Tunisie, des hôtels se transforment en Ehpad

Tunisie, des hôtels se transforment en Ehpad 

 

« Situé en front de mer, entre les remparts de la médina et la plage de sable fin de la station, sur un terrain de plus de 2,5 hectares… » Le descriptif d’un hôtel sur un catalogue d’agence de voyages ? Et non, il s’agit du futur premier Ehpad « franco-tunisien », qui doit ouvrir en octobre à Hammamet…

Tunisie, des hôtels se transforment en Ehpad pour des Français atteints d'Alzheimer | AgeVillage

 

Depuis la révolution du jasmin en 2010-2011 puis les attentats en 2015, le tourisme tunisien est en bien mauvaise posture : l’an dernier, le nombre de touristes en provenance d’Europe a diminué de moitié (AFP).

D’où l’idée de la société Carthagea, basée à Paris, de convertir les grands hôtels désertés en « résidences médicalisées pour personnes dépendantes et spécialisées dans le traitement (sic) de la maladie d’Alzheimer ».

« Une aubaine pour la France comme pour la Tunisie »

La première d’entre elles, qui ouvrira à l’automne, est baptisée le « Saphir Palace ». Selon Carthagea, il s’agit d’ « une résidence qui associe les services d’un hôtel cinq étoiles à ceux d’un EHPAD classique ».

Parmi les prestations, un très bon ratio résidents/personnel (1,5 professionnel, dont 1 soignant, pour 1 résident, contre 0,7 professionnel pour 1 résident en France), un service de sécurité, un accès à la piscine et à la « plage de sable fin » (dans quelles conditions de sécurité ?), un centre d’hémodialyse, des webcams dans chacune des 240 chambres pour communiquer avec la famille…

Car bien évidemment, ce type de complexes de luxe s’adresse à des personnes âgées en provenance d’Europe. A 99 euros par jour, impossible ou presque pour un Tunisien souffrant de la maladie d’Alzheimer de profiter d’une place au Saphir Palace. En France, le reste à charge moyen hors aide sociale se monte à 61 euros par jour en province et 82 euros en Ile-de-France.

Même si les prestations offertes seront certainement de qualité – sur le plan hôtelier certainement, pour la prise en soin la question de la formation et des pratiques mérite d’être posée, de même que celle de l’éloignement des aidants… -, nos concitoyens âgés se laisseront-ils séduire ?

 

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Des Ehpad au soleil

Les enquêtes sur les Ehpad se multiplient. Elles mettent en évidence le manque de moyen, la détresse du personnel et des patients. Un secteur qui suscite de nombreuses questions ce qui pousse certaines familles à choisir un autre pays, comme la Tunisie.

À deux pas des plages d’Hammamet en Tunisie, un hôtel 5 étoiles avec ses piscines et ses traditionnels touristes en vacances. Un hôtel qui habite depuis deux ans l’équivalent d’un Ehpad, un établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes. C’est l’heure du petit déjeuner. Chaque matin, accompagnés de leur aide-soignante personnelle, ces retraités français descendent un par un de leurs chambres et se mêlent aux vacanciers. Une douzaine de résidents, tous atteints de la maladie d’Azheimer, de Parkinson et de maladies neurologiques.

La Tunisie : un Ehpad géant pour retraités français ?

Ils vivent ici à l’année, loin de leur famille restée souvent en France. André Coornaert, 78 ans, est venu tester le concept, accompagné de sa femme. Lui qui souffre de Parkinson et d’un cancer a quitté son Ephad d’Annecy (Haute-Savoie), où sa femme ne le trouvait pas assez entouré.

Les résidents peuvent profiter de tous les équipements de l’hôtel. Chaque matin et chaque après-midi, les patients ont le droit à des activités en groupe. Le prix de l’Ehpad comprend aussi quatre aller-retour par an pour un proche du résident. La Tunisie deviendra-t-elle un Ehpad géant pour les retraités français ? En tout cas, les autorités tunisiennes suivent de très près l’avancée de ce projet pilote, surtout dans un pays où le taux de chômage atteint les 15%. Un secteur qui pourrait générer des dizaines d’emplois.

 

 

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