La situation financière de la branche Hébergement Restauration meilleure qu’au début de la crise

Le siège du CAE, 20 avenue de Ségur à Paris, situé dans des locaux des Services du Premier Ministre

 

Le CAE a analysé près de 110 000 comptes bancaires du Crédit Mutuel Alliance Fédérale. Les données examinées vont de novembre 2019 à août 2021. Son focus retrace ainsi l’évolution de leur situation en termes de trésorerie et de situation financière nette.

La situation de trésorerie des entreprises s’est nettement améliorée pour la quasi‐totalité des secteurs d’activité. Et plus encore pour ceux relevant du secteur S1, les plus aidés pendant la crise. Et plus encore pour ceux ayant recouru à un PGE. Ainsi pour l’Hébergement Restauration, seulement 0,69 % des 9 000 auditées présentaient une situation de liquidité classée comme « très faible » par le CAE. Alors que 19,91 % présentaient une situation de liquidités « très bonne ». Par comparaison, dans la Construction, 13,21 % des 14 700 entreprises auditées ont une trésorerie très faible, tandis que seulement 6,17 % disposent d’une très bonne trésorerie. Il est vrai que ce secteur a été beaucoup moins aidée.

Résultats assez similaire pour l’encours net bancaire des entreprises (qui traduit leur situation financière net, crédits non remboursés inclus). Sur ce critère de solvabilité, l’Hébergement Restauration, là aussi, s’en tire mieux. Après avoir subi une forte dégradation pendant les deux premiers confinements. Leur situation s’améliorait très nettement à partir de février 2021.

Fin août, ses entreprises de l’échantillon n’étaient plus que 4,43 % en situation financière « très faible », contre 11,73 % en situation « très bonne. » Là, aussi, le contraste avec la Construction est saisissant, avec 13,21 % d’entreprises financièrement très affaiblies et seulement 6,17 % en très bonne situation.

Des entreprises demeurent très fragiles, en Ile-de-France notamment 

Bien entendu, ce focus ne prétend pas brosser un tableau exhaustif et définitif de la situation. Il aurait fallu pour cela des indicateurs supplémentaires et des ciblages géographiques. Pour autant, il reflète objectivement la réalité et tord le cou aux discours catastrophistes et  apocalyptiques.

Pour autant, tous les signaux ne passent pas encore au vert. « Dans certains secteurs ou régions (notamment construction, industrie manufacturière, information et communication, PME dans l’hébergement restauration en Île‐de‐France) une petite partie des TPE et PME appelle une vigilance particulière, met en garde le CAE. Pour ces entreprises, les risques d’insolvabilité (du fait de l’utilisation de la dette PGE pour financer les pertes de la crise) paraissent plus forts que les risques d’illiquidité. »

A propos du Conseil d’Analyse Economique

Placé auprès du Premier ministre, le Conseil d’analyse économique a pour mission « d’éclairer, par la confrontation des points de vue et des analyses, les choix du gouvernement en matière économique ».

Le Conseil d’analyse économique réalise, en toute indépendance, des analyses économiques pour le gouvernement et les rend publiques. Il examine les questions soumises soumises par le Premier ministre et par le ministre chargé de l’économie. Le CAE peut procéder de sa propre initiative à l’analyse prospective de questions économiques qu’il estime pertinentes pour la conduite de la politique économique du pays. Il est composé d’économistes universitaires et de chercheurs reconnus.

Le CAE est une instance pluraliste composée d’économistes professionnels, de sensibilités diverses. Il comporte des membres nommés à titre personnel pour leurs travaux de recherche en économie. Ainsi que des correspondants venant plutôt du secteur économique des entreprises.

Font notamment partie du CAE : Philippe Martin président délégué du CAE et professeur à Sciences Po, Jean Tirole, président de président de l’École d’économie de Toulouse, prix Nobel d’Economie (2014), Stéfanie Stancheva, professeur à l’Université de Harvard, Camille Landais professeur à la London School of Economics (LSE),

Source HR Infos