Un éphémère rebond des effectifs et de la masse salariale dans la branche Hébergement Restauration

L’Hébergement rebondit davantage que la Restauration mais n’a pas rattrapé son déficit de salariés sur 2019. Il devrait même s’aggraver au 4 ème trimestre. Photo : Friends stock – Adobe Stock

Une embellie de courte durée ! Trois mois, tout au plus… L’activité estivale, plutôt dynamique grâce à la clientèle résidente, a conduit les établissements à ne pas renouveler le chômage partiel de dizaine de milliers de salariés. Les statistiques du ministère du Travail mettent en évidence une nette inversion de la courbe à partir de juillet. En juin 2020, la branche H&R avait placé encore 579  000 salariés en chômage partiel. Mais leur effectif tombait à 360 000 en juillet. Descendait encore à 271 000 en août. Avant de légèrement remonter en septembre, à 294 000. Pour de nouveau s’envoler en octobre, à 470 000.

Du coup, fin septembre, les effectifs de l’Hébergement Restauration avaient augmenté de 5,2 % par rapport au trimestre précédent, pour atteindre 1,1 million de salariés en activité.  Ce rebond bénéficie d’abord à l’Hébergement (+ 6,2 %, pour 229 445 salariés), très touché au deuxième trimestre (un recul de – 12,3 %) . Il concerne également la Restauration, (+ 5,0 %, pour 870 652 salariés (après- 6,2 %).

Malgré tout, les effectifs du secteur demeurent inférieurs à leur niveau d’avant crise. Sur 12 mois glissant, ils reculent encore de  5,2 % (- 60 600 postes). Avec une baisse beaucoup plus marquée dans l’Hébergement (- 11,8 %, – 30 595 postes). Le quatrième trimestre, caractérisé par une très faible activité de toute la branche risque de se solder par la perte d’au moins 100 000 salariés.

Quant au rebond très fort de la masse salariale (+ 116,7 % après – 56,6 %), il s’explique par l’effondrement du recours au chômage partiel. Elle passe de 2,480 milliards d’euros au deuxième trimestre à 5, 374 milliards d’euros au troisième. La part du chômage partie dans la masse salariale du secteur ne représente plus que 8,6 % ce trimestre contre 45,3 % au trimestre précédent.

La branche a en partie seulement réduit son déficit d’effectifs et de masse salariale

GA : Glissement annuel de la masse salariale GT : Glissement trimestriel de la masse salariale
Source :  Acoss-Urssaf, Dares (effectifs intérimaires) – traitement HR-infos

Deux graphiques qui révèlent le séisme advenu en 2020

La masse salariale remonte légèrement après un plongeon sans précédent au 2 ème trimestre

GA : Glissement annuel de la masse salariale GT : Glissement trimestriel de la masse salariale
Source :  Acoss-Urssaf, Dares (effectifs intérimaires)

Les effectifs salariés se redressent mais ne retrouvent pas leur niveau d’il y a 1 an

GA : Glissement annuel de la masse salariale GT : Glissement trimestriel de la masse salariale
Source :  Acoss-Urssaf, Dares (effectifs intérimaires)