Profusion d’offres pour la reprise de Maranatha en un ou deux blocs
L’hôtel California à Paris (4* de 172 chambres) fait partie des six hôtels du groupe Hôtel du Roy racheté en 2015 par Maranatha pour 360 millions d’euros, avec le concours de 1200 épargnants, à hauteur de 200 M€, et du fonds d’investissement Koweitien Cale street, Partners à hauteur de 275 M€. Cale Street avait pris en garantie les hôtels. Garantie suspendue en raison de la procédure collective, les titres étant placés sous séquestre.

Parmi les repreneurs potentiels, on relève AccorHotels, associé au fonds d’investissement américain Colony Northstar, le groupe de l’Hôtellerie dirigé par Gilles Douillard et le gestionnaire de fortune français Tikehau Capital, le groupe Honotel associé avec Amundi et la Caisse des Dépôts. Mais on note aussi le groupe familial Paris Inn associé à des partenaires financiers, et la société de gestion indépendante spécialisée dans l’immobilier 123 IM (qui possèdent déjà des participations dans 11 hôtels Maranatha pour un engagement global de 25 millions d’euros) .

Des groupes internationaux sont également intéressés par cette reprise. Ainsi le britannique Attestor Capital , le fonds d’investissement Américain Appollo et le groupe chinois de gestion hôtelière Loxy. De même qu’un autre Américaine, Davidson Kempner qui s’appuierait sur deux partenaires Naos Hôtel et Higate.

Ces offres seront étudiées voire modifiées durant un mois environ, avant une audience devant le tribunal de commerce de Marseille prévue autour du 15 mai, selon une source proche du dossier citée par l’AFP, ou plutôt vers la fin mai voire courant juin selon les Echos. Selon le quotidien, “les investisseurs, réunis en assemblées générales, se prononceront après coup, la tenue d’assemblées générales étant évoquées pour juillet. Un rendez-vous déterminant. Le tribunal de commerce de Marseille tiendra compte de leur résultat respectif.”

La procédure “doit permettre de sauver tous les épargnants de la casse, et pour ça il faut que les candidats approuvent le passif du groupe, absorbent les dettes, ce n’est pas simple”, a dit une autre source du secteur citée par l’AFP,.

Un premier bloc Maranatha, son “pôle historique”, comprend 31 hôtels de 2 à 5 étoiles répartis à Paris, dans les Alpes et en Provence, et qui totalise 4 500 épargnants. Un second bloc comprend 6 établissements de luxe, les Hôtels du Roy, tels que le California et le Pont-Royal à Paris et le La Pérouse à Nice. Maranatha, à l’issue d’un appel d’offres, avait racheté les Hôtels du Roy en 2015 pour un montant de 360 M€, avec le concours du fonds Cale Street pour 275 millions d’euros et de 1 200 souscripteurs épargnants, à hauteur de 200 millions.

Le groupe dit avoir souffert d’une moindre fréquentation à la suite des attentats qui ont frappé le pays depuis 2015. Fin 2017, une dizaine d’actionnaires du groupe hôtelier Maranatha, ont déposé une plainte pour “informations trompeuses” et “présentation de faux bilan”.

Les offres ont été faites pour l’ensemble du groupe soit pour l’un de ces deux blocs. On ignore à ce stade quelle est la valorisation de Maranatha. Le groupe lui-même avait évalué ses actifs entre 700 et 800 M€. Les expertises diligentées, dont celles de KPMG, la situaient à environ 620 M€. Selon une enquête du JDD publiée fin février, l’offre de reprise la généreuse ne dépasserait pas 530 M€.

Ce dossier complexe pose de multiples questions non résolues à ce jour. Nous en retiendrons au moins trois : l’offre retenue par le tribunal de commerce permettra-t-elle rembourser les investisseurs d’au moins leur capital ? Le sinistre Maranatha sonne-t-il le glas de ce mode de financement de l’immobilier hôtelier (commandites, clubs deal, véhicules de placements commercialisés par des conseillers en gestion de patrimoine) ? La responsabilité civile et pénale d’Olivier Carvin sera-t-elle engagée ?