Tourisme d’affaires : les hôtels face à la chute de nuitées

Tourisme d’affaires : les hôtels face à la chute de nuitées

Dans cette terre d’industrie, les déplacements professionnels pèsent 80 % du chiffre des établissements hôteliers. La crise sanitaire rebat les cartes et l’inquiétude gagne. Plus personne n’affiche désormais complet en semaine comme auparavant.
Tourisme d’affaires : les hôtels face à la chute de nuitées
Si du côté du Bristol, dans le centre-ville, on se plaît à souligner que la fréquentation est presque à la normale, la situation est tout autre ailleurs où certains enregistrent des baissent de 50 % de la clientèle professionnelle.

C’était clairement à craindre. Et on commence d’ores et déjà à en mesurer les conséquences.

Les restrictions en termes de déplacements professionnels, compte tenu de la crise sanitaire, s’avèrent une réalité d’autant plus prégnante dans un secteur où 80 % du chiffre d’affaires des hôtels demeurent assis sur ce que l’on a coutume d’appeler le tourisme d’affaire.

Chômage partiel

« Même s’il est encore un peu tôt pour donner des chiffres, la tendance est établie », confirme le président du groupement hôtelier du pays de Montbéliard, Rafi Deryeghiyan.

Du côté du Campanile Sochaux, 62 chambres, on évalue déjà les dégâts cependant : une dégringolade de plus de 50 %. « J’enregistre habituellement un taux d’occupation de 80 % en semaine, et particulièrement en septembre qui est un très bon mois, je suis à 25 % environ », souligne le patron des lieux Jean-Baptiste Rivière, dont la plupart des salariés restent en chômage partiel.

Avant, « on savait qu’on remplissait d’une semaine à l’autre »

Ici, dans le secteur, les établissements affichent complet les mardis et mercredi, voire le jeudi aussi. Mais ce n’est plus le cas nulle part. À l’hôtel Kyriad de Montbéliard, on dénombrait 42 chambres réservées ce mercredi soir, sur 66. « D’habitude, nous sommes complets une semaine à l’avance, mais désormais… »

« Jusque-là », reprend le patron du Campanile, « on savait qu’on remplissait d’une semaine à l’autre, nous n’avions pas de motif d’inquiétude, mais on ne sait plus de quoi demain sera fait » Les grandes entreprises du secteur, PSA ou Faurecia en premier lieu, limitent au maximum les déplacements et favorisent le développement du télétravail.

« C’est très fragile »

« C’est aussi un poste, l’hébergement et les déplacements, sur lequel les sociétés font des économies en période de crise », poursuit le directeur du Charme Hôtel à Arbouans, Pascal Guyot, lequel est aussi victime des annulations de séminaires et autres événements d’entreprises.

Résultat : « Alors qu’en septembre, qui est gros mois, on refuse du monde, il nous reste régulièrement une quinzaine de chambres sur les 64 dont nous disposons. C’est très fragile et tout se fait à la dernière minute ».

Absence de visibilité

Dans le centre-ville de la Cité des Princes, en revanche, on dresse un constat un peu moins alarmiste du côté de l’hôtel Bristol. « Même s’il y a incontestablement une baisse, nous sommes à 90 % d’occupation, ce qui n’est pas loin de la normale. »

Mais le directeur rejoint ses autres collègues sur un point : l’absence de visibilité. Avec, de surcroît, l’incertitude sur la tenue, ou pas, du marché de Noël. Au Kyriad Montbéliard, l’événement contribue à favoriser les réservations des 66 chambres les vendredis et samedis, généralement jours les plus faibles pour les hôtels du pays de Montbéliard.

« Repenser l’offre touristique »

« Voilà pourquoi il nous faut repenser l’offre touristique », plaide Rafi Deryeghiyan, « et ce à l’échelle de l’Aire urbaine en rapprochant les offices du tourisme de Montbéliard et de Belfort. »

Car oui, constate-t-il, « nous prenons à nouveau conscience de notre dépendance vis-à-vis de l’industrie ». Et particulièrement dans un secteur, l’hôtellerie, qui surfait notamment sur le succès de PSA. « D’ailleurs, entre le rachat d’Opel et le rapprochement à venir avec Fiat, nous nous étions mis à espérer une hausse des déplacements professionnels » Pour l’heure, rien n’est mois sûr. Et surtout pas l’avenir.

Source l’Est Républicain 

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