Beyfortus : les pharmaciens d’officine encore sous payés

Dans un communiqué en date du 6 septembre, la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) dénonce les conditions de commande et de rémunération du Beyfortus, médicament de Sanofi, indiqué pour la prévention des infections des voies respiratoires inférieures dues au virus respiratoire syncytial (VRS) chez les nouveau-nés et les nourrissons.

Ce médicament est en effet il. Une distribution jugée par la FSPF « complexe et contraignante via Santé publique France », et qui fustige « l’improvisation » du ministère de la Santé. Outre cette distribution désorganisée, la rémunération de la commande et de la délivrance du Beyfortus par le pharmacien d’officine s’élève à 4,11 €. Un montant qualifié de « dérisoire » par le syndicat. D’autant que le même acte est facturé 22 € par le pharmacien hospitalier à l’Assurance maladie. Le conseil d’administration de la FSPF s’oppose donc à la tarification proposée par la Direction de la sécurité sociale (DSS) aux pharmaciens d’officine. Interrogé par Le Moniteur des pharmacies, Pierre-Olivier Variot, président de l’Union des syndicats des pharmaciens d’officine (USPO), partage le constat de la FSPF.

De nombreuses contraintes

Selon le DGS-Urgent du 24 août 2023, les seringues pré-remplies de Beyfortus devraient être mises à disposition par l’État dans les pharmacies de ville qui les commanderont. La délivrance se fera ensuite, sans facturation, aux familles disposant d’une ordonnance de leur médecin. Le délai de livraison des officines après une commande « est estimé à 3 à 4 jours et jusqu’à 5 à 6 jours en cas de week-end ». À noter que ce médicament devra être conservé au réfrigérateur et qu’une fois extrait du froid, il devra être utilisé dans les huit heures. Comme le déplore la FSPF dans un communiqué daté du 6 septembre, les modalités précises de commande ne sont actuellement pas connues : « La Direction de la Sécurité sociale (DSS) n’a toujours pas établi de cadre fixe permettant [leur] réalisation. » Le montant de l’indemnité a, lui, été divulgué : il sera de 4,11 euros, un chiffre jugé « dérisoire » par les représentants syndicaux. La FSPF a indiqué s’opposer à cette tarification perçue comme « aussi inadaptée qu’injuste », « ne tenant nullement compte du surcroît de travail pour le pharmacien ». La Fédération n’a pas manqué de relever que cette somme est « largement inférieure aux 22 euros facturés à l’Assurance maladie par le pharmacien hospitalier pour le même acte ».

Magali Clausener Le Moniteur dés Pharmacie

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