Accor: les dessous des discussions avec Jin Jiang

Accor: les dessous des discussions avec Jin Jiang

 

L’assemblée générale d’Accor est convoquée le 12 juillet pour voter l’acquisition de FRHI, qui exploite notamment le Royal Monceau à Paris (ci-dessus) et le Savoy de Londres.

Accor: les dessous des discussions avec Jin Jiang

Le groupe français et son premier actionnaire chinois ne trouvent toujours pas d’accord de gouvernance.

 

AccorHotels aura bientôt une administratrice chinoise. L’assemblée générale convoquée le 12 juillet au siège du géant français de l’hôtellerie nommera à son conseil Jiang Qiong Er. Cette francophile diplômée des Arts déco est la créatrice de la griffe de luxe Shang Xia, filiale d’Hermès. Malgré son nom, Jiang Qiong Er n’a aucun rapport avec le groupe hôtelier chinois Jin Jiang, premier actionnaire (15%) d’Accor. C’est comme administratrice indépendante qu’elle rejoindra le board.
«Accor a des actionnaires chinois car son développement se fait également en Asie. Mais je suis attentif à ce que le capital de ce grand groupe à taille mondiale reste diversifié»

Le président français, François Hollande, se dit “très attentif” à ce que le capital du géant français de l’hôtellerie AccorHotels “reste diversifié”, dans un entretien au quotidien La Voix du Nord à paraître mardi.

“Accor a des actionnaires chinois car son développement se fait également en Asie. Mais je suis très attentif à ce que le capital de ce grand groupe à taille mondiale reste diversifié”, souligne le chef de l’État.

Depuis le début de l’année, Jin Jiang, poids lourd hôtelier mondial, contrôlé par la mairie de Shanghaï, a entrepris de grignoter le capital d’AccorHotels, franchissant successivement les seuils de 5% fin janvier, 10% fin février, et enfin 15% en fin de semaine dernière. Ce qui en fait d’ores et déjà le premier actionnaire du groupe français.

Vendredi, Le Figaro affirmait en citant une source proche du dossier que le groupe chinois, numéro cinq mondial, cherchait à monter encore et visait “29% du capital”, juste en deçà du seuil des 30% qui l’aurait obligé à lancer une offre publique d’achat.

Selon le journal, des négociations sont en cours entre le groupe chinois et l’Etat français, qui refuse une prise de contrôle par Jin Jiang et voudrait obtenir un “plafonnement de sa participation et/ou de ses droits de vote” sur le long terme.

AccorHotels pourrait essayer de se protéger des assauts du Chinois en faisant entrer l’Etat à son capital à hauteur de 10%, a affirmé le Journal du dimanche. Défendu par le Premier ministre, Manuel Valls, les ministres Ségolène Royal et Matthias Fekl, “le schéma n’aurait pas les faveurs d’Emmanuel Macron, qui veut flécher les deniers de l’Etat vers la filière nucléaire”, selon le JDD.

Selon Le Figaro, le groupe chinois, déjà propriétaire de Louvre Hôtels (marques Première Classe, Campanile, Kyriad, Tulip Inn, Golden Tulip et Royal Tulip) a fait une offre de rachat des 11,08% détenus de concert par le fonds Colony Capital et la société d’investissement Eurazeo, “de quoi déjà porter à 26,1% sa participation”.
Jin Jiang, qui souhaite entrer au conseil d’administration d’AccorHotels, propose aux deux actionnaires historiques “autour de 45 euros par action”, selon lui.

Mais ceux-ci “auraient clairement indiqué qu’ils ne cèderaient pas leurs titres à Jin Jiang sans accord préalable du PDG d’AccorHotels, Sébastien Bazin, et de son conseil d’administration”.

Une source proche du dossier avait assuré vendredi à l’AFP que Jin Jiang n’était “surtout pas dans une logique agressive” et “quoi qu’il arrive, n’ira jamais à l’encontre des lois françaises”. Jin Jiang a exclu à plusieurs reprises vouloir prendre le contrôle d’AccorHotels, selon des avis publiés par l’Autorité des marchés financiers.

Ce dossier intervient alors que le secteur hôtelier mondial est en pleine consolidation, avec de nombreuses opérations de fusions-acquisitions.

Fin avril, un représentant de Jin Jiang International avait expliqué lors de l’assemblée générale de AccorHotels à Paris que “dans un contexte de mondialisation, il est très important de saisir des opportunités de développement”, évoquant “le partage” (avec AccorHotels, ndlr) de leurs “savoirs-faire et expertises”.

Devant la même assemblée, Sébastien Bazin avait estimé qu’une entrée de Jin Jiang au conseil d’administration serait “une très bonne chose”.

AccorHotels exploite sous ses 17 marques, dont Sofitel, Pullman, Novotel, Mercure, Ibis ou encore HotelF1, 3.900 hôtels dans 92 pays.

Toujours autant d’agitation autour du capital d’AccorHotels
Sébastien Bazin, le PDG d’AccorHotels. Sébastien Bazin, le PDG d’AccorHotels.
Alors que le groupe hôtelier français cherche la parade à la montée expresse de Jin Jiang à son capital, le chinois HNA Hospitality a fait savoir qu’il ne discutait pas avec AccorHotels pour prendre une participation, contrairement à certaines rumeurs.
Le groupe hôtelier chinois HNA Hospitality a déclaré hier qui ne tenait pas de discussions avec AccorHotels pour une prise de participation au capital de ce dernier, et qu’il n’avait pas l’intention d’en avoir.

Une annonce qui fait suite à des rumeurs d’association des deux groupes pour contrer la montée au capital du groupe chinois Jin Jiang, déjà à plus de 15% et qui a annoncé son intention de porter sa participation à 29% sans pour autant vouloir prendre le contrôle d’AccorHotels.

Il demande en revanche au groupe français au moins un siège à son conseil d’administration.

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Le Figaro

 

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