Cinq questions décalées à (se) poser pour connaître ses points forts

Voici comment y parvenir, en cinq questionnements a priori décalés.

Cinq questions décalées à (se) poser pour connaître ses points forts

“Quels sont vos points forts?” Pour faire face à cette question rituelle en entretien d’embauche, il est capital de les identifier… avant. Voici comment y parvenir, en cinq questionnements a priori décalés.

La question des points forts est souvent posée par les recruteurs lors de l’entretien d’embauche. Un coach explique comment réussir à les identifier.

En général, quand on leur demande en entretien de définir leurs points forts, les candidats exposent leurs compétences dûment éprouvées au fil de leurs travaux et missions passés. Mais “un point fort n’est pas tout à fait identique à une compétence ou à un talent, rectifie le coach Nicolas Dugay DGA de Booster Academy et coach mental. La compétence est la somme d’un savoir, d’un savoir-faire et d’un savoir-être issus de l’expérience. Le talent est une aisance naturelle et stable à réfléchir les choses et à les réaliser. Le point fort est “une quasi-perfection constante dans l’action” même si celle-ci demande un effort.”
L’individu est au meilleur niveau sur tel ou tel domaine. Tel un sportif qui sait, par exemple, qu’il est rapide dans ses gestes ou qu’il a du souffle quoiqu’il arrive. “Tout le monde a des points forts et doit les connaître, explique le coach. Le recruteur sait que l’entreprise pourra capitaliser dessus en toute circonstance. En cela, ils constituent un atout considérable pour occuper un poste.”

Cinq questions décalées à (se) poser pour connaître ses points forts
Comment s’y prendre pour les repérer? En menant une petite enquête sur soi grâce à des questions clés, à se poser ou à poser à son entourage. Au passage, vous identifierez aussi vos points faibles…

1. (à soi) “Qu’est-ce que je déteste faire?”
La réponse vient toute seule. Listez tout ce qui vous fait horreur dans les tâches à effectuer à la maison ou au bureau: gérer l’administratif, faire du bricolage, ranger, tenir une conversation, animer une réunion, etc. N’omettez rien, que ce soit de l’utile ou de l’inutile. Vous dégagerez ainsi : 1/ Vos points faibles, qu’il est bon de cerner aussi pour en parler face au recruteur dès qu’il le demandera , en introduisant par : “J’y ai longuement réfléchi”. 2/ Ce qu’à l’inverse vous aimez faire et refaire sans vous lasser, avec plaisir et facilité dans tout environnement.

2. (à des amis) “Dans quelle situation délicate m’appellerais-tu pour que je t’aide?”
Cette interrogation vous incitera à repérer où et quand vos facultés d’attention et de coopération sont au maximum. Seules des oreilles amies vous diront ce qu’il en est vraiment. On vous appelle lors d’un problème grave? On vous rappelle? A quelle occasion? En cas de décès, de maladie, de conflits épineux au travail (ou ailleurs), d’un besoin de recommandation auprès d’un tiers? Les autres osent se dévoiler à vous, s’épancher, livrer leurs failles, leurs émotions. Ce n’est pas rien. Creusez avec eux en quoi vous les avez aidé et quels sont vos points forts dans ce cadre: la qualité de l’écoute, l’empathie, la capacité à rationaliser et à relativiser, l’absence de jugement, la disponibilité, etc.

3. (à soi) “Quel est le plus grand reproche que j’ai entendu?”
L’idée n’est pas juste de se rappeler l’incident qui vous a valu une réprimande d’un ami ou du chef mais de saisir le problème qui se cache derrière. “Tu es égoïste”, “Tu es souvent en retard“, “Tu ne me rappelles jamais”. Ces remarques d’apparence anodine sont révélatrices. Le retard ou le silence, par exemple, peuvent signifier pour autrui que vous ne savez pas vous organiser, que vous vous désolidarisez de l’intérêt général, etc. Mais en réalité vous pouvez avoir de sérieux arguments pour légitimer votre comportement. Le retard peut s’expliquer par des priorités familiales: s’assurer que vos enfants aient bien fini un devoir avant d’aller à un dîner, etc. Ce qui compte, c’est que ces priorités soient basées sur des valeurs – respect, devoir, engagement etc. – et non pas sur du laxisme. Elles peuvent donc être un point fort. A vous d’opérer le tri: les bonnes et les mauvaises raisons.

4. (à soi, à des amis ou collègues) “Quand on me valorise, c’est sur quoi?”
Souvenez-vous des thèmes et de la façon dont on vous l’a dit: “Super, Je ne m’attendais pas à ce que tu rendes ce rapport aussi vite”; “Tu as un jardin superbe”; “Bravo, ton coup de main a été décisif”. Votre interlocuteur souligne des qualités d’anticipation, d’abnégation, de patience, de réactivité… Si le même compliment revient souvent de diverses sources, c’est qu’il s’agit d’un point fort.

5. (à soi) “Si j’étais le PDG, qu’est-ce qui me rebuterait?”
Cet exercice de projection pousse à aborder des sujets auxquels vous ne pensez pas parce que vous ne les avez pas en charge. En vous mettant dans la peau d’un boss, vous prenez d’un coup de la hauteur et élargissez votre champ de réflexion. Quels seraient vos blocages? Prendre des décisions complexes, se soucier d’aspects juridiques, rencontrer des gros clients, etc. Par opposition, toujours, vous validerez vos points forts et trouverez des compensations à vos faiblesses (la capacité à bien s’entourer, le pragmatisme, le sens de la délégation etc.). Autant de cartes à exploiter sur tel ou tel poste dans l’avenir. Et vous aurez ainsi préparé des éléments de réponse à la délicate question: “Comment vous voyez-vous dans cinq ans?”

Marie-Madeleine Sève

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