Comment justifier un trou dans son CV ?

Chômage, année sabbatique ou encore congé parental, autant de situations qu'il faut justifier dans un CV. En disant toujours la vérité, mais sans commettre d'impair. Karine Doukhan du cabinet de recrutement Robert Half donne ses précieux conseils.

Comment justifier un trou dans son CV ?

 

Des périodes d’inactivité ressortent parfois dans le parcours des candidats, et on entend souvent l’expression « j’ai un trou dans mon CV ». Ces cas de figure sont loin d’être isolés et les causes variées : chômage, longue maladie, congés sabbatiques, etc. Mais comment les justifier auprès d’un recruteur ?

 

Comment justifier un trou dans son CV ?
Pas d’activité professionnelle, et alors ?
La première chose à faire est d’assumer pleinement cette période d’inactivité et ne pas essayer de la contourner par un mensonge qui risque de se démonter facilement ; en cas de doute, le recruteur passera un coup de téléphone dans votre ancienne société par exemple.

Inutile donc de se compliquer la tâche et de s’embourber dans un récit indéfendable en entretien. N’ayez pas honte des trous dans votre CV, les recruteurs sont habitués à ces ellipses et sont conscients des difficultés actuelles pour entrer dans le monde du travail (chômage, crise…).

Surtout, ne subissez pas ce passage à vide. Expliquez simplement le trou dans votre CV sans trop en faire, et allez même plus loin en laissant entendre que cette période d’inactivité vous a été bénéfique sur un plan professionnel !

Une période pas si creuse…
Les recruteurs sont amenés à éclairer les zones floues d’un CV. Préparez-vous donc à ce que l’on mette le doigt sur votre période d’inactivité : entrainez-vous à en parler avec confiance et détermination.

Il y a du positif dans toute expérience, à vous de trouver les aspects valorisables de votre période d’inactivité. Vous avez passé une année sabbatique dans un autre pays ? Vous mettrez en avant votre apprentissage de la langue et vos capacités d’adaptation. Vous avez pris un congé parental ? C’est quelque chose qui se comprend parfaitement. Mais si vous en avez profité pour approfondir vos connaissances professionnelles (notamment grâce à vos lectures, à des conférences, etc.), c’est un plus.

Si la raison de votre inactivité est un peu plus personnelle (accident, maladie…), expliquez-le simplement sans vous attarder. Vous risqueriez sinon de créer un malaise alors que le recruteur ne préfèrera pas forcément rentrer dans les détails.

Les trous dans les CV ne sont pas aussi rares qu’on ne le pense. Au lieu d’en rougir, assumez-les et défendez-les en entretien !

Nombreux sont les postulants qui craignent que les “trous” dans leur CV ne fassent mauvaise impression dans leur dossier de candidature, voire les disqualifient pour une mission, un remplacement, un poste… Le problème se pose d’autant plus qu’une majorité de salariés est confrontée à cette situation au moins une fois dans sa vie. Karine Doukhan, directeur associée chez Robert Half Management Resources, donne ses conseils sur ce qu’il faut dire et ne pas dire pour justifier ces “trous” de carrière.

Ne jamais mentir

Certaines personnes sont tentées de mentir au sujet de leur période d’inactivité ou de truquer les dates de leurs périodes d’emploi. Il ne faut surtout pas le faire, car si ce manque d’éthique est découvert, le candidat perd alors toute chance d’obtenir une mission au sein de l’entreprise. Il est fondamental de dire la vérité sur l’explication de ce trou dans son CV, en évitant de fournir trop de détails sur sa vie personnelle. C’est vraiment LA règle à respecter quelque soit le motif d’interruption de carrière.

Ne pas entrer dans les détails

Il importe de présenter honnêtement les raisons de cette période d’inactivité, mais sans entrer dans les détails. Cette indication pourra être faite dans la lettre de motivation, ou s’il s’agit d’une candidature en ligne, dans le corps de l’e-mail ou bien dans l’espace “commentaires” du site Web. En général, deux phrases suffisent pour dissiper les inquiétudes d’un recruteur et exprimer votre désir et votre faculté à retravailler. Si le recruteur vous pose d’autres questions pendant l’entretien, répondez-lui de façon honnête et positive.

Quelques exemples que détaille Karine Doukhan de bonnes et de mauvaises explications à donner:

– Pour justifier un congé parental.

A ne pas dire: “J’ai cessé de travailler pendant deux ans en raison d’une grossesse difficile et pour m’occuper de ma fille. Née prématurée, elle a subi une longue hospitalisation et plusieurs opérations, ce qui m’a empêchée de retourner travailler. Comme elle est aujourd’hui en bien meilleure santé, j’aimerais retrouver un emploi.”

