Bien que travaillant dans l’hôtel Holiday Inn Clichy, elles (car les femmes sont majoritaires dans ce domaine de travail) sont salariées par l’entreprise sous-traitante Hemera qui n’hésite pas à les sous-payer, malgré un chiffre d’affaires de plus de 14 millions d’euros en 2016 et une croissance des bénéfices de 7,59% en un an. Alertée, la société Holiday Inn, propriété du groupe anglais Intercontinental, n’a rien voulu savoir. Intercontinental possède par ailleurs la société hôtelière Crowne Plaza, ce qui en fait le troisième groupe hôtelier en nombre de chambres du monde, avec un chiffre d’affaires de près de 2 milliards de dollars par an.

Durant ce mois de conflit, la direction de Holiday Inn Clichy a tout tenté pour casser la grève, notamment en recourant à du personnel extérieur. Mais c’était sans compter sur la mobilisation des travailleuses de l’hôtel, soutenues par le syndicat CNT SO ainsi que par la CGT HPE, récente victorieuse d’un conflit contre le groupe Ibis. Les grévistes de l’hôtel ont aussi tenté d’alerter les pouvoirs publics locaux. Suite à une rencontre, la mairie LR de Clichy leur avait promis de prendre contact avec le groupe Holiday Inn ainsi que de retirer les amendes délivrées par la police municipale sous ses ordres. Malgré les promesses, les amendes continuent à pleuvoir sur les grévistes qui tiennent un piquet de grève quotidien 3, rue du 8 mai 1945, juste derrière le périphérique à Porte de Clichy. La députée locale LREM a été encore plus insultante envers les grévistes. Elle a d’abord tenté de leur faire croire  que la casse du Code du travail ne les concernait pas. Quand bien même elle les concernerait, les ordonnances sont après tout amendables… ce qui est faux. Et puis, puisque le cœur de métier de l’hôtellerie est l’accueil, c’est après tout normal d’être flexible.

 

 

Les grévistes réclament:

– l’internalisation chez Holiday Inn et leur embauche directe

– le respect des contrats de travail

– la suppression de la clause de mobilité

– l’augmentation des qualifications, donc des salaires avec notamment le passage en catégorie B

– le respect des accords de site passés avec l’ancienne société sur la durée du travail

– le paiement de toutes les heures travaillées

– le versement d’une prime de panier, comme pour les salariés de l’hôtel

– l’attribution d’une prime de 13e mois, égale à 1/12e du salaire annuel

– la suppression de l’abattement de 8 % sur la base des cotisations

Une caisse de grève est disponible à leur piquet de grève à la CGT HPE, 78 rue Henri Barbusse 92110 Clichy, ainsi qu’en ligne : https://www.lepotcommun.fr/pot/0snu1eea.