Le gouvernement veut rendre l’hôtellerie-restauration plus attractive
Alors que chaque année, plus de 100.000 emplois ne trouvent pas preneur, l’exécutif a présenté «un plan pour booster l’emploi et la formation dans le secteur.
A l’issue du quatrième Comité interministériel du Tourisme (CIT), vendredi, le Premier ministre a annoncé plusieurs mesures pour favoriser l’emploi dans l’hôtellerie et la restauration, où plus de 100 000 postes ne sont pas pourvus.
Le gouvernement veut répondre aux besoins en main d’oeuvre des secteurs de l’hôtellerie et de la restauration. Pour répondre aux inquiétudes des employeurs qui peinent à recruter, le premier ministre a présidé ce vendredi à Matignon le quatrième Comité interministériel du Tourisme (CIT), qui se tient tous les six mois, aux côtés de plusieurs ministres et en présence de représentants du secteur tourisme et des collectivités.
Alors que chaque année, plus de 100.000 emplois dans l’hôtellerie et la restauration ne trouvent pas preneurs, en raison de conditions de travail parfois difficiles et de salaires pas toujours motivants, le gouvernement a présenté «un plan pour booster l’emploi et la formation dans le secteur du tourisme».
Fidéliser la main d’oeuvre
“L’enjeu est de davantage attirer les talents, sécuriser les parcours, mieux former les jeunes et les salariés, les fidéliser et éviter le turn-over. L’outil de formation initial tourne bien, mais les jeunes ont tendance à ne pas rester dans la filière”, a résumé auprès de journalistes Jean-Baptiste Lemoyne, secrétaire d’Etat au quai d’Orsay chargé du Tourisme. Un Comité de filière pour le Tourisme, comme d’autres secteurs en bénéficient déjà, va être mis en place d’ici fin juillet afin de “formaliser un cadre d’échanges entre les branches” et “mobiliser les acteurs” sur les parcours d’emploi ou la mobilité des salariés.
Pour disposer d’une “vision prévisionnelle des besoins” et ajuster les formations, un contrat liant une douzaine de branches (hôtellerie mais aussi espaces culturels, casinos, spectacle vivant ou transports touristiques) sera mis en oeuvre dès 2019 sous la forme d’un Engagement de développement de l’emploi et des compétences (EDEC).
Pour Jean-Baptiste Lemoyne, “une partie de la réponse” aux problèmes de recrutement réside “dans la qualité de vie au travail et la rémunération. Les acteurs se sont engagés notamment à faire baisser de 3% sur trois ans les accidents du travail”, a-t-il indiqué. Par ailleurs, pour favoriser les dépenses dans l’Hexagone des touristes étrangers, le gouvernement a annoncé plusieurs mesures dont l’abaissement, prévu pour fin 2021, du seuil de détaxe de 175 à 100 euros.
Record de fréquentation en 2018
Édouard Philippe a profité de cette réunion pour présenter des chiffres record en termes de fréquentation touristique pour 2018, avec un total de 89,4 millions de visiteurs étrangers – contre 86,9 millions un an plus tôt, malgré un effet «gilets jaunes» en fin d’année. L’an dernier, les recettes générées par les touristes se sont pour leur part établies à 56,2 milliards d’euros, en progression de 5% sur un an.
POUR RENDRE LA PROFESSION PLUS ATTRACTIVE, IL FAUDRAIT AUGMENTER LES SALAIRES, MAIS PAS SEULEMENT !
Le syndicat Umih demande à ce que les salariés soient mieux payés pour rendre le secteur de la restauration plus attractif et réduire cette pénurie d’équipiers qui pénalise l’activité de nombreux établissements. La piste de la rémunération au pourcentage ne peut s’appliquer qu’à certaines parties de la profession comme la brasserie ou la gastronomie, mais ces activités ne représentent qu’une infime partie du secteur.
Un constat tout de même dans le secteur de la gastronomie, les salaires ont relativement étaient revus à la hausse, les établissements haut de gamme par manque de candidat proposent des salaires plus élevés que la moyenne, ce n’est pas pour autant que les candidats se bousculent à la porte.
Et pour mieux rémunérer les salariés, il faudrait pouvoir augmenter les prix (pour vendre au juste prix, mais vu la crise sociale ce n’est pas possible) et bien sûr réduire le taux de charge salariale (là le gouvernement ne semble pas vouloir bouger) car en restauration les marges sont de plus en plus réduites et la rentabilité très éphémère.
Mais au final cela semble évident que les salaires doivent être plus élevés dans tout le secteur, mais vu la pression fiscale et sociale les restaurateurs ont besoin de mesures d’accompagnement, sinon l’équilibre économique risque de ne pas être maintenu, et les salaires de ne pas progresser.
Au-delà de la rémunération, l’attractivité des métiers de la restauration viendra aussi si l’ensemble des acteurs du métiers se mettent tous autour d’une table pour rendre l’activité plus humaine, plus sociable, plus dans un esprit de partage.
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