A dire: “J’ai passé deux ans en congé maternité et me suis consacrée à ma famille. Pendant ce temps, j’ai mis mes compétences à jour et suis désormais prête à retravailler.”

– Suite à un accident.

A ne pas dire: “A la suite d’un accident sur mon lieu de travail, j’ai dû subir plusieurs opérations chirurgicales et fait une dépression suivie d’une hospitalisation de courte durée. Aujourd’hui, je suis sous traitement et je me sens nettement mieux.”

A dire: “J’ai dû cesser de travailler à cause d’un problème de santé. Aujourd’hui parfaitement remis, je suis prêt à retravailler.”

Toujours rester positif

Dans le cas d’un départ d’une société en de mauvais termes, il importe de ne pas dire de mal de cette entreprise ou de son ancien manager. Une réponse du candidat s’impose bien sûr tout en restant positif (par exemple : mettre en avant les missions accomplies ou le savoir-faire acquis), en insistant sur la manière dont il pourra aider son employeur potentiel à réaliser les objectifs de son entreprise. Il faut toujours savoir tirer du bon des expériences, même mauvaises.

Mettre en avant sa personnalité (en restant discret sur sa vie privée)

“Un CV est lu à deux niveaux: sur les compétences du candidat mais aussi sur sa personnalité. Et cela ne se limite pas à sa prestation le jour de l’entretien. Au contraire, le recruteur attache une grande importance à ce que fait la personne dans son temps libre, quels sont ses engagements… Cela compte d’autant plus en période de fort chômage, où les recruteurs ont souvent l’embarras du choix entre des candidats qui possèdent les mêmes compétences techniques et les mêmes formations. La différence se fait donc bien souvent sur leur personnalité”.

Indiquer le fait qu’on est resté actif et informé sur son secteur…

“Pour poursuivre sur le point précédent, l’une des meilleures façons d’expliquer un trou dans votre CV consiste à dire au recruteur ce que vous avez fait pour rester informé sur votre secteur d’activité et améliorer vos compétences pendant votre période d’inactivité. Si vous avez fait du bénévolat ou repris des études, mentionnez-le dans votre CV. Avez-vous suivi un cours ou assisté à un séminaire sur une problématique de votre secteur ? Etes-vous impliqué dans une association professionnelle ? Vous êtes-vous abonné à des publications spécialisées ? Avez-vous créé ou participez-vous régulièrement à des groupes de discussion sur les réseaux sociaux professionnels? N’oubliez pas de mentionner tous ces éléments !”, insiste Karine Doukhan.

… mais aussi dans la sphère privée

Il pourra également être fait mention d’activités indirectement liées au domaine professionnel qui ont pu aider le candidat à développer des compétences importantes pour sa carrière. Par exemple, siéger au conseil de son syndicat de copropriétaires ou d’une association de parents d’élèves peut avoir aiguisé le leadership et la faculté à résoudre les conflits. De même être actif politiquement, peut montrer son engagement et envie de faire bouger les choses. Dans ce cas, “évitez bien sûr de donner la couleur du parti pour lequel vous êtes engagé”, note Karine Doukhan.

Mentionner les “périodes d’inactivité” dans son CV

Qu’il s’agisse d’un congé parental, d’un congé sabbatique ou d’une période de maladie: il faut l’indiquer dans son CV. “Si vous avez pris un congé d’un an pour faire le tour du monde par exemple, il faut absolument l’écrire. Comme nous le disions précédemment, cette expérience humaine très riche peut faire pencher la balance en votre faveur, votre personnalité plaisant au recruteur. Concernant la maladie, il faut indiquer ‘période d’inactivité’ sans entrer dans le détail lors de l’explication. En revanche, n’indiquez pas vos périodes de chômage. Mais mentionnez si cette période a été l’occasion de suivre des formations auprès de l’Apec par exemple, ou que vous êtes restez actif dans les réseaux, association, etc”.

Se servir de la lettre de motivation pour dissiper les inquiétudes

“En résumé, un trou dans un CV ne signifie pas automatiquement que les employeurs potentiels ne vous retiendront pas. Anticipez leurs questions en y répondant dans votre lettre de motivation pour dissiper leurs inquiétudes, mais aussi soyez honnêtes en toute circonstance tout en faisant usage de vos talents de communication. Tout engagement dans des activités positives pendant vos périodes d’inactivité révèle votre sens de l’initiative. Qui sait? Cela pourrait même peut-être convaincre un employeur que vous êtes le meilleur candidat en liste…”, conclut Karine Doukhan.

 

 

 

 

 

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