Quatre prestigieux palaces italiens risquent de passer sous pavillon Britannique

C'est d'ailleurs ce dernier établissement qui a aggravé les difficultés financière de Giuseppe Statuto. En mars 2016, il l'a achète au cours d'une vente aux enchères qui l'oppose à un membre de la famille royale du Qatar, Hamad bin Jassim Al-Thani. Le cheikh offre 52,3 millions d'euros. L'Italien relance de 200.000 euros.

Quatre prestigieux palaces italiens risquent de passer sous pavillon Britannique

 

Quatre des plus prestigieux palaces italiens risquent d’être saisis par un fonds d’investissement britannique.

 

Les Britanniques ont exprimé leur volonté de quitter la maison commune européenne mais ils pourront revenir dans certains des plus beaux hôtels du continent en tant que propriétaires. Quatre des plus prestigieux palaces italiens – le Danieli de Venise, le San Domenico de Taormina en Sicile, le Four Seasons et le Mandarin Oriental de Milan – risquent d’être saisis par un fonds d’investissement britannique. C’est la conjonction malheureuse de choix hasardeux de leur actuel propriétaire et des difficultés que traverse le secteur bancaire de la péninsule .

Quatre prestigieux palaces italiens risquent de passer sous pavillon Britannique
L’entrepreneur Giuseppe Statuto, originaire de la province de Caserte dans la région de Naples, a la folie des grandeurs. Rien n’est trop beau, ni surtout trop cher, pour sa petite société immobilière dont le chiffre d’affaire n’était que de 79 millions d’euros il y a une quinzaine d’années. Lui se définit comme « capitaliste traditionnel », la magistrature romaine le soupçonne d’être plutôt un agioteur impliqué dans le scandale financier qui a vu, en 2005, une tentative de prise de contrôle de la banque BNL par l’assureur Unipol .

Quelle que soit sa provenance, c’est en acquisitions fastueuses que l’argent est dépensé, notamment celle des quatre hôtels les plus renommés du pays dans lesquels sont descendus les plus grandes célébrités du monde de l’art ou de la poltique, de Bruce Springsteen, au Four Seasons, après un concert, à Wolfang Goethe, client habituel du Danieli lors de ses escapades sur la lagune et du San Domenico au cours de ses voyages siciliens.

Difficultés financières

C’est d’ailleurs ce dernier établissement qui a aggravé les difficultés financière de Giuseppe Statuto. En mars 2016, il l’a achète au cours d’une vente aux enchères qui l’oppose à un membre de la famille royale du Qatar, Hamad bin Jassim Al-Thani. Le cheikh offre 52,3 millions d’euros. L’Italien relance de 200.000 euros.

Or, les banques italiennes ne veulent ni ne peuvent plus lui prêter de l’argent. Il a une dette de 124 millions d’euros avec Veneto Banca, au bord de la faillite, et figure sur la liste des 100 plus importants débiteurs de MPS avec une dette de 160 millions d’euros, elle aussi contractée pour assouvir sa luxueuse frénésie immobilière. La banque toscane, versant dans des conditions aussi dramatiques que sa consoeur vénitienne, exige d’être remboursée au plus tard en octobre 2016. Suite à plusieurs traites non payées, elle fera saisir le Danieli, à l’angle de la Place Saint-Marc, emblème de la Dolce Vita vénitienne pour la jet set avec ses 210 chambres allant de 345 euros la nuit pour la plus simple à 12.500 euros pour les suites.

L’affairiste se retourne alors vers The Children’s Investment Fund, basé à Londres, souscrivant des obligations sur cinq ans à hauteur de 59,5 millions d’euros à un taux prohibitif de 11,47%. Il a offert comme garantie l’hypothèque sur les biens hôteliers (1,1 milliard d’euros d’après les estimations) mais aussi 100% de sa société qui les possède et qui est endettée à hauteur de 700 millions environ. Giuseppe Statuto ne doit pas dormir sereinement en pensant à ses dettes, mais il peut le faire (pour combien de temps encore ?) dans un hôtel de luxe.

Olivier Tosseri, correspondant à Rome.

Les échos

 

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