Des Candidats de Masterchef Accusent la Production de Trucage

Conditions de tournage déplorables LA CRITIQUE. Les 300 sélectionnés sont partis de leur hôtel marseillais vers 5h30 ou 6h direction le MuCem. A 9h, les trois équipes ont été définies: rouge, jaune, bleu. Le tournage commence à 10h. Problème....

 Des Candidats de Masterchef Accusent la Production de Trucage

 

Candidats présélectionnés, conditions de tournage déplorables, amateurs pistonnés… Le tournage de Masterchef saison cinq commence à peine qu’il est déjà sous le feu de vives critiques.                                L’histoire en cinq points.

Des candidats de Masterchef accusent la production de trucage

Fausses notes sur les pianos de cuisine de Masterchef. Alors que le tournage de la saison cinq du concours culinaire pour amateurs de TF1 a commencé le 4 mars à Marseille, des candidats s’insurgent dans la presse et sur Internet. Selon eux, tous les plats n’auraient pas été goûtés, les conditions de l’épreuve auraient été déplorables, la production aurait présélectionné les “élus”… La directrice artistique de Shine France, Angélique Sansonnetti, a répondu aux critiques ce matin, sur Europe 1, lors du “Grand direct des médias”. Elle s’est déclarée “carrément énervée de tout ce qui est dit et mal dit”, soulignant un “ras-le-bol de tous ces points qui relèvent de la mauvaise foi et de la déception”. L’Express Styles fait le point.
Conditions de tournage déplorables
LA CRITIQUE. Les 300 sélectionnés sont partis de leur hôtel marseillais vers 5h30 ou 6h direction le MuCem. A 9h, les trois équipes ont été définies: rouge, jaune, bleu. Le tournage commence à 10h. Problème, il fait froid et le mistral souffle.
“Chacun se met à sa place, malgré le froid et le vent, décrit Virginie, sur son blog Soixantdixsept.fr. Nous voilà partis pour une dizaine d’heures, debout, dans ces conditions. On nous avait dit qu’on aurait des tabourets, ils ont dû les oublier (ça a dû être sympa pour une des participantes enceinte de 6/7 mois). Le café devait être au rdv… je ne l’ai vu que vers 14h, c’était du jus de chaussette (heureusement, une des filles de la prod a indiqué à ses collègues qu’elle en avait du meilleur pour eux à l’intérieur… visiblement les candidats ne méritaient pas tant). On nous a quand même offert un peu d’eau chaude vers midi… oui juste de l’eau chaude, car il n’y avait qu’un sachet de thé pour trois.”
“Vers 15 heures tout le monde a été prié de quitter le tournage pour manger, explique de son côté Aude, sur son blog My Cooking Blog. Après des heures sous le mistral marseillais, c’était un véritable soulagement mais il n’y avait aucun endroit pour nous accueillir correctement! Du coup il a fallu virer les bagages pour tenter de tous nous regrouper sous une tente minuscule (40m2 pour 300 personnes).” Même son de cloche chez Christophe Certain: “Nous étions tous congelés, grelottant de froid face à la mer, avec des bourrasques de sable et de poussière dans les yeux. Bref un enfer.”
En outre, les aliments, conservés durant la nuit par la production, auraient congelé selon certains participants, rendant compliquée la mise en place durant l’épreuve.
LA RÉPONSE DE LA PRODUCTION. “Les conditions étaient en effet très difficiles.” Contactés par L’Express Styles, Shine France poursuit: “La production a été dépassé par les conditions climatiques extrêmes. Et on s’excuse auprès des candidats pour ces désagréments. On aurait dû prévoir plus de choses. Nous déplorons vraiment ces conditions, inhabituelles.”
Tous les plats n’ont pas été goûtés
LA CRITIQUE. 300 candidats signifie 300 plats. Bien sûr, le nouveau jury -Gilles Goujon, Christian Etchebest et Yannick Delpech- n’allait pas tester autant d’assiettes. Donc, des “goûteurs” avaient été choisis pour présélectionner les plats. Pour chaque équipe (bleu, jaune, rouge), dix rangées. Pour chaque rangée, dix candidats et un goûteur. Or, les premières rangées auraient été mieux notées et surtout toutes testées. “Il y avait dix lignes de tables et ils ne sont pas allés plus loin que la ligne numéro 4”, affirme Olivier Désirant à L’Avenir. “TF1 se défend en disant que tous les plats ont été goûtés mais ceci est faux, argumente Sarah, sur son blog Marshmallowor(l)d. Le temps de présence tant des chefs que des goûteurs n’a pas été très long et ils ne sont même pas passés lorsque nous réalisions nos plats.”
LA RÉPONSE DE LA PRODUCTION. “C’est faux. Les goûteurs ont été choisis par le jury et il y avait des chefs reconnus, comme Christophe Jégo ou Alexandre Mazzia. Remettre en cause leur goût est une insulte. Il y a eu des délibérations entre eux. Les chefs se sont référés à ce qu’ils ont testé et à leurs goûteurs. Pour rappel, chacun des candidats one été vus plusieurs fois en un an, à trois ou quatre reprises. Donc on connaît leur potentiel.”
Du piston et des gagnants “télé-réalité”
LA CRITIQUE. Les 30 sélectionnés correspondraient à des critères autres que la cuisine, pour que ce soit plus “vendeur” à l’écran. “Les chefs annoncent ceux qu’ils ont sélectionnés et sans surprise ce sont les candidats qui ont été mis en lumière toute la journée, ironise Aude, de MyCookingBLog. Des jumeaux (c’est vendeur, c’est original, je savais qu’ils passeraient lorsque je les ai vus en juillet à Paris), une sourde et muette (sans jamais vouloir affliger personne mais avec la famille Bélier c’est plutôt la tendance), une femme âgée (qui veut se reconvertir…).” La blogueuse relate, capture écran à l’appui, le témoignage d’une autre candidate quant à un sélectionné: “Il a avoué qu’il s’est mis à la cuisine il y a deux mois. […] Il a eu la mauvaise idée de se confier à quelqu’un et de lui expliquer qu’en fait il est le neveu de la chef des programmes.”
Virginie, de http://www.soixantedixsept.fr, ajoute: “Oh surprise, une blonde sort du 6ème rang, c’est étrange, je me souviens très bien d’elle dans le bus, elle affirmait haut et fort qu’elle ne savait absolument pas cuisiner et que ce sont ses clients qui l’ont inscrite à l’émission. Dans la vie, elle distribue des produits gastronomiques haut de gamme, elle nous raconte d’ailleurs qu’elle va ‘en mettre une à Gilles Goujon’ car il n’a pas répondu à sa dernière proposition. Quand je lui demande qui sont ses clients, elle me répond ‘bah tous les chefs ici, entre autres’.”
LA RÉPONSE DE LA PRODUCTION. “Je comprends leur déception. C’est vrai que c’était une sélection sévère, passer de 300 à 30. Ils ont fait l’effort de participer, faire les plats, avec l’objectif de changer de vie. Masterchef est un concours où la seule porte d’entrée est le talent culinaire. Depuis un an nous travaillons sur le casting.” La candidate handicapée? “Une fleur, qui a un talent de dingue. Donc parce qu’elle est sourde et muette elle n’a pas le droit de concourir? Qui est allé goûter son plat, à part les chefs? Qui, parmi les gens qui critiquent? Si son plat est bon, c’est la seule chose qui compte.” Confirmation par Shine France, qui nous affirme: “Personne n’avait de consignes. On avait invité la presse sur place lors du tournage. Ce qui n’aurait pas été très malin si on avait voulu tricher!”

