Ce que change la réforme controversée de l’assurance chômage qui entre en vigueur vendredi

Ce que change la réforme controversée de l’assurance chômage qui entre en vigueur vendredi

 

Le gouvernement a pris ses responsabilités et a présenté sa réforme de l’assurance chômage. L’UMIH salue les objectifs affichés par la réforme qui doit faire évoluer le marché du travail, encourager le retour à l’emploi à travers un accompagnement des demandeurs d’emplois adapté aux territoires, baisser la précarité des salariés et faire des économies dans le budget de l’Etat.

 

Ce que change la réforme controversée de l’assurance chômage qui entre en vigueur vendredi

 

 

Même si le dispositif du bonus-malus ne s’appliquera pas aux entreprises de moins de 11 salariés dans le secteur CHR, l’UMIH regrette que cette réforme fasse supporter sur seulement sept secteurs le poids de la dette de l’assurance chômage en instaurant le bonus-malus. Cette mesure apparait comme discriminatoire. Le recours au contrat court est inhérent au pic d’activité dans l’hôtellerie-restauration.

L’UMIH, premier syndicat représentatif de la branche CHR, souhaite que cette réforme réponde au besoin du recrutement du secteur, entre 80 000 et 100 000 emplois non pourvus.

Contestée dès sa présentation en juin dernier, la réforme de l’assurance chômage entre en partie en vigueur ce vendredi 1er novembre. Ouverture de droits retardée, baisse de l’allocation pour certains, durée de droits plus courte pour d’autres… Les premières mesures sont salées et vont notamment modifier les conditions d’accès, au risque même de créer des « drames » selon le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger.

De nouvelles conditions d’accès

Parmi les premières mesures entrant en vigueur ce vendredi, on retrouve notamment de nouvelles conditions d’accès. Pour percevoir une indemnisation, il faudra désormais avoir travaillé au moins six mois sur les 24 derniers mois (contre quatre mois sur les 28 derniers actuellement). L’ouverture des droits s’en trouve donc retardée pour une partie des chômeurs. Selon l’Unédic, qui a planché en profondeur sur l’impact de chacune des mesures, ce changement de règles va concerner 710 000 personnes la première année.

Parmi elles, 200 000 ne pourront plus ouvrir de droits la première année, 210 000 les ouvriront en moyenne cinq mois plus tard et 300 000 verront leurs droits diminuer.

Changement du seuil des droits rechargeables

Le seuil des droits rechargeables va aussi être modifié. Ce dispositif permet d’allonger la durée d’indemnisation quand un demandeur d’emploi retravaille. Il faudra désormais travailler six mois (soit la durée requise pour avoir droit à indemnisation) au lieu d’un jusqu’à maintenant. Concrètement, cela vide de sa substance le principe même des droits rechargeables.

Allocations dégressives pour les hauts revenus

Autre mesure prévue par la réforme, l’instauration d’une dégressivité des allocations de 30 % au bout de six mois. Elle ne touche cependant que les demandeurs d’emploi âgés de moins de 57 ans, dont le salaire est supérieur à 4 500 euros bruts.

Indemnisations pour certains démissionnaires

S’ouvre également ce 1er novembre la possibilité pour les démissionnaires qui ont un projet professionnel de recevoir, sous conditions, une indemnisation. Attendue depuis plusieurs mois, cette mesure était initialement présentée comme une contrepartie « sécurité » à la « flexibilité » des ordonnances travail et a été votée il y a déjà un an dans la loi « Avenir professionnel ». Elle pourrait concerner entre 17 000 et 30 000 personnes. Il existe déjà des « cas » où une démission peut entraîner le versement de l’allocation, comme le rapprochement de conjoint par exemple.

LA CFDT ne « lâchera rien »

Si cette première salve de mesure inquiète profondément les syndicats, la seconde, qui viendra au 1er avril, ne devrait pas les rassurer. Elle portera notamment le calcul de l’indemnisation. Ces nouvelles mesures concerneront 4 allocataires sur 10, notamment des jeunes, en fin de CDD ou intérim. Moins de demandeurs d’emplois pourront bénéficier du « cumul emploi chômage » qui permet de cumuler un petit revenu et une allocation.

Dans une interview accordée au Talk- « Le Figaro » mercredi, Laurent Berger, le syndicat général de la CFDT, a expliqué qu’il ne « lâcherait rien sur l’assurance chômage », une des réformes sociales « les plus dures depuis 25 ans » selon lui.

Depuis l’annonce du contenu de la réforme en juin, traduite dans deux décrets publiés en juillet, Laurent Berger ne décolère pas : « tuerie », « punition », réforme qui va « créer des drames » et des « trappes à pauvreté ». La réforme continue de lui « mettre les nerfs » comme il l’avait dit dans une interview au quotidien Libération, considérant qu’elle va créer des « drames », en jetant des chômeurs dans la pauvreté, et parle d’une « tuerie ».

« J’ai vu une communication de la ministre du Travail qui disait : “super, à partir d’aujourd’hui les gens qui sont démissionnaires vont pouvoir être indemnisés” mais c’est une toute petite partie ! », s’est-il insurgé. « Elle fait l’impasse sur plus de 1,4 million de demandeurs d’emplois qui vont être impactés négativement. Quand on parle de baisse d’indemnisation pour certains c’est de 25 à 50 % », a-t-il encore rappelé, dénonçant une « vision totalement déconnectée ».

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