Un peu plus de deux mois après son acquisition, le numéro deux de la restauration commerciale en France a bien avancé dans la reprise en main de son ancien concurrent. 

 

Groupe Bertrand a commencé à digérer Groupe Flo

Le développement de la chaîne Hippopotamus, enseigne phare de l’ex-Groupe Flo, va reprendre dès 2018. – Pascal Sittler/REA

 

Un peu plus de deux mois après son acquisition, l’intégration de Groupe Flo dans Groupe Bertrand va bon train. Cela vaut pour ses trois grands pôles d’activité : les brasseries parisiennes – La Coupole, Bofinger et Petit Bofinger, Le Boeuf sur le Toit, Le Vaudeville… -, la restauration de chaîne à thème – Hippopotamus pour l’essentiel -, enfin, les concessions, soit au total 237 établissements, dont 128 en propre. Le nouvel actionnaire majoritaire de Groupe Flo en contrôle depuis le 5 juillet 71% du capital, directement et indirectement.

Brasserie test

S’agissant des brasseries, Le Vaudeville, sis place de la Bourse au coeur de la capitale, a valeur de « site test » pour le patron-fondateur et actionnaire unique de Groupe Bertrand, Olivier Bertrand. Réouvert mi-septembre, le restaurant a droit à une nouvelle carte, et sa terrasse a été par ailleurs refaite.

« Les brasseries Flo sont toujours dans le rouge alors que, rétablies, les brasseries de Groupe Frères Blanc [acquises courant 2016, NDLR] connaissent une croissance à deux chiffres. Nous faisons un métier de centimier, la rentabilité viendra de l’augmentation du chiffre d’affaires. Il faut repositionner les cartes et l’offre. Remettre du produit et de la qualité », souligne Olivier Bertrand.

Un nouvel Hippopotamus

Un constat qui s’applique aussi à la chaîne Hippopotamus. Expérimentée cet été sur onze restaurants, sa nouvelle carte va désormais être déclinée dans tout le réseau, soit 171 restaurants à la fin avril dont 93 en propre. En outre, Olivier Bertrand entend « aller très vite » pour lancer son nouveau concept. Il promet aussi une reprise du développement « dès 2018 »«Il y aura peut-être des ajustements du réseau au cas par cas mais l’essentiel a déjà été fait par conversion ou cession », indique le dirigeant.

A contrario, la vente des dernières unités en propre Bistro Romain (6) et La Taverne de Maître Kanter (3) est engagée. « Nous avons une urgence : apurer les foyers de pertes », insiste Olivier Bertrand, qui souhaite boucler ces cessions « d’ici à la fin de l’année ». Pour autant, le devenir des enseignes reste flou dans la mesure où Groupe Bertrand conserverait les marques.

Dans l’immédiat, le produit de ces ventes d’actif servira à financer la rénovation ou le développement du périmètre conservé de Groupe Flo. Au total, Groupe Bertrand dispose d’une enveloppe d’une « cinquantaine de millions d’euros » avec l’augmentation de capital qui a structuré la reprise de Groupe Flo ainsi que la réduction drastique de sa dette, précise Olivier Bertrand.

Numéro deux derrière McDo

Groupe Bertrand a accéléré son expansion depuis fin 2013, en pleine crise, avec, tour à tour, la relance de Burger King en France, et les rachats de Quick, de Groupe Frères Blanc et ses grandes brasseries parisiennes – Le Procope, La Fermette Marbeuf, Au Pied de Cochon, Chez Jenny ou Le Grand Café Capucines… -, enfin de Groupe Flo.

« Notre force, c’est l’agilité de notre modèle. Multi-marques et multi-segments, Groupe Bertrand est totalement atomisé au-delà des synergies de back-office : comptabilité, RH, juridique… Quand un segment souffre, cela ne veut pas dire que tout le groupe souffre », souligne Olivier Bertrand. 

Avec Groupe Flo, ce dernier a consolidé sa position de numéro deux de la restauration commerciale en France, derrière McDonald’s, avec un chiffre d’affaires – hors taxes – sous enseignes avoisinant 1,8 milliard d’euros, selon la revue spécialisée « B.R.A. Tendances Restauration ».

Christophe Palierse