Kiss & Fly, le fortune cookie qui décolle

Kiss & Fly, le fortune cookie qui décolle

 

On connait tous le fortune cookie, ce betit biscuit typiquement américain dont l’intérêt n’est pas dans le goût (inexistant en général) mais dans le message qu’on y trouve une fois croqué. L’entreprise française Kiss & Fly les a réinventés « à la française » : du goût, de la texture, de l’esthétique, le tout à offrir avec le café ou en cadeau de bienvenue.

« le fortune cookie à la française »

Kiss & Fly, le fortune cookie qui décolle

Kiss & Fly propose des fortune cookie améliorés – crédit photo : Kiss & Fly

Ses origines sont controversées. Chinois ? Japonais ? Vietnamien peut-être ? New-Yorkais ou Californien ? En tout cas le fortune cookie est un best-seller aux Etats-Unis, qui commence doucement mais surement à se faire une place au soleil en France.

Les fondateurs de la marque Kiss & Fly n’ont pas attendu que le petit biscuit fasse son entrée en Europe pour l’amener en France – et le réinventer avec les codes de la gastronomie française dès 2016.

Amandine Beaucourt, Marc Beaucourt et leur amie Amanda Sthers imaginent Kiss & Fly un soir autour du café, en voyant ce triste spéculoos qui l’accompagne, et qui ne fait pas vraiment honneur au dîner qui vient de se terminer.

Un biscuit agréable, naturel et made in France

La recette est simple : Comme il se doit, l’auteure Amanda Sthers se charge des messages, et « un chef » (reconnu dont on ne saura pas le nom) réinvente la recette en traitant le fortune cookie en biscuit plus fin, « entre la gavotte et la crêpe » comme le décrit Marc Beaucourt.

Le processus est artisanal et l’appareil relativement simple, mais il a fallu un certain temps et pas mal de tests pour réussir à créer un biscuit qui puisse garder son croustillant et ne s’humidifier. Pas de problème de date de péremption grâce à l’absence de jaune d’œuf (la fécule de pomme de terre fait le liant) et que des produits naturels.

Une recette qui a du goût, légèrement caramélisée, ce qui change du fortune cookie insipide dont le seul intérêt réside dans le message. Il est ensuite décliné : nature, sésame, pistache, coco pour l’instant, mais la recette est déclinable à l’envi.

Le tout est fabriqué en France, plus précisément à Gémenos en Provence par le fabricant de biscuits pâtissiers pour professionnels la cigale dorée ce qui tombe bien puisque l’équipe a posé ses valises à Marseille.

Le cookie est ensuite emballé dans un plastique recyclable, dans sa version finale en mars 2018.

Des messages à partager

Et puisque le biscuit ne va pas sans le mot, Kiss & Fly a aussi trouvé un papier et une encre ingraissables, à contact alimentaire qui résistent à la chaleur et dont la découpe est parfaitement adaptée à la taille du cookie… « Mais on ne dira pas lequel : un imprimeur génial c’est comme un coin à champignon, on le garde précieusement ! »s’amuse Marc Beaucourt.

b[C’est Amanda Sthers qui a imaginé les petits mots que recèlent les biscuits, et qui créent l’expérience client. Kiss & Fly c’est 4 collections qui comptent une centaine de messages en moyenne.

Les mots d’esprit, sortes de mantras comme dans les fortune cookies « classiques » ; les petits savoirs, où la marque propose de découvrir une information un peu ludique ; des citations et enfin une série de bonnes actions à partager.

Kiss & Fly, le fortune cookie qui décolle

crédit photo : Kiss & Fly

Les ballotins sont vendus 1,35€ l’unité s’ils sont conditionnés mais peuvent être fournis avec l’emballage carton à part à monter soi-même en 3mn pour un prix réduit à 1,10€

La commande se fait à partir de 240 biscuits.

S’il est possible de travailler à partir d’une centaine (et de 30 ballotins), « nous sommes beaucoup plus à l’aise à partir de 800 biscuits et 40 ballotins » estime Marc Beaucourt.

Des gammes adaptées à chaque type de clientèle

Si les particuliers peuvent trouver les fortune cookies Kiss & Fly dans quelques épiceries, c’est surtout la cible professionnelle que vise l’entreprise.

