A Toulouse, le projet d’hôtel de luxe fait des vagues

A Toulouse, le projet d’hôtel de luxe fait des vagues

 

Toulouse (Haute-Garonne), le 19 octobre. Les parents d’élèves de l’école Stanislas sont contre le projet de création d’un hôtel qui empiéterait sur une partie de l’établissement.

 

A Toulouse, le projet d'hôtel de luxe fait des vagues

 

Céder une partie du bâti qui deviendrait un établissement hôtelier, c’est la solution trouvée par l’archevêque de Toulouse pour sauver l’école Saint-Stanislas. Les parents d’élèves s’y opposent.

Un hôtel de luxe va s’installer dans la cour de l’école avec vue directe sur leurs enfants. Les parents d’élèves de l’école Saint-Stanislas, dans le quartier des Carmes à Toulouse (Haute-Garonne), se mobilisent depuis qu’ils ont appris, il y a une dizaine de jours, le projet immobilier porté par Vinci et validé par l’archevêque de Toulouse.

 

Cet établissement catholique sous contrat avec l’Etat (393 élèves de la maternelle à la primaire) appartient à l’association Bellegarde, présidée par Mgr Le Gall, archevêque de Toulouse. C’est lors du dernier conseil d’établissement, le 17 octobre, que les parents ont découvert que leurs enfants devraient cohabiter avec un hôtel quatre étoiles. « On devait discuter de la rénovation et des mises aux normes de l’école, notamment de la cantine et du préau, mais on a appris qu’une partie de la cour de récréation avait été vendue pour construire cet hôtel de 99 chambres sur trois étages, avec un restaurant sur le toit », raconte Claire-Marie Dagonet, présidente de l’association des parents d’élèves. « L’archevêque évoque des difficultés financières pour se justifier. Imaginez la colère des parents qui viennent d’inscrire leurs enfants dans une école où il va y avoir deux ans de travaux ! On nous a mis devant le fait accompli », explique cette mère de famille.

La mairie doit statuer

Selon l’archevêché, « l’Association Bellegarde, lourdement endettée, ne peut faire face à un montant de travaux estimé en 2015 à plus de 2,1 M€. L’autre solution était de vendre le bâtiment et donc de fermer l’école Saint-Stanislas ! »

Les parents, eux, s’inquiètent pour la sécurité des enfants à cause de la réalisation d’un premier étage, « sur pilotis », qui avancerait sur un second tiers de l’école, couvrant ainsi une partie de la cour.

« Les travaux, d’une grande ampleur, étalés sur plusieurs années, seraient tout simplement incompatibles avec le maintien en activité de l’établissement scolaire, assurent-ils. La nouvelle cour de récréation affublée de cet hôtel de luxe deviendrait inexploitable pour des raisons évidentes de sécurité et de bien-être des enfants. » Un permis de construire a été déposé auprès de la mairie de Toulouse, qui peut statuer sur le projet jusqu’au 31 janvier 2018. Les parents d’élèves doivent rencontrer prochainement les élus municipaux et continuent les réunions avec l’archevêché. « Il y a un dialogue avec eux pour essayer de travailler sur un autre projet mais, maintenant, la balle est surtout dans le camp de la mairie, confie Claire-Marie Dagonet. Nous dénonçons surtout le côté mercantile du projet qui prend place dans une cour d’école. » Une pétition a été lancée sur Internet, rassemblant 2 763 signatures hier et les parents préparent des manifestations. Ils envisagent également de lancer un financement participatif ou de solliciter des banques pour financer les travaux afin de sauver leur école.

Le Parisien

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