L’humour a-t-il sa place en entretien de recrutement ?

L’humour a-t-il sa place en entretien de recrutement ?

« On peut rire de tout, mais pas avec n’importe qui », disait Pierre Desproges. Et en entretien de recrutement, l’humour a-t-il sa place ? A quel moment considère-t-on qu’un candidat manie subtilement l’humour, le trait d’esprit, et à quel moment devient-il cet interlocuteur un peu lourd qui peut même sombrer dans le comique troupier ?

L’humour a-t-il sa place en entretien de recrutement ?

Un ami chargé de recrutement pour une société de distribution en B to B m’a récemment témoigné son malaise lors d’un échange avec un commercial. Ce dernier, par des réponses se voulant humoristiques, lui a donné l’impression de tout tourner en dérision. Si le recruteur a admiré un certain sens de la répartie, il a surtout regretté le recours à une pirouette dès qu’il le questionnait sur des points clés (personnalité, résultats…). Il en conclut alors que le candidat a manié l’humour pour dissimuler son malaise ou son stress, et n’a au final pas répondu à ses questions.

Pourtant, à écouter la plupart des recruteurs, l’humour peut avoir sa place dans l’entretien de recrutement. Lorsqu’un trait d’esprit est amené subtilement, votre interlocuteur pourra même l’interpréter comme un trait d’intelligence. De mon point de vue, c’est aussi un moyen de créer une vraie relation, plus humaine. C’est même parfois une solution pour débloquer une situation et engager une véritable discussion. Cela permet surtout de sortir recruteur et candidat d’une posture trop figée, pour mieux engager un échange de pro à pro.

Mais il faut que ce soit bien fait, ce qui n’est pas le plus facile. Le candidat doit rester à sa place, savoir doser. Par-dessus tout, cela doit être fin et apporter quelque chose. Manier l’humour nécessite donc de jouer une partition dans le ton de celle du recruteur. Il est ainsi impératif d’avoir validé qu’on est bien sur la même longueur d’onde. Manier l’humour ne signifie pas non plus s’en payer une bonne tranche ! Etre simplement capable, au moment opportun, de créer un décalage pour surprendre agréablement son interlocuteur suffit amplement.

 

Et lorsque c’est le recruteur lui-même qui, parfois pince-sans-rire, choisit d’évoluer dans ce registre, l’adaptation est nécessaire. Attention cependant à ne pas travestir sa personnalité pour coller à tout prix à votre interlocuteur. Ce sera d’autant moins le cas s’il pratique un humour contraire à vos principes (visant par exemple une catégorie de personnes) ou qui n’est pas le vôtre. Il n’y a pas d’humour universel et mon expérience m’a permis de constater que tous les recruteurs ne sont pas immunisés contre l’humour gras !

Vous l’avez compris, le maître mot est la subtilité. Reste maintenant à déterminer ce qui est subtil, ou non. Certains ont un réel talent pour viser juste, s’adapter. D’autres un peu moins. Vous avez un doute ? Abstenez-vous !

 

Apec

 

 

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