Quelques semaines après une série de cas en marge du festival de Cannes, deux restaurateurs des Pyrénées Orientales ont été victimes d’escroquerie au terminal de paiement. L’Umih et les autorités locales dispensent des conseils aux professionnels afin de prévenir ces arnaques sofistiquées qui se multiplient.
Deux mois après l’escroquerie dont avait été victime un patron de bar en marge du festival de Cannes, l’arnaque au terminal de paiement électronique (TPE) fait son retour un peu plus à l’ouest. Deux nouvelles victimes, toujours des restaurateurs, ont ainsi été identifiées dans le département des Pyrénées-Orientales d’après les informations de France 3.
Comme pour les cas précédents, des escrocs ont profité d’un moment d’inattention du serveur lors du paiement pour interchanger le TPE avec une machine identique. Identique en tout point à la seule exception que le terminal de substitution est relié à un autre compte, celui des escrocs, qui perçoivent donc l’ensemble des recettes de l’établissement.
Les gendarmes des Pyrénées-Orientales et l’antenne départementale de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (Umih)n’ont pas tardé à monter au créneau pour inciter les professionnels du secteur à redoubler de vigileance pour enrayer toute recrudescence du phénomène.
Personnaliser le TPE et vérifier les relevés de télécollectes
La gendarmerie départementale a donné un premier conseil via un message publié mercredi dernier sur son compte Facebook: “Amis restaurateurs, songez à personnaliser vos terminaux de paiement avec un petit autocollant ou tout type de marque afin de permettre aux serveurs de s’assurer de leur sécurité.” En effet, il est fort probable que les escrocs soient venus en repérage afin de constater le modèle de TPE utilisé par le restaurant pour échanger avec un similaire.
Interrogé par France 3, Brice Sannac, le président de l’Umih 66, recommande également aux restaurateurs de vérifier les relevés de télécollecte sur lesquels figurent le nom de la banque, celui de l’établissement et son numéro SIRET.
“Il peut se passer jusqu’à 10 jours, car certains ne contrôlent leur caisse qu’une fois par semaine, avertit-il. Les escrocs ne reprennent jamais les terminaux intervertis et ne restituent pas ceux substitués. Une fois que le professionnel s’aperçoit de l’arnaque et veut porter plainte, le compte sur lequel l’argent a été versé est déjà clôturé et les malfrats se sont volatilisés. C’est Arsène Lupin, c’est hyper élaboré !”
Un phénomène qui n’est pas nouveau
Lors de l’épisode cannois, le syndicat des restaurateurs de la ville avait même conseillé d’aller plus loin en suggérant de surveiller chaque ticket émis par le TPE. Si cette escroquerie sophistiquée semble connaître un regain, elle n’est pas pour autant récente.
Il y a bientôt trois ans, Le Parisien évoquait ainsi des faits semblables qui avaient touché près de dix commerces d’Île-de-France, dont une grande majorité en Seine-et-Marne, pour un préjudice total de 270.000 euros.
