Grève des pharmaciens : Faut-il que les malades manquent d’esprit de solidarité pour s’obstiner à ne pas rejoindre le mouvement!…

Grève des pharmaciens : Faut-il que les malades manquent d'esprit de solidarité pour s'obstiner à ne pas rejoindre le mouvement!…

Pénuries de médicaments, charges qui augmentent, résultats en baisse… Le deuxième syndicat représentatif des pharmaciens réclame au gouvernement une “réforme économique ambitieuse” et menace d’appeler à la grève.

“Le gouvernement et l’Assurance maladie n’entendent pas les difficultés économiques des pharmacies d’officine”, a alerté ce vendredi le deuxième syndicat représentatif des pharmaciens, qui réclame une “réforme économique ambitieuse” et menace de se “mobiliser”, possiblement “jusqu’à la grève”.

Les pharmacies souffrent: “les charges sociales augmentent, les résultats chutent et 78% des officines estiment que leur trésorerie s’est dégradée depuis janvier 2023”, a déploré lors d’une conférence de presse en ligne le président de l’USPO (Union de syndicats de pharmaciens d’officine), Pierre-Olivier Variot.

“Les pénuries de médicaments, c’est 12 heures par semaine de travail pour les équipes pour rechercher des médicaments”, soit une perte de “25.000 euros annuels” par officine. “Les grossistes, les banques, tous nous disent que ça se tend, les demandes de découvert augmentent terriblement”, a-t-il déploré.

500 millions d’euros d’économies sur le médicament

Le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) va “encore aggraver les résultats” des pharmacies, a jugé Pierre-Olivier Variot. Il a cité les “500 millions d’euros d’économies ciblés sur le médicament”, dont d’importantes baisses de volumes, ou des “mesures inadaptées” face aux pénuries comme la dispensation des antibiotiques à l’unité.

Les négociations conventionnelles avec l’Assurance maladie sont “sans cesse repoussées”, mais “plus on repousse, plus il faudra mettre d’argent, car le trou va s’aggraver”, a souligné Pierre-Olivier Variot, pour qui les pharmaciens ont besoin d’un investissement “d’un milliard d’euros, pour compenser l’inflation”. “Le risque”, c’est que les pharmacies finissent par “licencier” voire “fermer”, notamment en milieu rural, conduisant à une dégradation de l’accès aux soins, a-t-il estimé. Le syndicat appelle donc l’Assurance maladie à une “réforme économique ambitieuse de l’officine”.

Mouvement social “progressif”

Le conseil d’administration a décidé d’un mouvement social “progressif”, a détaillé la directrice générale de l’USPO Bénédicte Bertholom. Les professionnels vont débuter avec un “affichage”, puis seront invités en novembre à “habiller leurs pharmacies de noir”. “Si les choses n’évoluent pas, il pourrait y avoir des mouvements plus durs, (…) jusqu’à la grève des gardes et éventuellement jusqu’à une fermeture et une grève complète de la pharmacie d’officine”, a-t-elle averti.

“Tout dépendra du calendrier” donné par les pouvoirs publics, a conclu M. Variot. L’USPO entend s’organiser avec la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF, premier syndicat des pharmaciens), en vue d’un “mouvement total de la pharmacie”.

P.L. avec AFP

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