À Saint-Junien, le gérant du restaurant Lauryvan promet une prime aux internautes qui l’aideront à embaucher
Avec les difficultés actuelles de recrutement de personnel dans la restauration, Laurent Breuil, gérant de Lauryvan à Saint-Junien, s’est mis en quête de personnel grâce aux réseaux sociaux. Une idée originale pour « repartir de l’avant ».

Laurent Breuil, gérant de Lauryvan, compte bien sur le relais de l’information qu’apportent les réseaux sociaux pour trouver rapidement le personnel qui lui manque pour ses projets. © Populaire du Centre
Le pouvoir des réseaux sociaux va-t-il s’avérer utile pour la bonne cause ? C’est en tout cas le vœu de Laurent Breuil, gérant du restaurant-bistrot-traiteur Lauryvan, à Saint-Junien. Alors qu’il éprouve de grosses difficultés à recruter du personnel en cuisine, le gérant de l’établissement et ancien sommelier a pris le taureau par les cornes en sollicitant son réseau personnel.
« On arrive à la fin de la saison ; certains CDD partent pour d’autres aventures et il faut des gens qui puissent tenir un projet de vie à Saint-Junien. Quand je me rapproche de l’intérim, de Pôle emploi, des réseaux professionnels, les résultats n’aboutissent pas, je ne trouve pas ce que je recherche alors qu’il me faudrait deux personnes en plus en cuisine, explique-t-il. Je suis persuadé que si l’on active notre réseau de particuliers avec les réseaux sociaux, cela peut être un levier pour un bon recrutement. »
Comme une bouteille à la mer
Le 7 septembre, il poste alors sur Facebook un message à la fois humoristique et très sérieux. « Gagnez jusqu’à 500 €. Devenez ambassadeur recruteur de Lauryvan », peut-on y lire. Avec deux affiches décalées de chasseur de primes comme à l’époque Far-West pour un chef cuisinier. « Au lieu d’utiliser un chasseur de têtes [des cabinets spécialisés s’occupent du recrutement de talents pour le compte de professionnels de l’hôtellerie ou de la restauration, N.D.L.R.] qui a un vrai coût d’environ 3.000 €, autant récompenser un particulier qui me recommande un bon profil. Je suis persuadé de la qualité du recrutement via cette voie », poursuit Laurent Breuil.
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Aussi a-t-il décidé d’octroyer une vraie récompense à celui qui lui trouvera les bons candidats. Une méthode que certaines banques ou agences immobilières utilisent déjà et qui se répand de plus en plus.
« 500 € pour un chef de cuisine, 300 € pour un chef de parti, 200 € pour un commis, 150 € pour un apprenti », précise l’offre originale. Une prime versée après quatre mois de présence du salarié dans l’entreprise.
À la conquête d’un nouveau marché
Ces primes, versées à des particuliers, ne risquent juridiquement pas de porter atteinte à son activité selon lui : « Je peux donner une prime à titre personnel, mais pas pour le compte de mon restaurant. C’est important de me caler avec mon comptable pour être en règle », sourit-il.
Et si l’ancien pensionnaire du prestigieux manoir Castle House à Hereford en Angleterre sollicite M. et Mme Tout-le-monde, c’est que le temps presse et ses projets, eux, avancent.
« J’ai très envie d’aller chercher d’autres marchés, souligne-t-il. Des entreprises locales comme International Paper, DS Smith ou Hermès me sollicitent pour de la livraison de plateaux-repas et il me faut du personnel pour répondre à ce besoin. Pourquoi pas créer cette branche de service plateau-repas pour l’établissement ? Puis j’ai décidé de donner un vrai virage social au restaurant avec une fermeture le dernier dimanche de chaque mois pour donner du temps aux salariés. Pour cela, il faut trouver d’autres financements, et un personnel créatif, imaginatif et investi. C’est du gagnant-gagnant. »
Vendredi matin à Lauryvan, sa réaction était la même après chaque coup de téléphone pour des réservations. « Non, désolé, nous sommes complets », « c’est impossible pour moi Monsieur ».
Alors, les chasseurs de prime 2.0, on est aux aguets ?
Thibaut Dailler
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