Hôtellerie-restauration : big bang en vue dans les syndicats hôteliers

Hôtellerie-restauration : big bang en vue dans les syndicats hôteliers

 

Les quatre instances patronales représentatives de la branche hôtels-cafés-restaurants, l’UMIH, le GNI, le GNC, et le SNRTC, veulent créer « une nouvelle et unique organisation ». La crise sanitaire pousse à l’union sacrée, tout comme la nécessité de faire monter une nouvelle génération de dirigeants.

 

 

 

Hôtellerie-restauration : big bang en vue dans les syndicats hôteliers

La pandémie de Covid-19 pousse à l’union sacrée du patronat de l’hôtellerie-restauration. La crise sanitaire continue de faire des ravages comme en témoignent le lancement d’une vaste restructuration chez Flunch et la mise en redressement judiciaire de la branche française d’Exki.(Yann Vernerie /Shutterstock)

Les différents ministres ou secrétaires d’Etat en charge du tourisme qui se sont succédé en ont rêvé, la crise sanitaire est en passe de le réaliser : le paysage patronal de la restauration s’achemine vers une spectaculaire simplification, voire un big bang sectoriel.

Les quatre organisations patronales représentatives du secteur des hôtels, cafés, et restaurants, soit la branche HCR, ont en effet annoncé ce jeudi « travailler sur un rapprochement en vue de la création d’une nouvelle et unique organisation patronale du secteur ». Le projet réunit donc l’UMIH, la principale d’entre elles, le GNI, le GNC – groupement des chaînes hôtelières -, et le SNRTC – représentant pour sa part de chaînes et groupes de restauration -, les deux dernières organisations étant déjà des composantes de l’UMIH.

Branche encore atomisée

En clair, l’ensemble des entreprises d’une branche diversifiée, encore atomisée à certains égards, auraient droit à une grande maison patronale. Et l’affaire a d’autant plus d’importance qu’il s’agit de quelque 230.000 entreprises, dont 170.000 restaurants, 38.000 bars-brasseries-cafés, 18.000 hôtels environ, mais aussi de 6.000 établissements de nuit. Au total, on parle de 1,2 million d’emplois.

Les discussions entre les protagonistes ont déjà fait l’objet de deux réunions depuis début janvier, l’objectif étant d’arriver à une organisation unique à la fin 2022, ce qui coïnciderait avec le calendrier électoral pour la présidence de l’UMIH. Dans un premier temps, il est question de créer une confédération, une étape intermédiaire souhaitée par l’UMIH et le GNI par pragmatisme. Une transition de nature aussi à faire oeuvre de pédagogies auprès d’adhérents d’organisations qui ont eu dans le passé des divergences voire des tiraillements.

Cela vaut tout particulièrement pour l’UMIH et le GNI. Ce groupement patronal est lui-même né du rapprochement, fin 2014, de trois organisations patronales, la CPIH, le SYNHORCAT et la FAGIHT, la CPIH quittant le GNI dès 2015 pour s’associer à l’UMIH… Ces mouvements avaient pour toile de fond la mise en oeuvre de la loi sur la représentativité au 1er janvier 2017.

Union sacrée

La pandémie de Covid-19, qui a, entre autres, pour dernières conséquences une vaste restructuration chez Flunch et la mise en redressement judiciaire de la branche française d’Exki a néanmoins poussé les états-majors à la constitution d’une sorte d’union sacrée, à propos des protocoles sanitaires, des mesures de soutien de l’Etat, et même dans les relations entre le patronat et les syndicats de salariés. Le patronat a fait bloc lors de la récente négociation avortée sur l’activité partielle de longue durée (APLD) . L’émergence d’une grande organisation patronale de l’hôtellerie-restauration serait donc une nouvelle donne aussi pour les organisations représentatives des salariés.

Enfin, elle serait aussi l’opportunité de faire monter une nouvelle génération à sa tête. Les président et vice-président de l’UMIH, Roland Héguy et Hervé Becham, vont passer le témoin, tout comme Didier Chenet, le président du GNI jusqu’en 2023.

Source Les Echos 

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