La cigarette de retour dans les bars

Alors qu'il est strictement interdit de fumer dans les lieux public depuis 2008, de nombreux établissements font des entorses au règlement.

La cigarette de retour dans les bars

La cigarette de retour dans les bars: “Petit à petit, on laisse la tolérance s’installer”

La cigarette de retour dans les bars

Alors qu’il est strictement interdit de fumer dans les lieux public depuis 2008, de nombreux établissements font des entorses au règlement.

La loi anti-tabac est-elle en train de partir en fumée ? En France, depuis le 1er janvier 2008, il est strictement interdit de fumer dans les lieux publics, et notamment les bars, cafés et restaurant. Pourtant, de plus en plus d’établissements font des entorses au règlement. Et ce ne sont pas les éventuelles amendes (750 euros pour le gérant de l’établissement pris en flagrant délit, fermeture administrative en cas de récidive et 450 euros pour le consommateur) qui font reculer ces contrevenants.

A Toulouse, RMC a mené l’enquête. Sur la porte de ce bar discret, aucune indication, sur les tables, pas de cendrier. Pas d’odeur de tabac également ! Pourtant…

“Juridiquement, ce n’est pas fumeur”, confirme Xavier, l’un des responsables de l’établissement. “Mais certains clients sont venus me demander un cendrier. -Bonjour, je voudrais un cendrier-. Ça ne marche pas, c’est bonjour : -est-ce que je peux fumer ?- Je dis oui ou non selon le cas, selon les clients”.”Un bon compromis”Alors qu’en pensent lesdits clients? “C’est un bon compromis entre le respect des non-fumeurs et l’envie des fumeurs de ne pas fumer dehors”, estime Sylvain non-fumeur, alors que Jill, fumeuse, trouve l’initiative “appréciable”.Patrice Michelet est le président régional (Midi-Pyrénées) du Synhorcat, le syndicat des hôteliers, restaurateurs et cafetiers. Il constate lui-aussi l’augmentation du nombre de cafés et bars qui tolèrent la cigarette.

“On a remarqué que dans certains bars le retour de la cigarette est assez marqué”, souligne-t-il. C’est dû surtout à des problèmes de structures d’établissement par rapport au bruit sur la voirie la nuit, où les gens sont obligés de sortir et de rentrer sans arrêt. Le patron de l’établissement risque des amendes jusqu’à 750€ et le fumeur jusqu’à 450€. Ce n’est pas rien, mais c’est très peu verbalisé. Petit à petit, on laisse la tolérance s’installer”.

“Envisager une fermeture administrative”

Mais il n’y a pas qu’à Toulouse où l’on constate le phénomène. C’est le cas un peu partout en France. Si on se met à fumer de nouveau dans les lieux publics, c’est à cause du manque de contrôles. “Les contrôles sont très peu nombreux”, regrette Yves Martinet, le président du CNCT, le Comité national contre le tabagisme. “Il faudrait que les polices fassent des contrôles, et qu’en cas de récidive, on puisse envisager une fermeture administrative d’un établissement. L’interdiction de fumer dans les lieux publics n’est pas pour ennuyer les fumeurs, c’est une mesure de santé publique”.

“Chacun, de son côté, lorsque il se trouve dans une situation où il est enfumé d’une manière anormale illégale, le signale au restaurateur”, souligne Gérard Audureau, le président de l’association Droit des Non-Fumeurs. “Si ce dernier ne fait pas respecte la loi, il faut aller déposer plainte au commissariat. Il n’y a que comme ça qu’on arrivera un effet”.

Le tabac est dans le collimateur du projet de loi Santé, examinée en commission à l’Assemblée nationale demain. Les paquets neutres, l’interdiction de fumer en voiture en présence d’enfants de moins de 12 ans, les espaces de vente sans publicité devraient être intégrés au projet par amendement.

Jean-Wilfrid Forquès

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