Drogues : les secteurs les plus touchés

Drogues : les secteurs les plus touchés

 

L’usage de la cocaïne s’est, quant à lui, très largement démocratisé dans le monde du travail. D’abord en raison de la pénibilité croissante dans tous les domaines d’activités mais aussi, et surtout, du fait de la chute substantielle de son prix d’achat. En quelques années seulement le prix au gramme a été divisé par deux. 

 

Drogues : les secteurs les plus touchésPour la première fois, une étude recense les usages de drogues en fonction du secteur d’activité.@ MAX PPP

Les salariés de la construction et de l’hôtellerie-restauration sont les plus gros consommateurs.

Alcool, tabac, cannabis ou encore cocaïne : pour la première fois, un baromètre recense les usages de drogues en fonction du secteur d’activité. Ces chiffres, compilés par l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé, l’Inpes, révèlent que les salariés du secteur de la construction et de l’hôtellerie-restauration figurent parmi les plus gros consommateurs. 32,7% des salariés de la construction confient en effet une consommation ponctuelle importante, soit six verres environ par mois, selon ces données rendues publiques lundi.

Les salariés de la construction devancent ainsi ceux de l’agriculture et de la pêche (30,7%) et de l’hôtellerie-restauration (26,9%). Peut-être plus inquiétant, le secteur des transports figure en bonne place dans le classement (24,2%). Pour l’ensemble des actifs, la part de ceux ayant une consommation ponctuelle importante est de 19,2%. Pour la consommation d’alcool quotidienne, c’est en revanche le secteur agricole et de la pêche qui arrive en tête, avec 16,6% d’usagers quotidiens, suivi de la construction avec 13,4%, contre 7,7% pour l’ensemble des actifs.

 

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Du coup, près de 10% des travailleurs de l’hôtellerie et de la restaurationreconnaissent en avoir déjà consommé au cours de leur vie sur leur lieu de travail. Les métiers à forte tension comme les traders, les avocats, ou les architectes ne sont donc plus du tout les uniques consommateurs de la poudre blanche. On en trouve même aujourd’hui parmi les cheminots, les employés de centre de tri de la poste ou les ouvriers du bâtiment, qui pour faire face à la pénibilité de leur travail, se mettent à consommer de la cocaïne voire même parfois de l’extasy.

Le plus souvent, cela se passe en deux temps. Le salarié commence par prendre des stimulants légaux (médicaments et autres) pour être plus efficace au travail. Puis, ce même salarié passe aux drogues illicites parce qu’il est dépassé par son travail. Et c’est le cycle de la dépendance qui s’installe : le travail permet de se payer sa drogue ; la drogue permet d’assurer le travail.

 

Les arts et spectacles accros au cannabis

En matière de cannabis, le secteur des arts et spectacles est à la première place, avec 16,6% de consommateurs dans l’année, contre 6,9% pour le total des actifs. Les salariés de la construction sont quant à eux 13% à avoir consommé du cannabis au moins une fois dans l’année, presque à égalité avec le secteur de l’hôtellerie-restauration (12,9%).

Quant à la cocaïne, elle est elle aussi particulièrement prisée dans le secteur des arts et spectacles : près d’une personne sur dix en a consommé au moins une fois dans sa vie. Cette substance est également plus courante dans le domaine de l’information-communication, où 6,9% des actifs en ont déjà consommé, contre 3,8% pour l’ensemble des actifs. Pour l’ecstasy, ce sont l’hôtellerie-restauration et les arts et spectacles qui arrivent en tête, avec respectivement 7,9 et 7,3% des travailleurs qui en ont déjà consommé.

En outre, plus du tiers des fumeurs réguliers affirment avoir augmenté leur consommation en raison de problèmes liés à leur travail cette année. Il en va de même pour 13,2% des consommateurs de cannabis et 9,3% des consommateurs d’alcool. Mais les auteurs de l’étude insistent tout de même sur le fait que « l’exercice d’une activité professionnelle reste globalement un facteur de protection des conduites addictives », comparée au chômage.

 

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