À lui seul, il possède tous les hôtels de Vichy… en cartes postales

Les hôtels, c’est son truc. Il y a toujours travaillé, d’ailleurs. Aux Célestins, à l’Aletti, et aux Nations, depuis huit ans. Et il y a tout fait, ou presque : cuisinier, barman,  serveur… Surtout, au cours de toutes ces années passées dans ces établissements bien connus de la ville, Thierry a développé un vrai centre d’intérêt : celui des hôtels, précisément. De leur histoire, de leur vécu, de leur  architecture. Une passion devenue si dévorante et prenante qu’aujourd’hui, Thierry possède chez lui des cartons entiers remplis de documents liés aux hôtels de la ville thermale.

Thierry possède plus de 600 cartes postales d’hôtels vichyssois

Et s’il possède des pièces d’une très grande et insolite diversité (et rareté), c’est surtout au travers des cartes postales que Thierry fait vivre sa passion. C’est bien simple : il en possède des centaines. « Plus de 600 ! », sourit-il. Dans des cartons et des albums soigneusement rangés et triés, il y a là du noir et blanc, du papier glacé usé par le temps, du petit et du grand format, des cartes avec des signatures et des estampilles datées de la fin du XIXe et du début du XXe siècle,. Il y a surtout le témoignage de la richesse incroyable du domaine hôtelier de Vichy à sa grande époque, c’est à dire dans la première partie du XXe siècle.

En plus des cartes postales, Thierry possède aussi des pièces telles que des menus de restaurant, des cartes de visite, des étiquettes de bagages…

« A l’époque, il y avait jusqu’à 240 hôtels dans la ville », précise Thierry, qui connait presque tout de l’histoire de ces établissements dont beaucoup, aujourd’hui, n’existent plus. « C’est le cas de l’hôtel du Beaujolais, qui était rue de Paris, de l’hôtel Concordia qui se situait rue Roovère, ou du Terminus Hôtel, devant la gare », détaille le collectionneur. De fait, beaucoup de ces établissements ont été transformés en habitations ou en appartements. « On peut aussi citer l’hôtel du Palais, rue Besse, avec ses deux petites tours remarquables; l’hôtel Colbert, à l’angle de la rue Foch et de la rue de la Source de l’hôpital, sur ce qui était alors la place Victor-Hugo; ou encore les Ambassadeurs, rue du Parc ». Mais il y a aussi ces établissements qui sont toujours là, et toujours aussi actifs : l’Aletti, les Nations, le Midland.

Les documents témoignent du passé de la ville, comme ici au temps où l’hôtel Colbert était en pleine activité en bas de la rue Foch (moitié XXè)

Pour évoquer chacun de ces établissements, Thierry pourrait d’ailleurs parler pendant des heures, tellement sa connaissance sur le sujet est grande. « J’ai toujours travaillé dans l’univers des hôtels, c’est donc quelque chose qui me passionne ». Derrière chaque établissement, le collecttionneur voit d’ailleurs plusieurs centres d’intérêt. « Il y a l’histoire des lieux, leur vécu, que la guerre a hélas souvent rendu négatif. Et puis il y l’architecture, qui est très intéressante à observer. Des fois, en me baladant, je passe devant des établissements et je les compare avec ce qu’ils étaient avant ». Seul regret : que certains anciens hôtels soient aujourd’hui « vacants ». Qu’importe, Thierry se fera malgré tout un plaisir de les acheter. En cartes postales, évidemment.

Ici l’Hôtel du Havre, qui se situait le long des parcs

Pierre Géraudie