Maranatha voit le bout du tunnel

Après quelques mois difficiles, le Marseillais Maranatha, treizième groupe hôtelier français, voit le bout du tunnel......

Maranatha voit le bout du tunnel

 

Le groupe hôtelier doit refinancer l’acquisition des Hôtels du Roy. Il est sur le point d’en céder la moitié du capital.

Maranatha voit le bout du tunnel
Après quelques mois difficiles, le Marseillais Maranatha, treizième groupe hôtelier français, voit le bout du tunnel. Olivier Carvin, son président, vient d’entrer en négociations exclusives avec un fonds d’investissement européen spécialisé.
Il devrait souscrire à une augmentation de capital de 100 millions d’euros …

A l’issue de négociations exclusives, Maranatha a cédé le Sofitel Brussels Le Louise à Aina Hospitality, via Aina Investment Fund.

En effet, le groupe a décidé de se séparer de cet actif qui n’entrait pas dans sa stratégie de positionnement et de croissance avec un recentrage sur son cœur de métier et son savoir-faire historique sur 2 axes principaux :

– des actifs sur les 3 régions phares de France : Paris, Montagne et grand sud
– des établissements avec un management direct même sous enseigne.

Le groupe Maranatha se retire du projet d’hôtellerie de luxe à Mutigny (Marne)

Le groupe hôtelier Maranatha, (13 è groupe français hôtelier, NDLR) qui s’était engagé à construire une structure haut de gamme en plein cœur du vignoble en janvier 2015, se retire du projet pour des raisons stratégiques et financières.

La construction ne serait pas remise en cause. Le groupe passerait la main à un nouvel exploitant dans les prochains jours.

 

Le groupe indépendant affiche de bons résultats sur l’exercice clos fin septembre.
Il a revu le montage comptable de l’acquisition de l’enseigne Les Hôtels du Roy.

Malgré l’onde de choc des attentats en France sur l’économie hôtelière, le groupe indépendant Maranatha achève son exercice 2015-2016 sur un bilan très positif. Les comptes, clôturés fin septembre, afficheront un chiffre d’affaires d’environ 140 millions d’euros, contre 100 l’an passé, et un bénéfice de 11 millions, soit trois fois ceux de 2015, annonce son président, Olivier Carvin, aux « Echos ».

Certains des 60 établissements n’ont pourtant pas été épargnés, à commencer par ceux dans les villes directement touchées : ainsi à Nice, le taux de remplissage de l’Excelsior et de la Pérouse a chuté de près de 20 % ; quant à Paris, où le groupe détient 25 hôtels 3 et 4 étoiles, la baisse a été de 10 %. Mais la diversité des implantations de Maranatha a protégé l’activité. Les établissements de prestige du Grand Sud (le César à Arles, le Mas des Herbes Blanches à Gordes…) ont ainsi progressé de 6,9 % sur un an entre janvier et fin août, tandis que les adresses à la montagne (Tignes, Serre-Chevalier, Val-Cenis…) ont globalement vu leur fréquentation en hausse de 25 %. Et puis il y a eu l’effet Euro 2016 pour plusieurs adresses touristiques qui ont « surperformé », comme le Dolce Frégate à Saint-Cyr-sur-Mer, dont le taux d’occupation a augmenté de 31 % après avoir accueilli l’équipe de football turque.

Sur un plan financier, la situation est plus mitigée. « Les rumeurs de procédure judiciaire sur le groupe sont infondées », dément pourtant Olivier Carvin. Un accord pour le financement problématique de l’Hôtel Saint-Charles dans la station-village de Val-Cenis aurait été trouvé. Le patron de Maranatha a également revu le montage comptable de l’acquisition de l’enseigne Les Hôtels du Roy. Les risques ont été répartis avec la création d’une nouvelle société qui met à part deux des six adresses de l’enseigne. Leur valeur – 95 millions d’euros – est désormais supportée pour 40 millions par un nouveau partenaire bancaire espagnol qui s’est joint vendredi à l’affaire. Le solde est financé à parts égales par Maranatha et l’investisseur koweïtien qui accompagne l’opération. L’entreprise marseillaise finance les quatre autres hôtels à hauteur de 100 millions d’euros, aux côtés de son partenaire moyen-oriental, qui en met 205.

Nouvelles acquisitions

Depuis sa création en 2000, Maranatha a levé près de 300 millions d’euros à travers deux outils : Finotel, une société de commandite par actions éligible au PEA pour un minimum d’investissement de 15.000 euros qui a financé l’acquisition d’une dizaine d’hôtels ; et le « club deal » qui a financé le reste du parc avec la promesse d’un retour sur investissement de 7 % pour de grosses fortunes, promesse jugée trop optimiste par plusieurs observateurs. Les premiers bénéfices viennent d’être réalisés sur l’hôtel Le Louise, à Bruxelles. Acheté 16,5 millions d’euros en 2014, il vient d’être revendu 21,5. « Les investisseurs et la banque ont été remboursés avec les intérêts attendus et nous avons renfloué notre trésorerie de presque 4 millions », détaille Olivier Carvin. Les actifs de l’entreprise sont désormais valorisés 700 millions d’euros constitués à 68 % par des adresses trois étoiles et plus. Encouragée par le niveau avantageux des taux bancaires, la fièvre acheteuse du patron ne va pas s’arrêter là. Cette année, le groupe a encore collecté 80 millions d’euros, qui vont financer l’acquisition d’un ensemble de trois établissements de luxe, à Saint-Tropez et dans les stations haut de gamme de Courchevel et de Méribel.

Paul Molga, Les Echos
Correspondant à Marseille

 

 

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