La branche Hébergement Restauration est redevenue le premier créateur d’emplois de l’économie française

Avec 1,341 million de salariés (+3 % sur 1 an) et 8 milliards d’euros de masse salariale (+3,5 %), l’H&R a atteint deux nouveaux plafonds historiques à l’issue du troisième trimestre 2023. Les 15 200 postes qu’elle a créés entre juillet et septembre représentent près d’un nouvel emploi sur deux généré par l’ensemble de l’économie française. L’Hébergement confirme son dynamisme, avec une hausse de 5,6 % de ses effectifs, approchant ainsi le seuil des 300 000 postes et un salaire mensuel moyen brut par tête de 2 354 euros, bien supérieur à celui de la Restauration (1 925 €).

Depuis le deuxième trimestre record de l’année 2021 (21 000 emplois créés, par effet de rattrapage post-Covid), le secteur de l’hébergement touristique a vu son effectif salarié systématiquement s’accroître chaque trimestre de plusieurs miliers d’emplois supplémentaires. Le rythme s’est un peu ralenti en 2023, mais il est remonté à +1,7 % et 4 900 postes créés au cours de l’été. Photo : Rawpixel.com – Adobe Stock 

La progression des effectifs salariés est remontée à 3 % sur les 12 derniers mois

La hausse du 3ème trimestre (+1,14 %, 15 200 salariés nouvellement enregistrés) a pratiquement doublé par rapport à celle des deux trimestres précédents. En cumul sur 12 mois, elle repasse de + 2,53 % à + 2,97 %, correspondant à 38 700 postes supplémentaires. Ce qui vaut au secteur d’être redevenu le premier recruteur de l’économie française, devant celui des Activités juridiques et de conseil (33 900). Et surtout, devant celui surtout de l’Action sanitaire et sociale (23 900) qui généralement le devançait.

Face à ces chiffres incontestables, issus des obligations déclaratives des employeurs (bordereaux de cotisations BRC et Déclarations Sociales Nominatives), on peut s’interroger sur la dimension réelle de la pénurie de main-d’oeuvre dans ce secteur dont médias et syndicats font souvent état.

Les difficultés de recrutement sont, en revanche, irréfutables. Mais elles s’expliquent davantage par une offre croissante de travail émanant des entreprises que par une faiblesse de la demande, comme l’a montré une étude de la Dares.

« Des effectifs qui vont croissant, les difficultés à les recruter également » (1)

Une offre qui croît sans cesse en raison des deux défis cumulés que les entreprises de la branche affrontent. D’une part couvrir des postes supplémentaires, l’activité étant à nouveau porteuse depuis 2021 et reposant toujours sur de la main-d’oeuvre. Et d’autre part, faire face à des départs croissants de salariés en place, par démission ou par non reconduction de contrat saisonnier.

Les effectifs salariés de la branche H&R augmentent dans toutes les régions. La hausse est davantage marquée en Auvergne-Rhône-Alpes (+ 1,6 %), en Occitanie (+ 1,5 %) ainsi qu’en Nouvelle Aquitaine et en Corse (+ 1,3 %). Elle reste modeste en Bourgogne-Franche-Comté (+ 0,2 %) et dans les Hauts de France (+ 0,5 %). .

En Guyane, cette progression des effectifs salariés de l’Hébergement-Restauration est particulièrement dynamique (+ 3,1 %).  En Martinique et à la Réunion, elle est également en hausse significative, respectivement de 2,5 %, et 2,6%.  Elle est plus modeste en Guadeloupe (+ 1,3 %).

(1) lire notre article

Effectifs CVS : en Données Corrigées des Variations Saisonnières. 
GA
 : Glissement annuel des effectifs salariés GT : Glissement trimestriel des effectifs salariés.
Source :  UrssafDares (effectifs intérimaires) – traitement HR-infos
Précisions : en effectifs bruts, la branche comptait 1,343 million de salariés fin septembre. En effectifs bruts moyens, elle en comptait 1,435 million. Pour l’Urssaf, l’indicateur le plus signifiant reste les données Corrigées des Variations Saisonnières : 1,341 million de salariés.

Une progression du Salaire Moyen Par Tête (SMPT) inférieure à l’inflation

A fin septembre 2023, l’inflation annuelle s’élevait à +4,9 %. Le Salaire Moyen par Tête ne s’élève que de 3,5 %. En première analyse, les salariés de la branche ont perdu du pouvoir d’achat. Il faudra attendre toutefois un bilan plus consolidé à fin 2023. Notamment pour mesurer l’effet du versement de la prime de partage de la valeur (PPV, dite prime « Macron» ). Dans l’Hébergement Restauration, cette prime, pourtant exonérée d’impôt sur le revenu et de cotisations sociales, atteint des montants très marginaux.

Au troisième trimestre 2023, la PPV n’a pesé que 26,1 millions d’euros, soit, 0,3 % de la masse salariale de la branche (PPV incluse). Plus des deux tiers de cette prime (68,5 %) ont été versées à des salariés de la Restauration.

Une prime « Macron » bien déprimante

Proportionnellement à leur effectif et à leur masse salariale, les salariés de l’Hébergement ont perçu une PPV plus élevée. Mais sur des montants très faibles. 8,236 millions d’euros à répartir entre 293 000 salariés. Ce qui correspond à une moyenne théorique de 28,1 euros. Théorique, car l’Urssaf ne précise pas le nombre de salariés qui en ont bénéficiée. Ceux de la Restauration sont encore moins bien lotis. La prime qu’ils on touchée ne dépassait pas en moyenne 16,4 euros.

Rappelons toutefois que la PPV se verse davantage en fin d’année. Au quatrième trimestre 2022, elle s’était élevée à 119 millions d’euros dans la branche (dont 68 millions versés à des salariés de la Restauration). Ce qui représentait 1,5 % de la masse salariale et près de 91 € par prime versée. Tout secteur confondu, la PPV, 3,7 milliards d’euros au quatrième trimestre 2022, représentait 2,2 % de la masse salariale, pour une moyenne unitaire de 186 euros.


SMPT
= salaire moyen par tête. Il est calculé en rapportant la masse salariale du trimestre à l’effectif moyen observé sur le trimestre ; il est divisé par trois pour obtenir une grandeur mensuelle. Les effectifs intérimaires pris en compte pour le
calcul du SMPT sont ceux produits par la Dares.
GA
: Glissement annuel des effectifs salariés GT : Glissement trimestriel des effectifs salariés.
Source : Urssaf, Dares (effectifs intérimaires) – traitement HR-infos

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