Le pêcheur de Loire passe à table

eune pêcheur professionnel à Bréhémont, Romain Gadais vient d’ouvrir un restaurant où il propose les poissons relevés quotidiennement dans ses filets.  

Le pêcheur de Loire passe à table

 

Jeune pêcheur professionnel à Bréhémont, Romain Gadais vient d’ouvrir un restaurant où il propose les poissons relevés quotidiennement dans ses filets.

 
Le pêcheur de Loire passe à table

Le pêcheur de Bréhémont exploite 34 km de baux entre Fondettes et Rigny-Ussé. – Le pêcheur de Bréhémont exploite 34 km de baux entre Fondettes et Rigny-Ussé.

Le pêcheur de Bréhémont exploite 34 km de baux entre Fondettes et Rigny-Ussé.

On ne s’improvise pas pêcheur de Loire. En 2014, Romain Gadais s’est jeté à l’eau, à 25 ans, après avoir cumulé un BTS de maîtrise de l’eau, un DUT en génie de l’environnement et un Master en écologie des milieux aquatiques.

Fort de ces références, l’État lui a attribué l’exploitation de 34 km de baux entre Fondettes et Rigny-Ussé.
Mais la pêche en eau douce n’est pas un long fleuve tranquille. Elle ne nourrit pas aisément son homme… Même s’ils ne sont que quatre professionnels à jeter leurs filets dans le département. Très vite, le pêcheur de Bréhémont a compris qu’il ne pourrait pas vivre de son labeur en fournissant seulement une poignée de restaurants gastronomiques et quelques grossistes.

Pour valoriser sa pêche, Romain Gadais a d’abord créé un atelier de transformation pour commercialiser en direct une large gamme de rillettes à base de mulets, carpes, silures et autres brèmes. Cet été, il a franchi une nouvelle étape en ouvrant dans sa maison de Bréhémont un restaurant unique en son genre, avec vue sur Loire et ses bateaux à quai.

La Cabane du matelot propose à la carte (à des prix raisonnables) nems de barbeaux (7 €), wrap d’aspe (4 €), carpaccio de carpe (7 €), brochettes de silure grillé (15 €), frites de mulets (10 €)… Sans oublier la traditionnelle friture de Loire à base d’ablettes ou de gougeons (10 €). « La pêche de Loire offre une belle variété de poissons et c’est un bonheur de travailler ces poissons en direct, en contact avec les pêcheurs », s’enthousiasme Ambroise Voreux, le jeune chef qui a mis au point ces recettes en toute liberté.

Pour sa part, Romain Gadais se réjouit du succès de son initiative. Depuis le 10 juillet, son restaurant situé sur la piste de La Loire à vélo ne désemplit pas, midi et soir. Sur Internet, les clients louent une cuisine « originale », « un petit resto surprenant » animé par « une équipe passionnée ». « Cela fait de grosses journées mais on ne va pas se plaindre. On a toujours le plaisir d’être sur l’eau », atteste Rémy Bourrigaud, un apprenti pêcheur qui s’est également embarqué dans l’aventure.

Nems de barbeaux, brochettes de silure et friture d’ablettes

Seule ombre au tableau : les conditions climatiques (soleil et chaleur) qui abaissent les niveaux d’eau, favorisent l’apparition des algues et rendent la pêche plus difficile. « Heureusement que l’on a le restaurant pour valoriser les poissons blancs notamment. Sinon, la saison serait vraiment difficile », note Romain Gadais qui envisage désormais d’ouvrir son établissement au-delà de l’été, les week-ends ou sur réservation. Avec un appétit grandissant.

La Nouvelle République

Pascal Denis

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