L’hôtel de Crillon grésillera le 5 juillet
Après 4 ans de travaux, le palace, propriété de la famille royale saoudienne, fait peau (et soie) neuve. Marc Raffray, son directeur, lève un coin du voile.
L’adresse mythique de la place de la Concorde à Paris écrira, dès le 5 juillet, une nouvelle page de son histoire dans un cadre totalement réinventé mais fidèle à son identité architecturale XVIIIe. Celle-là même qui charma les plus grandes figures internationales, de Marie-Antoinette à Nelson Mandela, en passant par Charlie Chaplin, Andy Warhol, Eleanor Roosevelt et Bill Clinton. Dès cet été, après quatre ans de travaux, on y découvrira ainsi 124 chambres, dont 33 suites et 10 suites Signature (imaginées, entre autres, par Karl Lagerfeld), un restaurant gastronomique placé sous la houlette de Christopher Hache (1 étoile Michelin lors de la fermeture de l’hôtel en 2013), une brasserie, un bar, un jardin d’hiver, un spa au sous-sol ainsi qu’une piscine surmontée d’un puits de lumière. Sans oublier ses trois salons de réception classés (Batailles, Aigle et Marie-Antoinette), restaurés dans les règles de l’art. À deux mois du jour J, nous en avons profité pour rencontrer le directeur général de l’hôtel, Marc Raffray, et évoquer avec lui sa vision du projet.
Le Point.fr : Une ouverture comme celle de l’hôtel de Crillon n’arrive souvent qu’une fois dans une carrière. Comment la vivez-vous ?
Marc Raffray : C’est une énorme responsabilité. Cela nécessite de garder la tête froide. Il faut rester soi-même, fidèle aux valeurs qui sont les nôtres, résolument tournées vers l’autre, comme le service, la qualité, le raffinement, l’engagement, la gentillesse. Chez Rosewood Hotels (responsable du management et du développement du Crillon, NDLR), il règne un véritable esprit de famille. C’est ce que je vais tenter de développer dans l’hôtel avec les équipes. Le succès d’un établissement, ce n’est pas simplement la structure, ce sont aussi les personnes qui l’incarnent et le font vivre. Il faut reconnecter les hommes avec les hommes.
Vous rencontrez d’ailleurs actuellement chacun des salariés afin de mieux les connaître et de leur expliquer votre vision…
Mon objectif est de constituer une équipe qui prenne son travail au sérieux mais qui ne se prenne pas au sérieux. L’idée est d’apporter plus de simplicité et d’humilité, tout en cultivant le raffinement et l’intuition nécessaires. Notre métier est un métier de service : il faut prendre du plaisir à faire ce que l’on fait, le client n’en sera que plus heureux. D’autant que travailler au Crillon, c’est un peu prendre part à l’histoire de France. N’oublions pas que Marie-Antoinette venait y prendre ses leçons de piano et que des rencontres majeures y ont eu lieu, comme les négociations pour la création de la Société des nations.
Quel esprit souhaitez-vous insuffler à l’hôtel ?
Mon objectif est de faire ressortir l’excellence à la française et de remettre l’hôtel dans la lumière. Tout ici, depuis le début des rénovations, a été poussé à l’extrême et dans les moindres détails. En témoignent, notamment, les 147 métiers d’art et les 250 sous-traitants qui sont intervenus sur le chantier depuis quatre ans. Nous souhaitons faire revivre cette belle maison, que les Parisiens et les clients du monde entier s’y sentent bien, qu’ils aient la sensation d’entrer dans une résidence privée plutôt que dans un hôtel.
PAR MARION TOURS