La SNCF va se mettre l'hôtellerie à Dos !

La SNCF ne va pas se faire que des amis dans le monde de l'hôtellerie. Voyages-sncf.com, sa vitrine commerciale en ligne, a en effet noué un partenariat avec Airbnb, la bête noire du secteur, afin d'inciter ses clients à s'inscrire sur la plate-forme de location d'appartements entre particuliers.

La SNCF va se mettre l’hôtellerie à Dos !

 

Avec la caution de la SNCF, la start-up de l’économie collaborative devrait encore élargir sa clientèle.

La SNCF va se mettre l'hôtellerie à Dos !
Le site va inciter ses clients à s’inscrire sur la plate-forme pour louer leur logement pendant leurs déplacements.
Objectif : encourager les voyages, en montrant que ceux-ci peuvent aussi être une source de revenus.
La SNCF ne va pas se faire que des amis dans le monde de l’hôtellerie. Voyages-sncf.com, sa vitrine commerciale en ligne, a en effet noué un partenariat avec Airbnb, la bête noire du secteur, afin d’inciter ses clients à s’inscrire sur la plate-forme de location d’appartements entre particuliers. Cette collaboration sera officialisée mardi, mais de nombreux clients de Voyages-sncf.com ont déjà été sollicités par mail. Ces propositions ne sont pas envoyées au hasard : elles font directement référence, dès le titre, à une commande de billets récemment passée sur le site et à un déplacement imminent.

« Paul, votre voyage pour Grenoble vous fait gagner de l’argent », affirme Voyages-sncf.com. Comment ? En louant votre logement, si celui-ci est libre durant votre absence, sur la plate-forme Airbnb. Et afin d’encourager les indécis, le site promet un bonus : dès qu’une première location aura été effectuée, « Voyages-sncf.com et Airbnb vous offrent un billet aller-retour pour une prochaine escapade en France » sous la forme d’un bon de voyage.
Dans l’affaire, l’intérêt d’Airbnb est évident. La plate-forme américaine va gagner en crédibilité. Elle devrait de surcroît enrichir ses listings avec de nouveaux membres, qui ont d’autant plus de chances de devenir actifs que leur logement sera sans doute vacant dans les jours à venir. Et la perspective d’un futur trajet en TGV gratuit, financé par la start-up américaine, pourrait convaincre certains indécis de mettre leur bien en location.
La SNCF, de son côté, cherche à doper son activité. Elle n’a pas d’intérêt financier direct dans ce partenariat : selon une source proche du dossier, elle ne sera pas rémunérée pour les clients de Voyages-sncf.com qui s’inscriront chez Airbnb. Mais elle y trouvera son compte si les voyageurs finissent par se dire qu’en prenant en compte le revenu complémentaire apporté par Airbnb, cela ne coûte finalement pas si cher de se déplacer en TGV.

La voiture aussi
Cette alliance avec la plate-forme vient compléter la stratégie mise en place pour gommer la perception que le TGV est devenu cher. Avec, d’un côté, un renforcement des offres à petits prix et low cost (Ouigo notamment). Et, de l’autre, ces suggestions afin de compenser tout ou partie du prix du billet grâce à l’économie collaborative. Cette logique sera déclinée avec OuiCar, une jeune pousse dédiée à la location de voiture entre particuliers, contrôlée par la SNCF depuis juin 2015, et dont Voyages-sncf.com va assurer la promotion selon le même principe. Après une phase de test, ces deux partenariats devraient être lancés définitivement à la rentrée 2016.
Les représentants des hôteliers, eux, vont sans doute grincer des dents devant la publicité faite par la SNCF à Airbnb, qu’ils accusent de déstabiliser leur marché, et dont ils réclament un meilleur encadrement. Ils devraient être en partie entendus par le gouvernement, qui a décidé de taxer dès le premier euro les revenus tirés de l’économie collaborative.

Lionel Steinmann, Les Echos

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