. Ces nouvelles règles, conclues en coordination avec la Commission européenne et les autorités italienne et suédoise, entreront en vigueur le 1er juillet pour cinq ans, avec un point d’étape prévu à la fin de 2016.

Booking.com cède aux demandes des hôteliers

Aux termes de ces engagements, la centrale n’empêchera plus les hôteliers qui souhaitent utiliser ses services de pouvoir proposer sur d’autres plates-formes de réservation, ou directement sur place, par téléphone, par mail, des tarifs inférieurs à ceux proposés sur Booking.com.

En revanche, les hôtels ne pourront toujours pas afficher sur leurs propres sites Internet des tarifs inférieurs à ceux de Booking, sauf pour les titulaires d’une carte de fidélité. Ils pourront cependant mentionner que des tarifs « intéressants » ou des « promotions avantageuses » sont susceptibles d’être proposés en cas de réservation en direct ou hors ligne directement avec l’hôtelier.

« Un accord gagnant-gagnant »

Par ailleurs, les hôtels pourront également réserver à leurs canaux de vente directe (hors ligne et en ligne) un nombre de nuitées supérieur à celui proposé sur Booking.com.

Jusque-là, la centrale de réservation interdisait aux hôteliers de proposer des prix plus bas sur leurs propres sites ou sur d’autres plates-formes de réservation sur Internet. L’Autorité de la concurrence avait été saisie en 2013 par les syndicats hôteliers, auxquels s’est joint en février le groupe Accor. Booking est une filiale de l’américain Priceline Group.« Nous pensons que nous avons aujourd’hui un équilibre satisfaisant, avec un accord gagnant-gagnant » à la fois pour les hôtels et pour les plates-formes de réservation en ligne, a commenté Bruno Lasserre, président de l’Autorité de la concurrence :

« Les hôtels retrouvent ainsi une vraie liberté commerciale et tarifaire, sans pour autant nier l’efficacité ou renoncer à rémunérer les plates-formes de réservation en ligne qui investissent massivement, notamment dans l’achat de mots-clés sur Google, pour assurer la visibilité des hôtels au niveau mondial. »
Hervé Bécam, vice-président de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (UMIH), le principal syndicat hôtelier français, a estimé qu’avec ces engagements, une « étape importante » avait été franchie, mais que « cela ne règle pas tout ».

Pour le Groupement national des indépendants, le « compte n’y est pas » : « Cette décision tend à faire croire que les hôteliers ont retrouvé leur liberté commerciale et tarifaire. Il n’en est rien », souligne le GNI dans un communiqué.

Poids croissant des centrales

La part des centrales de réservation dans le chiffre d’affaires des hôteliers ne cesse de croître et pèse sur leurs marges.

En Europe, 70 % des ventes de nuitées en ligne passent par des centrales, le reste par les sites des hôtels. Les plates-formes comme Booking ou Expedia comptent pour 17 % des revenus d’Accor, contre 11 % pour InterContinental ou 7 % pour Marriott, et prélèvent des commissions qui oscillent entre 18 % et 20 % du prix d’une chambre.

Un des enjeux consiste pour les hôteliers à augmenter leurs ventes en direct ou grâce à leurs propres sites Internet. Sept pays de l’Union européenne ont ouvert des enquêtes sur les plates-formes de réservation, la Commission européenne les coordonnant sans mener sa propre enquête.

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