Riccardo Giraudi, l’effet bœuf

Riccardo Giraudi, l’effet bœuf

 

PORTRAIT – Cet entrepreneur s’est spécialisé dans les viandes d’exception. À Paris, il rouvrira dans quelques jours le restaurant à succès, Anahi.

 

Riccardo Giraudi, l'effet bœuf

Personne ne sait qui est Riccardo Giraudi. Personne ou presque. Dans le monde de la haute gastronomie, cet entrepreneur est un homme de l’ombre. Vêtu d’un jean et d’un tee-shirt blanc, le regard bleu perçant, cool et direct.

À la fois italien et britannique, monégasque d’adoption, il dirige sur le Rocher le Groupe Giraudi, 100 millions d’euros de chiffre d’affaires, l’un des principaux importateurs européens de viandes rares. Depuis que le Japon a autorisé l’exportation du très luxueux bœuf de Kobe, en 2014, il possède le monopole sur l’approvisionnement des bouchers et des restaurateurs pour toute l’Europe.

Parallèlement, l’homme d’affaires a monté, depuis 2005, onze restaurants, principalement dédiés à la viande, à Monaco, et une dizaine de franchises dans le monde. Son Beefbar de Hongkong a reçu une étoile Michelin l’automne dernier. «J’ai toujours laissé mes distributeurs recueillir les lauriers, dit-il à propos de son activité de négoce. Je n’ai jamais communiqué sur moi dans la presse. Mais aujourd’hui, c’est différent.»

Dans les travaux de Beefbar Paris, Riccardo Giraudi (à droite), avec ses deux architectes Emil Humbert et Christophe Poyet (cabinet Humbert & Poyet).

 

Car Riccardo Giraudi s’apprête à rouvrir Anahi, à Paris. Ce bistrot argentin, porté sur les produits carnés, posté sur un coin de rue à deux pas la place de la République, est déjà une adresse mythique de la capitale. Ce mercredi, la salle à manger est encore en travaux, le comptoir pas installé, la salle de bar encore un cagibi, mais le chef Gabrielle Faiella et sa petite équipe s’activent déjà en cuisine: les repas de test ont débuté.

Le premier «vrai» service aura lieu le 20 mai au plus tard. «J’ai l’impression que ce restaurant, c’est un cadeau que je me fais à moi-même, glisse Riccardo Giraudi. Je le connais depuis quinze ans. C’est la table avec la meilleure énergie au monde. J’y fêtais tous mes anniversaires.» Ce lieu fut une charcuterie (vieux carreaux de céramique faisant foi), puis un magasin de jeans avant d’être transformé en restaurant par un couple argentino-chilien.

En 1985, les sœurs espagnoles Carmina et Pilar Lebrero rachètent l’adresse et la propulsent, par miracle, en QG du monde de la mode. Les créatrices de demain y travaillaient comme serveuses. Alexander McQueen, John Galliano et Kate Moss se tapaient la cloche près du comptoir. Et cinq heures plus tard, tout ce beau monde dansait le flamenco sur les tables.

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