La Tour d'Argent met aux enchères un Cognac de 1788 !

L'illustre restaurant parisien se sépare de sa vaisselle : assiette, verres, gobelets d'argent, presse à canard, mais aussi quelques pièces de mobilier ainsi que des spiritueux. Plus de 3.000 objets vont ainsi être dispersés chez Artcurial, à Paris, le 9 mai.

La Tour d’Argent met aux enchères un Cognac de 1788 !

 

Le restaurant mythique parisien sort de sa cave un Clos de Griffier estimé à plus de 20.000 euros. La vente aura lieu le 9 mai.

 

La Tour d'Argent met aux enchères un Cognac de 1788 !

Ce cognac, lui ausssi de 1788, a été vendu 25.000 euros en 2009.

 

La table mythique de Paris a de la ressource. Pour fêter la fin de ses travaux de rénovation, le restaurant La Tour d’Argent, désormais rebaptisé “Tour d’Argent”, organise une vente aux enchères le 9 mai prochain.

Parmi les 3.000 objets à la vente, l’établissement ressort de sa collection une bouteille de cognac Grande Fine Clos de Griffier de 1788, présenté comme l’un des plus vieux du monde.
Et même si une bouteille de la Maison Gautier d’Aigre datant de 1762 a été vendue 59.000 dollars en 2014 puis bue (!) en novembre dernier par ses acheteurs (CL du 13 janvier), ce Clos de Griffier ne devrait pas partir à moins de 20.000 dollars lors de la vente organisée par Artcurial.
Une somme inférieure au breuvage de la Maison Gautier qui peut s’expliquer par la présence d’autres bouteilles de la cuvée 1788 parmi les 350.000 bouteilles de la cave parisienne, l’une des plus prestigieuses de France.
Une première bouteille brisée en 2012
Ce même cognac a également été utilisé pour élaborer le cocktail le plus cher du monde, d’une valeur de 6.800 euros, c’était en 2012 à l’occasion de la London Cocktail Week. Le cocktail avec 40 ml de ce cognac avait aussitôt intégré le Guinness des records.
En mai prochain, on espère surtout que le potentiel acheteur ne vivra pas la même mésaventure que pour la précédente vente aux enchères de Clos de Griffier 1788…
En 2009, une bouteille présentée à l’époque comme le plus vieux cognac du monde avait été achetée 25.000 euros pour être vendue au bar londonien très grand luxe London’s Playboy Club. Sa valeur était estimée à 64.000 euros. Trois ans plus tard, un client s’en offrait une petite partie dans un cocktail payé 5.000 livres.
Sauf que l’homme d’affaires britannique avait eu la curiosité d’observer l’étiquette et donc de saisir la bouteille… qu’il a faite tomber, faisant aussitôt du sol du bar, le plus cher du monde! Déjà ouverte, la bouteille Clos de Griffier n’était plus assurée.
De quoi rendre un peu plus mythique encore l’histoire de ce cognac mystérieux. Le site spécialisé “Finest and rarest” en présente même une bouteille de 1738, sans qu’il soit possible de confirmer que le contenu date bien de cette année-là.

La vente s’annonce mythique : le célèbre restaurant parisien La Tour d’Argent se sépare de 18 000 flacons. Les catalogues sont d’ores et déjà disponibles sur iDealwine.

La Bourgogne est particulièrement à l’honneur dans ce catalogue, tant par la quantité de lots offerts à la vente que par la qualité des signatures présentes. En côte de Nuits, aucun flacon du domaine de la Romanée Conti (la Tour d’Argent garde tout de même quelques trésors !) mais deux lots de Vosne-Romanée 1988 de chez Henri Jayer figurent parmi les lots emblématiques de cette vente. On trouvera également quelques millésimes anciens de Vosne-Romanée issus du domaine Leroy ; des musignys, bonnes-mares et chambolles du domaine de Vogüé, des nuits-saint-georges signés Méo-Camuzet ou Gouges, des clos-de-tart, des musignys encore, de chez Louis Jadot et Jacques Prieur. En côte de Beaune, on trouvera les volnay des domaines Marquis d’Angerville, Hubert de Montille et Comtes Lafon, des pommards de chez Gaunoux, Hubert de Montille et Jean-Marc Boillot, des beaunes Clos des Ursules signés Louis Jadot… la liste est longue !