A commencer par la restauration. L’idée est de le distribuer à l’unité pour l’accompagnement café. Ajouter une touche de convivialité, un mot-surprise à partager « ça ouvre sur un bon moment au lieu de fermer avant de partir » explique Marc Beaucourt.

« Pour l’instant nous sommes un peu cher, 40 centimes le biscuit individuel ça limite la marge pour le restaurateur mais normalement cette année nous devrions réduire le prix et être plus compétitif » explique-t-il. Ce qui n’empêche pas la jeune marque d’être déjà distribué chez plusieurs restaurateurs parisien. Elle s’implante aussi en région avec le Nhow Hotel à Marseille, le restaurant japonais Hanzo à Aix en Provence et d’autres clients à venir à Cannes.

L’hôtellerie 4 à 5* est le premier marché auquel s’est attaqué Kiss&Fly, car les possibilités sont variées : si l’accompagnement café est possible, le fortune cookie peut aussi être proposé en format ballotin en chambre. Une boîte de 10 peut être proposée pour un format un peu plus prestige…

« L’ensemble de nos boîtes et ballotins sont personnalisables, et on peut aussi proposer pourquoi pas une collection spécialement adaptée. On a par exemple imaginé la possibilité de City Guide. Imaginez le client de passage à Marseille. s’enthousiasme Mars Beaucourt. Il trouve sur son oreiller un fortune cookie qui lui dirait que le plus grand banc du monde est sur la Corniche, c’est un accueil génial ! ».

Une offre entreprise sur mesure est aussi possible. Kookaï, Kombini, Shishaïdo ont déjà fait appel à Kiss & Fly pour leur communication.
Enfin, la prochaine « cible » pourrait être le marché du mariage.

Kiss & Fly, le fortune cookie qui décolle

Industrialiser la production

« La première année était celle de l’exploitation, avec un chiffre d’affaires de 115 000€. En 2019 on se développe » explique Marc Beaucourt, qui cite notamment un contrat avec Le Christopher Saint Barth ou le restaurant du Conrad à Bora-bora certes cher à l’envoi mais intéressant en terme d’image.

Le bouche à oreille fonctionne et Kiss & Fly compte sur une accélération en 2020.

L’objectif est de passer en phase de « semi-industrialisation » avec la mise en place d’une nouvelle machine dont le prototype a été créé par l’entreprise avec une école d’ingénieures. La machine automatiser une partie de la fabrication (la délicate étape du pliage) pour réduire les coûts – et donc les prix.

Sans réduire l’emploi puisqu’il faudra toujours vérifier que les bons gâteaux avec les bons messages vont chez les bons clients, notamment avec la personnalisation et le sur-mesure.

Kiss & Fly pense à recruter, pour améliorer la présence en ligne et le webmarketing, des commerciaux pour augmenter l’offre et imaginer des partenariats et avoir le temps de rester au plus près des clients (en amont de la commande, lors de la commande avec un petit mot personnalisé, en aval pour la satisfaction…). La marque compte aussi sur un profil d’ingénieur pour améliorer la fabrication et « créer les bons process ».

Demain, l’international

Pour pouvoir y arriver, les associés comptent sur une future levée de fonds, qu’ils estiment autour des 500 000€ avec entrée dans le capital. « Avec notre nouvelle machine, on prouve qu’on est capable de créer une ligne de production et qu’il est possible de fabriquer de plus gros volumes. Une fois les capacités de prod sécurisée et notre plan de communication en place nous pourrons songer à nous déployer à l’export » explique Marc Beaucourt.

Car l’entreprise compte bien proposer ses fortunes cookies à l’international, à commencer par les pays frontaliers, et ce dès 2021.

crédit photo : Kiss & Fly

L’international, c’est logique. Dans un aéroport, le Kiss & Fly, c’est le nom anglo-saxon (beaucoup plus imagé) du dépose-minute. Rapide, juste le temps d’un aurevoir chaleureux et on se dit à bientôt.

C’est ce que les créateurs du fortune cookie à la française ont imaginé : un petit biscuit en fin de repas, un petit mot pour une dernière touche conviviale avant de repartir, jusqu’à la prochaine fois.

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