Emploi: 83% des Français pensent qu’un tatouage peut freiner une carrière

Emploi: 83% des Français pensent qu’un tatouage peut freiner une carrière

Un Français sur cinq est tatoué. Même si huit Français sur 10 déclarent n’avoir aucun a priori sur un collègue tatoué, ils sont tout autant à penser que cela peut peser dans une carrière, selon une étude Qapa.

Fait sur un coup de tête ou bien patiemment choisi, un tatouage se garde à vie. Mais cette contrainte ne semble pas effrayer car la pratique est de plus en plus répandue: un Français sur cinq est tatoué, et les femmes sont plus nombreuses à s’être laissées tenter par cette ornementation (21% contre 17% chez les hommes), selon un sondage réalisé par l’agence d’intérim Qapa sur 4,5 millions de candidats. La grande majorité (77%) ont cependant opté pour la discrétion car leur tatouage n’est pas visible en tenue de travail.

Malgré tout, le tatouage n’a rien d’anodin dans le monde professionnel et peut générer une certaine hostilité. A tel point que plus d’un Français tatoué sur deux a déjà dû affronter une remarque négative sur son tatouage, les femmes étant plus exposées aux critiques (58%) que les hommes (47%). Les femmes sont aussi plus nombreuses à critiquer leurs collègues tatoués (48% ont déjà formulés une remarque contre 33% des hommes).

 

Un cadre juridique plutôt clair.

L’article L1132-1 précise « qu’aucune personne ne peut être écartée d’une procédure de recrutement (…) en raison de son origine, de son sexe, de ses mœurs, de son orientation sexuelle, de son âge, de sa situation de famille ou de sa grossesse, de ses caractéristiques génétiques, de son appartenance ou de sa non-appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie, une nation ou une race, de ses opinions politiques, de ses activités syndicales ou mutualistes, de ses convictions religieuses, de son apparence physique, de son nom de famille ou en raison de son état de santé ou de son handicap. »

 

Et sur le terrain ?

Certaines enseignes, peu nombreuses, acceptent la chose voire même en font un concept.  Tatouage et piercings tolérés, à condition qu’ils ne soient pas trop nombreux et surtout que les motifs n’aient aucune connotation religieuse ou politique. De plus, certaines entreprises apprécient les personnes qui ont des marquages corporels qui peuvent être synonymes d’originalité et de créativité.

Pour les autres, plus nombreuses, il est très compliqué d’avoir des tatouages et des piercings si on ne peut pas les cacher. En effet, les maisons qui se rapprochent du marché du luxe n’acceptent pas – ou très peu – les marquages corporels qui ne font pas partie des codes liés aux prestations du luxe et du haut de gamme. La neutralité est très importante pour ces établissements, ils ont un code vestimentaire plutôt stricte.

 

Si nous devions donner un conseil

  • Dans le cas d’un premier entretien en entreprise et si vous ne connaissez par leur positionnement à ce sujet, nous vous conseillons de ne pas les laisser apparaître, voire de les camoufler subtilement avec une tenue adaptée. Si ce sont des piercings, n’hésitez pas à les retirer pour le rendez vous. En toute fin d’entretien pour ne pas avoir de mauvaises surprises par la suite, prenez les devants et abordez la question.

  • Renseignez-vous en amont auprès de salariés ayant déjà travaillés pour l’établissement, sur les mœurs de l’entreprise sur ce sujet car un refus de dissimuler un piercing / tatouage peut conduire à un avertissement.

  • Si vous n’avez pas de piercing ou de tatouages mais que vous en souhaitiez, faites-le sur des endroits discrets, pour éviter d’avoir des regrets par la suite.

Emploi: 83% des Français pensent qu'un tatouage peut freiner une carrière

Le regret des tatoués

Une situation qui peut sembler paradoxale car 82% des sondés déclarent qu’avoir des collègues portant des tatouages ne les dérangent pas. Une affirmation qui nécessiterait d’être nuancée en fonction des secteurs d’activités.

Mais si chacun fait preuve d’ouverture à titre individuel, tout le monde pense que les mentalités sont encore très conservatrices vis-à-vis du tatouage. Au point que celui ou celle qui a fait le choix d’en avoir un peut voir sa vie professionnelle affectée. C’est en tout cas le sentiment partagé par 83% des Français qui pensent qu’un tatouage peut freiner une carrière.

Les salariés tatoués leur donnent raison car 61% pensent que, s’ils devaient se refaire tatouer aujourd’hui, ils ne le feraient pas pour des raisons professionnelles.

 

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