Le catalogue de Bourgognes blancs est tout simplement magnifique. Les amateurs trouveront les plus grandes signatures : Montrachet Grand Cru des Comtes Lafon, Meursault Coche-Dury, Musigny Georges de Vogüé, Chablis Grand Cru Valmur du Domaine Raveneau, Montrachet Marquis de Laguiche Domaine Drouhin ou encore Puligny-Montrachet 1er Cru Les Perrières signé Etienne Sauzet.

A Bordeaux, on note de nombreux lots de demi-bouteilles : Laville Haut-Brion 1989, Haut-Brion 1989, Lafite Rothschild 1982, Mouton Rothschild 1994, Latour 1994, Cos d’Estournel 1989, Pichon Longueville Comtesse de Lalande 1983, Ducru Beaucaillou 1986, Ausone 1955, … Toutefois, n’oublions pas de signaler des lots exceptionnels tels que ce Château Latour 1982 et ce magnum de Petrus 1983, deux flacons qui se font de plus en plus rares.

Les « classiques » de la vallée du Rhône seront représentés. 6 magnums d’Hermitage 2004 signés Jean-Louis Chave seront ainsi mis à prix 1200€. N’oublions pas les Châteauneuf-du-Pape du Château Rayas, les Hermitage La Chapelle Paul Jaboulet Aîné et le Château d’Ampuis de la maison Guigal.

Enfin, plusieurs beaux lots du fameux Saumur-Champigny Clos Rougeard Les Poyeux des Frères Foucauld devraient intéresser les amateurs de grands vins rouges de Loire.

La palme d’or du plus vieux millésime de la vente revient à ces 2 Vieux Cognac « Clos du Griffier » Café Anglais 1788 (mise à prix unitaire : 3000€). Plus généralement, les amateurs de Porto et de Cognac auront un large choix, notamment sur le XIXème siècle.

La Tour d'Argent met aux enchères un Cognac de 1788 !

En savoir plus sur La Tour d’Argent

L’histoire de La Tour d’Argent remonte à 1582 avec l’Hostellerie de la Tour d’Argent. Son créateur, l’hôtelier Rourteau, avait déjà dans l’idée de créer un espace voué aux « festivités élégantes, au bien-vivre et au bien-manger ». Le restaurant fait de la préparation des volailles sa grande spécialité. Henri IV, Louis XIV ou encore le Cardinal de Richelieu s’y sont rendus. On raconte même que certains gentilshommes s’affrontent en duel pour obtenir une table.

En 1789, la Tour d’Argent est saccagée et pillée par la Révolution et ses vins sont bus à la santé de la République.

Plus tard, c’est Lecoq, cuisinier personnel de Napoléon, qui reprend les rênes du restaurant. Les sauces portent le nom des victoires de l’empereur : Valmy, Marengo, Magenta, … Les grands de la littérature française aiment s’y rendre : George Sand, Alfred de Musset, Alexandre Dumas, Honoré de Balzac, …

En 1910, André Terrail prend la direction de la Tour d’Argent. Il agrandit, modernise et avec son fils Claude, ouvre des restaurants à New York puis à Tokyo. Son livre d’or peut s’enorgueillir des signatures laissées par Thomas Rockefeller, Franklin D. Roosevelt ou encore Charlie Chaplin.

En savoir plus sur la cave de la Tour d’Argent

Le sommelier David Ridgeway connaît l’emplacement de chacune des 450 000 bouteilles que recèle la cave de la Tour d’Argent. Un vrai trésor qui compte quelques flacons uniques au monde. On trouve également dans cette cave de très vieux millésimes, parmi lesquels un Château Citran 1858, un Château Siran 1865, un Château Gruaud-Larose 1870, un Château d’Yquem 1871, un Château Rayne-Vigneau 1874 et un Château Suduiraut 1893. Une liste non exhaustive des trésors cachés dans les labyrinthes de la cave du restaurant. Celle-ci fut murée par Claude Terrail, de ses propres mains dans la nuit du 14 juin 1940. Une partie de la cave a ainsi été préservée de l’invasion allemande.

Catalogue 1 – Clôture le 06/12/2009 à 20 heures
Catalogue 2 – Clôture le 07/12/2009 à 9h30
Catalogue 3 – Clôture le 07/12/2009 à 9h45
Catalogue 4 – Clôture le 07/12/2009 à 18h00

IdealWine

 

Partgagez

Plus d'articles

Ecrivez-nous