Attentats: Comment protéger ses salariés ?

Attentats: Comment protéger ses salariés ?

 

Les attentats de Paris et de Saint-Denis qui se sont déroulés il y a une semaine ont profondément choqué les français. Alors comment, en étant employeur, doit on faire face à cette situation?

Attentats: Comment protéger ses salariés ?

Éric Albert fondateur de l’IFAS déclare que «le risque principal, c’est de ne pas prendre suffisamment en compte les blessures des gens». «Beaucoup ont le réflexe de ne se contenter que de cinq minutes pour parler du malaise avant de se remettre à sa tâche», selon lui.

Alors qu’«il ne faut pas hésiter à demander à chacun personnellement s’ils ont été touchés directement ou indirectement et quels sont leurs besoins: parler des évènements et de leurs ressentis ou au contraire ne pas évoquer le sujet», ajoute Bénédicte Haubold, fondatrice d’Artélie Conseil. «Vouloir remettre les gens directement au travail dans ces périodes là, c’est non seulement maladroit mais aussi inefficace», assure Éric Albert. Selon lui, il faut, par exemple, accepter qu’ils «passent plus de temps à la machine à café ou à fumer».

DES SECTEURS PARTICULIÈREMENT TOUCHÉS

Ce sont les secteurs liés au tourisme, les grands magasins, le monde de la nuit ou encore les transports qui vont être particulièrement touchés. En effet, l’impact que va avoir ces attentats sur l’activité, combiné à cela, la baisse de fréquentation, va accentuer les conséquences néfastes sur le moral du personnel. De plus, ces attentats arrive au moment où la reprise économique montrait le bout de son nez, avec des investissement qui repartent à la hausse et des dirigeants de plus en plus confiants. Ce drame peut aussi «susciter la réaction plutôt que de s’écrouler dans une sorte de résignation. Ça peut donc pousser vers le haut», affirme le dirigeant d’Ifas.

Même s’il n’existe pas de règles et de mesures particulières lors de ce genre de situation, le spécialiste compare l’actualité à une situation où une personne est en deuil, où lorsqu’elle se sépare de son conjoint ou même encore lorsqu’elle est touchée par une grave maladie. Selon lui, c’est aux dirigeants de faire preuve d’humanité dans ces moments là.

LA PEUR DES TRANSPORTS EN COMMUN

Mais chacun ne réagit pas de la même façon. C’est «un sentiment très inégal dépendant de leur histoire personnelle et de leurs fragilités», note la spécialiste Bénédicte Haubold. En effet, «cela peut réactiver des traumas qu’ils ont eus par le passé relativement à des évènements qui les ont plongés dans l’insécurité», détaille-t-elle. Les managers ont donc le défi difficile de détecter ces impacts chez chacun. Une grande partie des salariés est touchée par ce drame, il n’y a qu’à voir cet impact sur les transports.

Un enchaînement d’arrêts maladie à prévoir?

«La capitale a connu d’importants embouteillages lundi», affirme le spécialiste. En effet, les gens ont peur de prendre les transports en commun. «Beaucoup de dirigeants ont par exemple reporté leurs déplacements à Paris», illustre Éric Albert. Les salariés, eux, peuvent connaître une réelle incapacité de travailler et de traiter leurs dossiers. «Cela peut se traduire par de nombreux blocages, l’incapacité à se concentrer et à mener à bien leurs projets, des accès d’angoisse, des enchainements d’arrêts maladie», atteste Bénédicte Haubold.

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