Recrutement : Le Cv mais pas que

RECRUTER SANS CV, QU'EST CE QUE CELA PEUT CHANGER DANS LE RECRUTEMENT ? Didier a écrit : C’est une excellente initiative ! et très proche de ce qui se fait chez nos amis anglo-saxons. Après avoir travaillé 20 ans à l’étranger et dernièrement à Londres mon retour en France a été dur… Première question en regardant mon CV quel age avez vous ? En Angleterre on s’intéresse à ce que vous êtes capable de faire et ce que pense de vous vos anciens collègues et managers. On peut être directeur marketing d’une grande société de télécom avec un diplôme universitaire en géographie si on a fait ses preuves ou si on montre un intérêt hors du commun pour ce job. Au delà de cette initiative j’aimerais savoir quels sont les actions qui vont être prises pour qu’elle ne soit pas qu’une magnifique idée non appliquée. Merci de toutes façons. C’est SUPER et donne de l’espoir. Didier

Recrutement : Le Cv mais pas que

Pour mieux recruter, arrêtons de regarder le seul CV.
Le parcours professionnel et les compétences relationnelles devraient être des éléments déterminants dans le recrutement.
Encore trop de professionnels hôteliers ou restaurateurs sont encore timide dans l’ouverture d’un poste à un candidat avec une moindre expérience, mais une motivation en béton.

 

Recrutement : Le Cv mais pas que.

Alors qu’il était à une réunion, un responsable de la DRH dit : “Pour ce poste, je vois bien un polytechnicien de 40 ans”.

Il répond : “Tu viens de donner trois paramètres qui ne servent à rien : le sexe, le diplôme et l’âge, alors que ce qui compte c’est seulement que la personne dispose des compétences nécessaires pour ce poste”.

Cet exemple illustre la particularité française qui conduit à évaluer les gens sur leur formation initiale, comme si l’école suivie constituait un statut que l’on avait à vie et qui épargnait toute évaluation ultérieure, comme si ce que vous aviez fait à 20 ans était ce qui comptait le plus, même à 50.

Un regard à changer sur le recrutement
Pour sortir de ce travers français, il faut faire évoluer le mode de recrutement, en finir avec le clonage, la recherche d’une expertise en silo. Aujourd’hui, il importe de promouvoir la diversité, entendue comme la représentation de la France dans toutes ses composantes, avec des hommes et des femmes, des personnes de tous âges, de toute origine. C’est l’agrégation des talents dans leur altérité qui permet à une entreprise d’appréhender la vie économique dans sa complexité. Ce n’est pas la consanguinité ou l’endogamie.

À cet égard, le clonage, s’il est recherché au détriment des compétences relationnelles ou culturelles, présente un risque élevé de stérilité. Le clonage permet de faire face aux problématiques au fil de l’eau, mais pas de penser le changement. Or aujourd’hui, le changement, qu’il soit technologique, culturel ou générationnel, caractérise la plupart des contextes des entreprises.

Les compétences transverses, soit la capacité à faire travailler ensemble des personnes aux aptitudes différentes, paraît source de richesse pour l’entreprise. Ce que les Américains nomment intelligence émotionnelle, à savoir l’aptitude à engager des rapports fructueux avec les autres, et qui n’est pas une matière scolaire, devient une compétence clef.

La posture idéale d’un candidat, innovante, mais encore peu répandue
Un candidat qui veut répondre à ces nouvelles exigences de recrutement modifie sa manière de se présenter. Lorsqu’il se présente, il doit d’abord privilégier son parcours professionnel sur sa formation initiale. Ce qu’il a fait dans sa vie compte infiniment plus que l’école qu’il a suivi avant de travailler. Et si l’école l’a bien préparé à la vie active, c’est surtout sur sa capacité à faire fructifier ses expériences professionnelles.

Il doit aussi, lorsqu’il candidate à un poste de management, faire prévaloir son attitude sur ses aptitudes. C’est sa capacité à fédérer les équipes en combinant des savoir-faire différents, à entraîner les salariés en étant exemplaire, à valoriser l’entreprise et son cheminement stratégique en clarifiant les enjeux qui sont les clefs de la réussite dans son poste.

Il doit enfin s’intéresser aux faits avant de promouvoir des idées. C’est l’inverse du vieux slogan : “En France, on n’a pas de pétrole, mais on a des idées”, auquel il faut casser le cou. Il est certes important d’avoir des idées, mais elles ne doivent pas être a priori. Les idées doivent naître d’une analyse de l’existant et d’une approche pragmatique. L’audace, ce n’est pas tant l’idée que sa capacité à la mettre en œuvre.

S’il adopte ces principes pour présenter son offre professionnelle, le candidat ne sera pas toujours dans le ton et ne sera pas forcément choisi. Mais il apprendra qu’être embauché résulte d’un double choix : celui d’être sélectionné certes, mais aussi celui de choisir son poste, car les deux parties prenantes à un recrutement sont également demandeuses.

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