Rendre nos métiers plus attractifs pour répondre aux pénuries

Pour attirer les jeunes en quête d’orientation dans les métiers de la santé, le ministère de la Santé et de la Prévention a lancé plusieurs campagnes de communication ciblant certains métiers en tension ou expansion, comme les métiers du soin et de l’accompagnement et, plus récemment, celui d’assistant de régulation médicale.

Rendre nos métiers plus attractifs pour répondre aux pénuries

Ariane Indart-Marchand, cheffe de projet attractivité des métiers de la santé à la Direction générale de l’offre de soins (DGOS), revient sur ces métiers qui recrutent massivement.

Propos recueillis par Rachida Soussi

Dans quels métiers de la santé aura-t-on de grands besoins dans les années à venir ?

Ariane Indart-Marchand, cheffe de projet attractivité des métiers de la santé à la DGOS

« Il est difficile de donner un chiffre précis sur le nombre de postes à pourvoir dans les prochaines années compte tenu des multiples facteurs y contribuant : l’évolution de la démographie des professionnels de santé, des besoins de santé, les évènements conjoncturels (comme nous l’avons connu au moment de la crise COVID) ou encore les nouvelles organisations ou pratiques pouvant être mises en place.

Au vu des éléments dont nous disposons, on sait qu’il y aura un besoin croissant de professionnels de santé dans les années à venir. Il existe plusieurs enquêtes et études, aux méthodologies diverses, dont l’objectif est notamment de préciser les contours de ce besoin futur. A titre d’illustration, France Stratégie dans son panorama « Les métiers 2030 » estiment que plus de 400 000 postes de médecins, infirmiers,paramédicaux, aides-soignants et aides à domicileseront créés à l’horizon 2030.

C’est aussi le sens des travaux en cours, animés par l’Observatoire national de la démographie des professions de santé (ONDPS), visant à dresser un état des lieux en matière de démographie des professionnels de santé et à en estimer les projections. »

Un RDV orientation à ne pas manquer

Nous vous donnons RDV sur les salons Studyrama consacrés aux formations et métiers de la Santé, du Paramédical, du Social et du Sport. Vous y rencontrerez des experts, des professionnels ainsi que des jeunes diplômés pour échanger sur votre future carrière. C’est aussi une occasion unique de découvrir les nombreux métiers qui existent (médecin, sage-femme, kinésithérapeute, pharmacien, infirmière…) et de poser vos questions lors des conférences.

Est-ce qu’il a un regain d’intérêt du secteur depuis la crise sanitaire ou les jeunes délaissent-ils ce secteur ?

« Les métiers de la santé continuent d’intéresser, que ce soit pour des profils en reconversion ou des jeunes encore en formation. En effet, la crise sanitaire a mis en évidence l’importance des professionnels de santédans notre pays et notre système de soins. La diversité des métiers pouvant être exercés et les valeurs qu’ils portent constituent ainsi des arguments forts auprès des jeunes aujourd’hui. Le secteur de la santé peut offrir également de nombreuses perspectives de carrière et des parcours variés, dans tous les territoires.

Les travaux entrepris en matière d’attractivité visent justement à poursuivre cette dynamique et à répondre aux nouvelles attentes des professionnels, notamment des plus jeunes : longtemps considéré comme des métiers de « vocation », exercer un métier dans le secteur de la santé aujourd’hui est avant tout un choix professionnel. Il convient donc de proposer une formation modernisée, en adéquation avec la réalité de l’exercice pour s’y préparer, des possibilités de mobilités et de carrière, des conditions d’exercice permettant une conciliation vie personnelle/vie professionnelle, ainsi qu’une valorisation des sujétions inhérentes aux fonctions par exemple. »

Quelles sont les actions menées par le gouvernement pour attirer les jeunes dans ces filières ?

« Les ressources humaines étant la clé de voûte de notre système de santé, le gouvernement porte un plan ambitieux afin d’attirer les candidats potentiels vers ces métiers et les fidéliser une fois en poste. Cela passe notamment par :

  • Des travaux visant à une meilleure connaissance des besoins actuels et futurs des métiers de la santé, en fonction des territoires ;
  • Un renforcement de la valorisation et de la visibilité de ces métiers : on peut citer, par exemple, la campagne de communication nationale de 2022 sur les métiers du soin et de l’accompagnement et, tout récemment, celle mettant en lumière le métier d’assistant de régulation médicale (ARM) ;
  • Une offre de formation initiale et continue étoffée et modernisée : des milliers de places ont ainsi été créées dans les instituts de formations infirmiers et aides-soignants notamment et les contenus de formation rénovés. L’objectif est aussi de proposer des modalités de formation plus innovantes, comme l’apprentissage ;
  • Des parcours professionnels diversifiés offrant des perspectives de carrière et de mobilités : par exemple, les exercices mixtes ville / hôpital, privé/public, ou encore le développement de la pratique avancée infirmière ;
  • Des conditions d’exercice favorisant une meilleure conciliation entre la vie personnelle et la vie professionnel : des travaux sont en cours sur la lutte contre les irritants du quotidien, l’accès au logement… » 

L’alternance est une voie privilégiée pour les former aux métiers de la santé ?

« L’alternance, permettant d’associer théorie et pratique professionnelle, constitue bien sûr une modalité intéressante pour former aux métiers de la santé. Elle existe d’ailleurs déjà pour certains métiers, comme celui d’aide-soignant par exemple.

Ce dispositif a l’avantage de compléter la formation d’une expérience concrète, tout en assurant une rémunération au professionnel. En conséquence et sans que cela ne soit au détriment des autres modalités de formation, l’alternance est une voie d’apprentissage que l’on souhaite accompagner et promouvoir afin de répondre à la demande de certains professionnels souhaitant s’engager dans les métiers du soin. »

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