Loi Travail : Euro J-8, le syndicat patronal de l'hôtellerie accuse la CGT d'être irresponsable

Quand on sait que le comité d'établissement de la SNCF de Nancy-Metz, géré par des délégués CGT, vient d’être condamné aux prud’hommes pour avoir employé une aide de cuisine en contrat à durée déterminée pendant douze ans, cela ferait presque sourire.

Loi Travail : Euro J-8, le syndicat patronal de l’hôtellerie accuse la CGT d’être irresponsable

 

Ces organisations irresponsables devraient se préoccuper de la préservation, au minimum, des millions d’emplois que génère le tourisme.

Loi Travail : Euro J-8, le syndicat patronal de l'hôtellerie accuse la CGT d'être irresponsable

Hervé Bécam

Ce sont les mots d’Hervé Becam, vice-président de l’Union des métiers de l’industrie et de l’hôtellerie, un organisme syndical patronal représentant les secteurs de l’hôtellerie, de la restauration, des cafés et des discothèques de France. A quelques jours du début de l’Euro 2016, Hervé Becam s’inquiète du climat social tendu en France, en partie du à la loi Travail et aux mobilisations de ses détracteurs – au premier rang desquels se trouve la CGT.
Lourdement pénalisé par la chute des flux touristiques après les attentats de Paris et Bruxelles, le secteur du tourisme craint que les mouvements sociaux ne viennent encore aggraver une situation déjà dégradée à l’approche de l’Euro de football.

Quatre raffineries de pétrole étaient toujours à l’arrêt et deux en débit réduit, lundi, des préavis de grève ont été déposés à la SNCF et dans l’aviation civile, et la fédération FO des transports menace de perturber les transports dans les villes-hôtes de l’Euro.

Dans l’hôtellerie, les anticipations sont alarmantes pour la période de juin à août.

“Les réservations pour l’été sont à ce jour en chute de 20% à 50% par rapport à la même période de 2015”, a précisé à Reuters Evelyne Maes, présidente de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (UMIH) Paris-Ile de France.

Les chiffres de la fréquentation ne permettent pas d’entrevoir une amélioration à court terme, estime le Comité régional du tourisme de Paris-Ile-de-France (CRT) dans un communiqué.

Pour son président Frédéric Valletoux, “les événements sociaux et les scènes de guérilla en plein Paris relayés dans le monde entier renforcent le sentiment de crainte et d’incompréhension des visiteurs dans un contexte déjà anxiogène suite à la prolongation de l’état d’urgence”.

Sur les quatre premiers mois de l’année, le revenu par chambre (RevPar), principale mesure d’activité dans l’hôtellerie, était en baisse de 12% à Paris, selon les chiffres de l’UMIH.

Dans les hôtels 5 étoiles et les palaces, encore plus touchés car plus exposés à la clientèle étrangère, la chute atteignait près de 16%. “Dans cette catégorie d’établissements, le taux d’occupation prévu pour cet été pourrait être de 5% à 6% inférieur aux 80% à 90% que l’on observe en moyenne”, dit Christophe Laure, directeur de l’UMIH Prestige.

La fréquentation des touristes japonais, particulièrement sensibles aux questions de sécurité, a chuté de 56% au premier trimestre. Celle des Russes a baissé de 35% et celle des Chinois de 13,9%, selon le CRT.

Les attentats de novembre à Paris ont eu un impact estimé à 270 millions d’euros sur le chiffre d’affaires des hôtels français, selon les estimations de MKG Hospitality.

Les espoirs de rebond du secteur, douchés par les attentats de Bruxelles en mars, reposent maintenant sur l’Euro qui démarre le 10 juin pour un mois, et où près de 2,5 millions de spectateurs sont attendus.

Le secteur du luxe est lui aussi très pénalisé par la baisse du tourisme étranger, qui compte pour plus de la moitié des ventes du secteur en Europe.

Aux Galeries Lafayette, sur le boulevard Haussmann, le chiffre d’affaires réalisé avec les clients étrangers, qui comptent pour la moitié des ventes du grand magasin parisien, accuse une chute de 10% depuis le début de l’année.

(Pascale Denis, avec Dominique Vidalon, édité par Dominique Rodriguez)

 

Un CE géré par la CGT condamné pour avoir fait cumuler 184 CDD à une employée

Quand on sait que le comité d’établissement de la SNCF de Nancy-Metz, géré par des délégués CGT, vient d’être condamné aux prud’hommes pour avoir employé une aide de cuisine en contrat à durée déterminée pendant douze ans, cela ferait presque sourire. Au total, cette employée a cumulé pas moins de 184 CDD depuis novembre 2000, avant d’être mise à la porte.

Son contrat requalifié en CDI

“On m’a virée du jour au lendemain. Sans explication. Comme ça. Pour donner le poste à quelqu’un qui venait d’arriver. Alors que j’avais tenu les rênes de la cuisine à plusieurs reprises”, raconte cette femme au journal.

Le tribunal de Nancy (Meurthe-et-Moselle) a condamné le comité d’établissement à payer un total de 40 674 euros à l’employée, qui a obtenu une requalification de son contrat de travail en CDI à temps complet depuis novembre 2000. Le CE des cheminots de la région a annoncé sa volonté de faire appel, mais devra s’acquitter immédiatement de la somme de 18 564 euros de rappel de salaire.

 

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