Fin de course pour Take it Easy, en faillite

Des impayés, plus de travail et pas de chômage, car ces coursiers sont contraints d'adopter le statut d'auto-entrepreneur. Aussi concernés : les restaurateurs. Alors qu'ils gagnaient en visibilité grâce aux livraisons, ils craignent aujourd'hui de ne jamais revoir leur argent.

Fin de course pour Take it Easy, en faillite

 

Lancé sur son vélo, Ayméric Delplanque livre des repas chauds à domicile à Lille (Nord). Mais il y a quelques jours, il a été stoppé net dans sa course.

Fin de course pour Take it Easy, en faillite

L’entreprise qui l’emploie, la start-up belge Take it Easy, a été placée en redressement judiciaire. Le jeune lillois a appris la mauvaise nouvelle par mail, comme 4 000 autres livreurs en Europe. Résultat : “tout ce qu’on a fait au mois de juillet, ça n’a servi à rien parce qu’on va peut-être ne pas être payé. Moi, j’ai une perte de 1 100 euros”, explique le coursier.

Take Eat Easy, spécialisé dans les livraisons de repas à vélo est en redressement judiciaire. Cette jeune plate-forme belge n’a pas réussi à convaincre de nouveaux investisseurs à l’aider à se développer, ni à couvrir ses frais fixes. Elle a donc cessé ses activités depuis mardi dernier. Résultat, une perte pour les restaurateurs qui avaient signé un contrat avec cette start-up, et un manque à gagner pour les livreurs.

La direction des restaurants Schievelavabo à Bruxelles avait signé un contrat avec Take Eat easy, qui avait installé un système informatique dans les quatre établissements pour les commandes de plats à emporter. Midis et soirs, les livreurs venaient chercher les plats, et les apportaient tous chauds, 20 minutes plus tard, à vélo.

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Pour Olivier Hallez, gérant du Schievelavabo, cette faillite n’est pas une surprise: “On savait déjà que Take Eat Easy était en difficulté, on a appris la cessation d’activités par la presse. La plateforme informatique est fermée, Plus personne ne peut commander. C’est donc terminé. Ce que nous espérons,maintenant,c’est que les dernières factures de livraison seront payées, car pour nous, c’est une fameuse perte. Il y a une créance que le curateur doit rembourser mais comme ce sont des sociétés où il n’y a que du service, il n’y a rien à saisir…”

 

Fin de course pour Take it Easy, en faillite

10 euros de l’heure pour le même travail

Thibaut Drèze est un passionné de vélo, il avait choisi comme job d’étudiant d’être livreur chez Take Eat Easy. Mais depuis quelque temps, il sentait de grosses difficultés dans l’entreprise. “C’est vrai qu’il y a eu de petits changements dans la rémunération. Avant, nous étions payés 7,50 euros par course, et un minima de 10 euros de l’heure, quoi qu’il arrive, et ces derniers temps nous étions juste payés 10 euros de l’heure pour le même travail, donc on sentait bien qu’il se passait quelque chose”

 

Pas de levée de fonds

Des impayés, plus de travail et pas de chômage, car ces coursiers sont contraints d’adopter le statut d’auto-entrepreneur. Aussi concernés : les restaurateurs. Alors qu’ils gagnaient en visibilité grâce aux livraisons, ils craignent aujourd’hui de ne jamais revoir leur argent. Malgré une bonne croissance, Take it Easy n’a pas réussi à boucler une troisième levée de fonds. Restaurateurs et coursiers se tournent désormais vers son principal concurrent, une société britannique qui embauche déjà les livreurs restés sur le carreau.

 

 

 

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