 

Un jury piloté par la production
LA CRITIQUE. Les membres du jury auraient goûté des plats de personnes sélectionnées par la production. “Les chefs n’ont pas goûté mon plat, ni celui de la plupart des candidats. Ils avaient des oreillettes et des fiches: ils étaient visiblement guidés par la production et n’ont goûté pratiquement que les plats des 30 concurrents finalement retenus mercredi”, relate Sophie Nicolet à La Liberté. Christophe Certain va plus loin: “Il y a les témoignages des candidats dont le plat n’a même pas été goûté, les noms des sélectionnés surlignés au stabilo rouge sur les listings de candidats dès la veille de l’épreuve, les candidats qui font la bise aux goûteurs ou aux membres de la prod et qui sont sélectionnés, etc.”
LA RÉPONSE DE LA PRODUCTION. “Oui les chefs ont une oreillette. Et heureusement, sur 300 personnes! C’est nous et l’assistant réalisateur qui leur indiquaient qu’un goûteur les appelait. Imaginer qu’on dise à l’oreillette aux chefs ‘là vous dites que c’est bon’, c’est une insulte. Je suis révoltée. Pouvez-vous imaginer dans quel état les chefs sont en entendant ça?”
Beaucoup de frais pour “être figurant”
LA CRITIQUE. Si l’hôtel et les repas sur place étaient pris en charge, les voyages pour aller et revenir de Marseille ne l’étaient pas. Les candidats “du fond” serviraient à faire une belle image de foule. “Toutes les caméras sont tournées vers les candidats des premiers rangs, avance Aude, de MyCookingBlog. Ils sont interviewés, leurs dressages sont filmés et commentés pas à pas pendant que les candidats des rangs suivants (que je vais dès cet instant appeler des figurants) dressent leurs plats dans une indifférence totale.” Virginie, de Soixantedixsept.fr avance une théorie: “On comprend pourquoi à notre arrivée à Marseille la prod notait l’heure des trains de retour, le temps de route pour rentrer chez nous en voiture. Les premiers éliminés n’étaient pas les plus mauvais, non ils avaient juste un train plus tôt ou moins de 4h de route (et oui, ça fait de l’hôtel à payer en moins pour Shine Production).”
LA RÉPONSE DE LA PRODUCTION. Shine France nous a répondu sur ce point: “Nous avons été très touchés par toutes ces critiques. Mais nous comprenons la déception des candidats. Les conditions climatiques, le retard pris lors du tournage, la découverte de la sélection [les candidats pensaient n’être que 100, pas 300]… le couperet a été difficile.” Les premiers éliminés? “Une soixantaine de personnes ont été appelées pour leur dire qu’elles ne continuaient pas l’aventure. Leur assiette n’était pas au niveau. Le tournage traînait, l’heure de leur train arrivait. Il aurait été inadmissible de les bloquer.”

 

“Maintenant, je dis stop”

La directrice artistique de Shine France a finalement avoué “comprendre la déception des candidats”. “La phase de sélection était extrêmement sévère! On est passé de 300 à 30 candidats. Personne n’est satisfait! Je suis désolée pour eux. Maintenant, je dis stop: je pense avoir été claire sur ses points qui ont relevé de la mauvaise foi, et de la déception”.

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